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Le "cartel des yaourts" condamné à 192,7 millions d’euros d'amende pour avoir comploté sur les prix
©Reuters

Lourde condamnation

Seul grand nom des produits frais à en réchapper : Yoplait qui a dénoncé l'entente auprès de l'Autorité de la concurrence en 2011.

L'Autorité de la concurrence s'en était déjà prise aux endives, à la farine et au porc. Aujourd'hui, elle s'attaque au "cartel des yaourts" et condamne les fabricants de produits laitiers frais sous marque distributeur (MDD) à une amende totale de 192,7 millions d’euros pour avoir comploté sur les prix. Les fabriquants sont accusés d'avoir "défini en commun des hausses de prix, de s'être coordonnés sur les argumentaires développés pour justifier ces hausses" auprès des distributeurs.

Lactalis-Nestlé est, du fait de sa taille, la société la plus touchée : elle devra donc verser 56,1 millions d'euros d'amende, somme à laquelle Lactalis ajoutera 4 millions d’euros pour son activité beurre et crème. La société Senagral, filiale de Senoble, est, quant à elle, condamnée à 46 millions d'euros d'amende. Pour la filiale d’Andros, Novandie, l'addition s’élève à 38,3 millions. La charge est également de taille pour la coopérative les Maîtres Laitiers du Cotentin (22,9 millions) et aussi pour des PME comme Triballat Rians (1,4 million d’euros). Les entreprises Yéo Frais, Laïta, Alsace Lait et Laiterie de Saint-Malo sont également visées par ce jugement.

Seul grand nom des produits frais à en réchapper : Yoplait. Si le groupe a bien participé aux réunions secrètes d'entente sur les prix et les marchés, il a été exempté de sanctions pour avoir dénoncé le cartel auprès de l'Autorité de la concurrence en 2011. Pour appuyer leurs accusations, les avocats de Yoplait ont livré "un carnet secret" ainsi qu'un "téléphone portable secret", des outils pour communiquer avec les concurrents et organiser l'entente. Dans le "carnet secret", un salarié de Yoplait consignait précieusement les notes prises lors des réunions ou des échanges téléphoniques avec ses concurrents. Si les premiers contacts remonteraient à 2002, les échanges litigieux se sont surtout déroulés entre 2006 et 2012. Le carnet fait état de sept réunions tenues entre décembre 2006 et décembre 2007 et de cinq en 2008.

Selon une enquête publiée en février dans Le Figaro, les entreprises suspectées ont été reçues en novembre dernier par l'Autorité de la concurrence pour plaider leurs arguments. Tentant de se justifier les industriels avaient fait valoir que leur marge avait fortement diminué en raison de la hausse du prix du lait. Etant dans l'impossibilité de répercuter cette hausse à cause de la pression des distributeurs, ils avaient donc décidé de cette entente secrète. Une excuse jugée non valable pour l'Autorité de la concurrence pour qui les entreprises auraient dû utiliser des moyens de regroupement légaux.

Lu sur Le Monde

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