Pierre Gattaz : "les mots interdits, les tabous, ça suffit, il faut fluidifier le marché du travail"

Supprimer certains jours fériés, ouvrir les commerces le soir et le dimanche, déroger au salaire minimum, revoir la durée du travail… Pierre Gattaz et le Medf avaient frappé fort lundi en dévoilant quelques propositions drastiques sur lesquelles planchent le patronat pour créer 1 millions d’emplois en France. Ces propositions avaient évidemment suscité de nombreuses réactions chez les syndicats.

Ce mardi, Pierre Gattaz assure "le service arpès-vente" et réaffirme ses envies dans un entretien au Le Parisien/Aujourd'hui en France. Déplorant qu'il y ait "encore beaucoup de conservatisme" chez les syndicats, le patron des patrons estime qu'il existe une "double peur en France : celle du salarié de se faire licencier et celle du patron d'embaucher". "Attaquons-nous à cette double peur, déverrouillons ces contraintes" lance-t-il. Pour lui, le problème majeur reste les 35 heures qu'il faut évidemment supprimer. "Toutes les entreprises devraient pouvoir négocier le temps de travail à la carte, selon leurs besoins et pas seulement celles qui ont des difficultés, (...) les 35 heures appliquées de manière uniforme, ce n'est plus d'actualité" argumente-t-il. "Je ne dis pas qu’il faut travailler 48 heures par semaine. Mais si des sociétés ont besoin de travailler 40 heures et d’autres 32 heures hebdomadaires, il faut les laisser s’organiser" demande le responsable du Medef.

Quelles sont ses pistes pour améliorer la situation ? "Il faut simplifier le Code du travail en intégrant les nouveaux modes de vie" dit-il avant d'ajouter qu'il est utile "d'autoriser le travail le dimanche et après 21 heures, sur volontariat, quand une entreprise le demande. Je ne dis pas que cela doit devenir un jour normal, mais les modes de vie changent. Si certains de nos salariés veulent travailler entre 21 heures et minuit et gagner plus, qu’on les laisse faire. En France, il y a cinq millions de chômeurs…" indique Gattaz. 

Pour qui "les mots interdits, les tabous, ça suffit, il faut fluidifier le marché du travail". "Notre modèle social a vécu, il n'est plus adapté" prévient-il. Les syndicats devraient une nouvelle fois réagir à ces propositions.