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Financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi : le document libyen servant de supposée preuve fait débat
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Rebondissements

Ce vendredi Vanity Fair a dans un premier temps assuré qu’il pourrait s’agir d’un faux avant que Mediapart ne réaffirme son authenticité.

Depuis l’annonce de son retour en politique et de sa candidature à la présidence de l’UMP, tout va pour le mieux pour Nicolas Sarkozy. Pas un nuage à l’horizon. Mieux, sur le front judiciaire, l’horizon semble s’éclaircir. Entre Jérôme Lavrilleux qui le mettrait hors de cause dans l’affaire Bygmalion et le parquet qui suspend l’enquête pour corruption à son encontre dans celle dite des écoutes, l’ex-chef de l’Etat a vécu une semaine idyllique ponctuée par un premier meeting où il a été chaleureusement accueilli par les militants UMP. Mais ce vendredi, une nouvelle affaire refait surface : celle du supposé financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. Dans un premier temps, bonne nouvelle, Vanity Fair expliquait que le document libyen publié par Mediapart l’accusant d’avoir reçu de l’argent de la part de Kadhafi pourrait être un faux. Mais dans la foulée, le site d’informations a réaffirmé l’authenticité de cette note. Explications.

Dans un premier temps donc, selon Vanity Fair"les derniers éléments recueillis par les juges d'instruction parisiens René Cros et Emmanuelle Legrand renforcent le soupçon d'une falsification, sans que l'origine d'un éventuel montage puisse à ce stade être précisée". Le mensuel précise qu'un des deux magistrats s’est discrètement rendu au Qatar le 5 août dernier "afin d'interroger l'ancien chef des services de renseignements libyens, Moussa Koussa, dont la signature apparaît au bas de la note reproduite par Mediapart". Problème, selon Vanity Fair, "ce n'est pas ma signature, ce document est falsifié" a déclaré Moussa Koussa à ce juge. "Il s'agit d'un faux car la signature est fausse. Ce n'est pas ma signature (...) Je ne sais pas si quelqu'un a essayé d'imiter ma signature ou si c'est une signature totalement différente ; ce n'est pas moi qui ai signé, ce document est un faux document" a-t-il ajouté lors d’une audition en présence d’un juge mais également d’un magistrat du Qatar. De plus, comme le révèle Vanity Fair, de Béchir Saleh "qui était censé devoir libérer les fonds au profit de Nicolas Sarkozy" à Ziad Takieddine en passant par Brice Hortefeux, tous les protagonistes mentionnés dans la note publiée par Mediapart ont démenti.

Mais face à ces révélations, le pure-player dirigé par Edwy Plennel a immédiatement réagi. Mediapart a en effet réaffirmé l'authenticité de son document de 2012 qui pour rappel fait l'objet d'une enquête, consécutive à une plainte de Nicolas Sarkozy visant le journal en ligne. Le site d'informations publie pour preuve un rapport des gendarmes selon lesquels "de l'avis unanime des personnes consultées, le document publié par Mediapart présente toutes les caractéristiques de forme des pièces produites par le gouvernement libyen de l'époque, au vu de la typologie, de la datation et du style employé". Aux yeux de Mediapart, ce rapport de synthèse "accrédite l'authenticité du document officiel libyen" qu'il avait révélé entre les deux tours de la présidentielle.

Mediapart revient aussi sur les informations de Vanity Fair en en donnant une autre version. Le site ne nie pas que les juges se sont rendus, le 5 août, au Qatar, pour y entendre l’ancien ministre Moussa Koussa. Si, selon le journal en ligne, celui-ci conteste bien l’avoir signé, il aurait toutefois donné du crédit au document. "Le contenu n’est pas faux, mais la signature est fausse. Ce n’est pas moi qui ai signé". Voilà ce qu'il aurait réellement déclaré aux juges.

"Qu’est-ce qui n’est pas faux dans ce document ?" lui demandent alors les magistrats toujours selon Mediapart. "Son origine, son contenu, c’est ça, répond-il. Le contenu de ce document, c’est ça qui est dangereux. C’est à vous de savoir si c’est un faux ou un vrai. Je ne vous ai pas dit que c’était faux ou pas. Il y a ce qui est mentionné dans ce document et quelqu’un qui a mis une fausse signature en dessous, à vous d’enquêter".

Pour rappel dans ce document daté de 2006, il est fait état de l'accord de la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de "50 millions d'euros".

lu sur Mediapart

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