Ariane 6 : l'Europe dit oui au projet

Exit Ariane 5, longue vie à Ariane 6 ! Les 20 ministres des Etats membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) ont indiqué s'être mis d'accord sur le lancement prochain d'Ariane 6. Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat française à l'Enseignement supérieur et la Recherche, et son homologue allemande Brigitte Zypries ont annoncé que le budget total alloué sera de huit milliards d'euros sur 10 ans. Les ministres européens ont ainsi mis de côté leurs divergences pour tenter de replacer l'Europe dans la course aux étoiles.

Car la concurrence s'est nettement intensifiée dans le marché de l'envoi de satellites. L'américain Space-X a totalement chamboulé les règles du secteur, lors de son entrée sur le marchée en 2012. Cette entreprise privée a cassé les prix et révolutionné les règles de construction, en recyclant des pièces usagées de la Nasa. Ariane 5 a beau avoir réalisé 42 vols d'affilé sans problèmes, son concurrent américain ne cesse de lui tailler des croupières et lui grignoter des parts de marché.

Pour enrayer cette spirale, l'Europe compte sur Safran et Airbus, deux entreprises qui travaillent depuis 2012 à une nouvelle fusée. Un choix qui entérine la "privatisation" d'Ariane. Car si Safran et Airbus accepte de se lancer dans cette aventure, ce ne sera pas sans contrepartie: les sociétés veulent récupérer la majorité du capital d'Arianespace, la société qui commercialise les vols d'Ariane. L'Etat va donc vendre ses parts (le prix reste à définir), mais "gardera le contrôle", selon Geneviève Fioraso.

En échange, les industriels devront assumer le risque commercial et les éventuels dépassements de budget. Ils promettent même de renoncer aux 300 millions d'euros d'argent public européen subventionnant, chaque année, les lancements d'Ariane. Il n'y a pas de petites économies.