Djihad en France : "on pourrait basculer dans un phénomène de masse" affirme un rapport commandé par Manuel Valls<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Malek Boutih, rapporteur du texte
Malek Boutih, rapporteur du texte
©Reuters / Régis Duvignau

Inquiétant

Le député PS Malek Boutih était chargé, après les attentats de Charlie Hebdo, d'une étude sur le phénomène de l'islam radical en France. Ses conclusions font froid dans le dos.

Manuel Valls ne s'attendait probablement pas à des réponses heureuses en commandant un rapport sur la radicalité d'une partie de la jeunesse musulmane de France. Révélé par le Figaro, le texte du député PS Malek Boutih met les pieds dans le plat et n'élude pas le profond malaise qui touche aujourd'hui la société.
En premier lieu, le rapport s'accorde sur le fait que le djihadisme entrepris par ces jeunes français doit avant tout être perçu comme un acte politique "entrant en résonance avec leurs préoccupations internationales et leur rejet de la société démocratique occidentale, plus qu'à une doctrine religieuse fondamentaliste."
Pour expliquer ce rejet, il pointe du doigt plusieurs phénomènes : "La société est vécue comme totalement verrouillée, ce qui génère une grande frustration" pour cette "jeunesse frustrée, prête à basculer" affirme Malek Boutih. Le conflit israélo-palestinien renforce ce sentiment. "Dans les quartiers, le discours du “deux poids deux mesures”, entre des juifs qui seraient insérés et protégés et des musulmans au contraire stigmatisés et marginalisés socialement, a rencontré un large écho," insiste le député. "Les vieux préjugés sur les juifs qui seraient partout, tirant les ficelles du monde de la finance et des médias sont de retour. De façon remarquable, ils sont très largement répandus chez les jeunes aujourd'hui alors que cela aurait été inenvisageable il y a encore une vingtaine d'années."
De plus, "le corpus de valeurs et l'ordre social très peu contraignant de nos sociétés démocratiques occidentales ne fournissent pas un cadre suffisamment englobant et sécurisant pour s'y ancrer et s'y attacher."
Mouvement de révolte, le radicalisme religieux a surtout "une longueur d'avance (…) La dimension théorique du djihad est la plus complète dans son rejet de la démocratie, dans la désignation de responsables à abattre et enfin dans l'affirmation d'un contre-modèle total. Au creux de l'offre idéologique des forces politiques traditionnelles, le djihad propose des explications et une solution globale."
Et Malek Boutih met en garde : "L'ampleur du phénomène et sa pénétration dans tous les milieux, avec la radicalisation de jeunes étudiants, et de jeunes filles en particulier, indiquent qu'on pourrait basculer dans un phénomène de masse."

Lu sur Le Figaro

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !