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Kafkaïen : quand l'administration française court-circuite le processus judiciaire par l'expansion morbide de ses prérogatives
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Bonnes feuilles

Aujourd’hui, le parlement et le gouvernement légifèrent à tour de bras, promulguant jour après jour une avalanche de textes illisibles, contradictoires et surtout liberticides. Sous les tombereaux de papier, les Français s’enlisent, incapables d’encore maîtriser leur vie et toujours plus désireux de régenter celle de leur prochain. Quand donc la loi se taira-t-elle pour laisser enfin la liberté s’exprimer ? Extrait de "Le silence de la loi" (1/2).

Cédric Parren

Cédric Parren

Cédric Parren est écrivain et traducteur. Il publie régulièrement des textes sur www.cedricparren.com

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À l’instar du Golem, l’administration devait initialement se borner à exécuter la loi avec une marge d’initiative proche de zéro. L’expansion morbide de sa masse et la continuité de son action – qui n’est pas soumise aux vicissitudes électorales – ont toutefois déplacé le centre de gravité du pouvoir et lui ont permis de développer sa politique d’une manière méthodique et implacable.

Dorénavant, les fonctionnaires conçoivent et rédigent les lois et les règlements à leur avantage exclusif, puis les modifient au cas où les mailles du filet ne seraient pas assez serrées.

Aussi souvent que possible, l’administration tente en outre de court-circuiter le processus judiciaire, par trop sujet aux aléas d’une procédure contradictoire. Maîtresse exclusive des règles depuis leur création jusqu’à leur application, elle impose sa vision de la société sans débat ni possibilité de contestation pacifique.

Face à cette révolution de palais, les politiciens ont abandonné toute velléité d’action, avec d’autant plus de joie qu’ils n’ont d’yeux que pour les intrigues et que le feu de leurs convictions s’éteint avec les caméras.

Ils se sont mués en VRP des mesures édictées par leurs subordonnés, qui baignent dans un environnement idéologique consanguin où le bien public s’incline devant le bien administratif.

L’Union européenne, mieux que toute autre, incarne ce nouvel ordre des choses, élaborant à l’abri de la sanction publique des politiques qui mettent la collectivité au pas.

Le fonctionnement trouble de cette institution ne manque d’ailleurs pas de rappeler celui de l’Empire romain naissant, qui versa rapidement dans la tyrannie en l’absence de constitution formelle.

Extrait de "Le Silence de la loi", Cédric Parren, (Editions les Belles Lettres), 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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