Ali Ahani estime que la coalition internationale formée contre l'Etat Islamique "n'est pas du tout sérieuse"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
L'Etat Islamique défile avec ses drapeaux revendiquant sa propagande radicale
L'Etat Islamique défile avec ses drapeaux revendiquant sa propagande radicale
©Reuters

Daesh

L'Ambassadeur d'Iran en France s'interroge : "Dites-moi, qui achète le pétrole de Daesh ? De quelle manière, par quelle frontière ? Cela démontre bien qu’il n'y a pas de volonté de vaincre Daesh".

En première ligne dans la lutte contre l'Etat Islamique, l'Iran est devenu l'allié des Etats-Unis et de la France et pourrait obtenir une normalisation de ses relations avec l'Occident le 30 juin prochain, si un accord final est trouvé concernant le nucléaire iranien. Ali Ahani, Ambassadeur de la République islamique d'Iran en France, a donné son avis à nos confrères du Point dans une interview parue ce matin. Selon lui, la coalition internationale formée contre l'Etat Islamique "n'est pas du tout sérieuse". "Comment est-il simplement imaginable que les États-Unis, avec leur présence en Irak, tous leurs équipements et leurs satellites, n'aient pas été capables d’empêcher Daesh d'entrer à Ramadi ?" interroge l'Ambassadeur. "Dites-moi, qui achète le pétrole de Daesh ? De quelle manière, par quelle frontière ? Cela démontre bien qu’il n'y a pas de volonté de vaincre Daesh" déclare-t-il avant d'affirmer que certains pays de cette coalition internationale ont de toutes façons, "leur part dans la création de Daesh". "Dès lors, comment peut-on imaginer qu’ils soient sérieux pour lutter contre eux ?" S'insurge Ali Ahani.

Des interrogations, l'Ambassadeur d'Iran en France en a des dizaines. Notamment sur l'énorme marge de manœuvre de l'EI en Arabie Saoudite et sur la stratégie américaine, visant selon lui, "à diviser les pays musulmans". "La stratégie américaine dans la région est la division des pays musulmans. C’est ce qui s’est passé au Soudan et ce qu’ils cherchent en Irak, en Syrie et désormais au Yémen".

Concernant le rapprochement de l'Iran et des Etats-Unis observé depuis quelques temps,  Ali Ahani attend de voir si les Etats-Unis respecteront leurs engagements vis-à-vis de l'Iran en honorant la signature et l'application d'un accord sur le nucléaire. Mais l'ambassadeur rappelle que la méfiance est toujours de rigueur entre les deux pays et ce, en dépit de leur but commun (en apparence en tout cas) de vaincre l'EI. L'Ambassadeur évoque également les bienfaits de cet accord sur le nucléaire pour les entreprises françaises : "Le gouvernement français, le Quai d’Orsay, tous sont favorables à ce que les entreprises françaises retrouvent leur part importante sur le marché iranien. Je sais que Peugeot a déjà préparé une joint venture (société commune) en Iran et n’attend que l’accord et la levée des sanctions pour la signer […] La levée des sanctions peut nous permettre de mieux développer notre économie. Mais c’est également dans l’intérêt des entreprises européennes, et particulièrement françaises, qui ont perdu une part importante sur un grand marché de presque 80 millions d’habitants".

Lu sur Le Point

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !