Dans le rétro
IVG : la "loi Veil" a 40 ans
A la tribune de l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974, Simone Veil a défendu une loi devenue historique, sujet très sensible à l'époque.
Aujourd'hui, Simone Veil est applaudie, soutenue, félicitée. Mais le 26 novembre 1974, ce n'était pas forcément le cas. Au moment, où elle monte à la tribune de l'Assemblée nationale, le climat est très tendu. La légalisation de l'avortement est un sujet ultra-sensible. Mais contre des adversaires féroces, la ministre de la Santé va tenir le choc. "Je n'imaginais pas la haine que j'allais susciter" dira-t-elle après au président Giscard d'Estaing. "Il y avait tellement d'hypocrisie dans cet hémicycle rempli essentiellement d'hommes, dont certains cherchaient en sous-main des adresses pour faire avorter leur maîtresse ou quelqu'un de leurs proches" expliqua-t-elle ensuite.
"Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit de les écouter. C'est toujours un drame" dit-elle le 26 novembre. "L'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue" ajoute-t-elle. La gauche applaudit, la droite fait silence. Michel Debré, ancien Premier ministre du général de Gaulle, René Feït, Emmanuel Hamel et Jean Foyer, ancien Garde des Sceaux tous de droite s'opposeront à elle. Il faudra 25 heures de débats durant lesquelles Simone Veil affronte les insultes. Trois jours et deux nuits de combat plus tard, la loi est votée par 284 voix contre 189. Les deux tiers des députés de la majorité votent contre le texte, adopté essentiellement grâce aux voix de gauche et centristes.
La "loi Veil", est promulguée le 17 janvier 1975, autorisant l'IVG pour cinq ans. L'autorisation sera rendue définitive par la loi du 31 décembre 1979.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !