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Guerre ou paix pour le 21e siècle : 2014 en donnera-t-elle le ton comme 1914 pour le 20e, 1814 pour le 19e, etc... ?
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Comme en 14

Sans céder à la superstition ou au complotisme, un regard aiguisé sur l'Histoire nous révèle que toutes les années en "14" ont donné la tendance du siècle quant à l'équilibre guerre/pays. Un "hasard" qui pourrait bien être d'actualité en 2014, notamment autour de la question iranienne.

Atlantico : Historiquement, il semble que les années se terminant en "14" donnent la tonalité du siècle en matière de guerre ou de paix. Quand cela s'est-il passé ? Quels ont été les éléments survenus dans les années se terminant en "14" et ayant entraîné une ère de guerre ou de paix ? La tendance pourrait-elle se confirmer en 2014 et retrouve-t-on aujourd'hui des traits communs avec les situations des siècles précédents ?

Alexandre Melnik : Sans être superstitieux, ni un adepte de la théorie du complot, ni un marxiste convaincu que « l’Histoire a un sens », je note également que les années se terminant en 14 contiennent souvent, au fil de l’Histoire, une charge historique spécifique, particulièrement forte. Ainsi les événements, qui les ont marquées, formatent-ils l’ADN de leurs siècles, notamment du point de vue de la dichotomie guerre/paix. D’ailleurs, Léon Tolstoï s’est inspiré dans son  roman, qui a ancré cette expression « Guerre et Paix » dans le patrimoine de la culture mondiale, de la campagne de Napoléon en Russie, celle-ci ayant débuté en fanfare en 1812, s’est terminée, de façon peu glorieuse, par l’abdication de l’Empereur le 4 avril 1814 à Fontainebleau.

Pour remonter encore plus loin dans l’Histoire, Jan Hus, un théologien tchèque, fut enfermé en 1414, suite à son excommunication par l’Eglise pour hérésie, dans un monastère dominicain de Constance, avant d’être brûlé vif l’année suivante. Ce qui enclencha un processus de création de l’Eglise hussite, inspirée par ses idées, et ensuite les croisades contre les hussites. Le protestantisme voit en Jan Hus un précurseur, à l’origine de la Réforme, avec son cortège de conflits et de guerres.

Un siècle après, l’année 1514, donne, en revanche, l’exemple de l’établissement de la paix dans une situation initialement explosive : les premiers navires portugais atteignent l’île de Tunmen, près de Canton, et se heurtent au refus des Chinois de leur permettre de débarquer sur le continent. Après de longues et âpres négociations, un accord bilatéral « donnant- donnant » est trouvé : les Portugais, moyennement paiement des droits de douane et la vente de poivre, achètent aux Chinois leurs soies, perles et porcelaine. Le « doux commerce » prend ainsi le dessus, in extremis, sur la guerre qui semblait pourtant, au départ, inévitable…  

Deux siècles après – et sans y voir aucune synergie actuelle – la Russie, en voie de redressement, se sentant le vent en poupe, écrase en 1714 la Suède lors de la bataille de Storkyro dans la Grande guerre du Nord, occupe militairement la Finlande et étend les premières fondements de son Empire tsariste sur les Pays baltes.

L’année 1814 est, bien évidemment, celle du début du Congrès de Vienne qui forge la physionomie et les grands équilibres géopolitiques de l’Europe tout au long du XIXe siècle, après l’effondrement de l’Empire de Napoléon.  Ce Congrès reste dans l’histoire de la géopolitique comme une première tentative, issue de pourparlers diplomatiques, de fonder la paix européenne reposant sur la balance des pouvoirs nationaux, une source d’inspiration pour les futurs organismes supranationaux, comme la Ligue des Nations et l’Organisation des Nations Unies.

Enfin, n’oublions pas que le siècle précédent a véritablement commencé, sur le plan géopolitique, le 28 juin 1914, avec l’assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône de l'Autriche-Hongrie et de sa femme Sophie par le nationaliste serbe de Bosnie-Herzégovine Gavrilo Princip, membre de la société secrète de la « Main noire ». Ce fut l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale.

Ceci étant, il est logique qu’en janvier 2014, et donc, sans doute, seulement à l’aube du XXIe siècle, nous devons tirer des leçons de ces expériences historiques, sans pour autant tomber dans le piège du « passéisme » et sans oublier que l’Histoire ne « repasse jamais ses plats » à l’identique.

Quelles ont été, à chaque fois, les conséquences en matière géopolitique ?

Alexandre Melnik : Dans chaque cas, les retombées géopolitiques ont été cruciales. Ainsi, le Congrès de Vienne a douché l’euphorie de la Révolution française de 1789 qui a fait miroiter, à l’échelle planétaire, les valeurs universelles transcendant les frontières et effaçant les cloisons nationales, car il a sanctuarisé les immuables intérêts nationaux, à l’origine de la fameuse « realpolitik », conceptualisée plus tard par Henry Kissinger, secrétaire d’Etat et l’un des artisans de la diplomatie américaine pendant la « Guerre Froide ». Cette « realpolitik », aux antipodes de la « diplomatie de valeurs », réduit les interactions entre Etats à une sorte de juxtaposition d’égoïsmes nationaux, dont le but essentiel consiste à éviter le pire, à savoir – la guerre.

Quant à la Première Guerre mondiale, éclatée il y a cent ans, elle a initialisé le « logiciel » du XXe siècle, qui a gelé le développement de l’ensemble de la planète, en raison d’un clash d’idéologies, avec son terrible héritage de totalitarismes : fascisme, nazisme et communisme. Et si les deux premiers systèmes criminels ont été clairement jugés par l’Histoire, le communisme, sorti du coup d’Etat bolchevik de 1917, consécutif à la Première Guerre mondiale, reste jusque-là impuni, mal compris et mal interprété par les générations actuelles, souvent assimilé soit à un « ovni du XXe siècle, soit à une « belle utopie qui a mal tourné », alors qu’en réalité, il constitue aussi un terrible crime contre l’Humanité, au même titre que ces deux autres « frères siamois ». Pire encore : le communisme, sous sa forme « soft » et édulcorée de la social-démocratie, continue à servir de boussole conceptuelle à certaines élites occidentales, complètement paumées face aux nouveaux défis du monde global du XXIe siècle.  

Quels facteurs et événements clés pourraient en 2014 donner la tonalité de ce siècle ?

Alexandre Melnik : La principale particularité de l’année 2014 par rapport au passé réside, fondamentalement, dans le fait qu’elle va accentuer et rendre de plus en plus audible pour tous un véritable changement de mondeque vit actuellement l’Humanité toute entière. L’ampleur de ce changement civilisationnel est comparable avec la Renaissance de la fin du XVe siècle, anticipée par la banalisation de l’imprimerie en Occident, ou encore par l’invention de l’électricité lors de la Deuxième Révolution industrielle, au carrefour des XIX et XXe siècles. Ce gigantesque changement peut être mesuré à l’aune d’une métamorphose sémantique : les mêmes mots, que nous avons l’habitude d’utiliser depuis des décennies, sans trop réfléchir à leur sens initial, ne signifient plus désormais la même chose qu’auparavant : le temps, l’espace, l’intelligence, l’éducation, etc.

Dans ce contexte, le « mot de passe » pour ouvrir le « logiciel » de l’année 2014 sera la globalisation, à savoir – les permanentes et instantanées interconnexions, interactions et interdépendances entre les gens, les places et les idées sur notre planète, devenue plate et minuscule. La globalisation, dans cette perception, constitue - indépendamment de toutes les considérations idéologiques, politiques, émotionnelles - la quintessence de ce début du XXIe siècle, l’air que nous respirons tous, sans aucune exception, partout et à tous les instants.

L’année 2014 sera, avant tout, celle de l’accélération de la globalisation, avec ses deux motrices principales qui changent complètement la donne planétaire : primo, le passage du livresque au numérique et, secundo, la perte par l’Occident de son « monopole de l’Histoire », détenu depuis plusieurs siècles, à la faveur de nouveaux pôles d’excellence en constante ascension : Chine, Brésil, Inde, Corée du Sud, Russie, etc. - ceux qui s’adaptent mieux et plus vite aux impératifs du nouveau monde.

En quoi l'Iran est-il une des clés pour déterminer si le 21e siècle sera un siècle de guerre ou un siècle de paix ? Notre capacité à renouer le dialogue avec l'Iran sera-t-elle à cet égard déterminante ?

Ardavan Amir-Aslani : Avec la signature de l’accord intérimaire sur le nucléaire, l’année qui vient de s’écouler a vu l’amorce du retour de l’Iran dans le concert des nations. L’année nouvelle qui s’ouvre aujourd’hui verra l’intégration définitive de l’Iran dans la communauté des nations et ce en dépit des multiples tentatives que les pétromonarchies du golfe Persique ne manqueront pas de déployer avec leur seul argument convaincant : la diplomatie du portefeuille. La lame de fond qui ramènera l’Iran à sa juste place ne saura être arrêtée tellement il y a un besoin d’Iran. En effet, la réintégration de ce pays dans la fabrique internationale est de la même dimension que la chute du mur de Berlin tant sont importantes les conséquences qu’elle entraînera.

Rappelons que quand on parle de l’Iran on ne parle pas que d’un pays à l’intérieur de ces frontières actuelles. On parle aussi d’un pays qui est devenu le berceau du chiisme, ce courant minoritaire mais aussi moderne de l’Islam. On parle également d’un pays dont le rayonnement culturel va au-delà de ses frontières pour toucher une quinzaine d’autres pays avoisinants, qui d’une manière ou d’une autre ont reçu de l’Iran soit leur culture, soit leur langue soit l’organisation de leur fabrique sociale. L’influence de ce pays est transrégionale. Enfin, quand on parle de l’Iran, on parle d’un pays qui recèle en son sein la première réserve gazière au monde et les troisièmes réserves pétrolières prouvées. L’Iran est ainsi non seulement un géant énergétique mais surtout une civilisation. Les experts considèrent que d’un point de vue économique, la réintégration de ce pays dans le tissu économique international sera de la même dimension que celle des pays de l’Europe de l’est après l’éclatement de l’union soviétique.

Ce besoin d’Iran s’articule autour de trois axes : la stabilité régionale, l’apaisement du conflit religieux et les demandes énergétiques asiatiques et européennes.

Le retour de l’Iran entraînera dans un premier temps un basculement du centre d’intérêt occidental des pétromonarchies anachroniques du sud du golfe Persique vers le nord de cette mer, soit l’Iran, l’Iraq et la Turquie. Trois pays majeurs qui connaissent, malgré toutes leurs difficultés, une forme de démocratie où l’exercice du droit de vote est susceptible d’entraîner des changements dans la vie politique interne. On voit déjà d’ailleurs se dessiner une alliance entre ces pays face au bloque des pétromonarchies. Ces pays sauront assurer une stabilité régionale dans une partie du monde où la cartographie des frontières risque de connaitre de grands changements. En fait, l’alliance entre ces trois pays qui fut un gage de stabilité dans toutes la région jusqu’à la révolution iranienne de 1979 ne sera qu’un retour vers le passé avec une réédition du pacte de Bagdad.

En second lieu, la fin de l’ostracisme de l’Iran et son enracinement dans la communauté internationale ne pourra qu’apaiser les tensions régionales. Tant que l’Iran était au ban de la société des nations, il était aisé pour les pétromonarchies sunnites du golfe Persique de pointer le doigt sur la menace de l’arc chiite afin de museler leurs populations domestiques et de crier au loup à l’international. La fin de cette exclusion de l’Iran ne pourra qu’amener ces pays vers davantage de modération, et à la longue, dégonflera le jihad sunnite qu’ils ont, souvent malgré eux, fait déferler sur le monde. Même s’il sera difficile de désamorcer la menace islamiste, financée et armée par ces mêmes pétromonarchies, à l’instar des rebelles islamistes syriens, le bloc du pacte de Bagdad retrouvé saura servir de barrière à l’extension de ce fléau. A cet égard, l’alliance qui se dessine entre l’Inde et l’Iran, face au Pakistan, devenu davantage une armée islamiste prochinoise qu’un pays, saura apaiser les tensions islamistes en Afghanistan, où aucune paix sociale ne peut s’envisager sans le concours de l’Iran voisin.

En dernier lieu, le méga gisement d’hydrocarbures que représentent ensemble l’Iran et l’Iraq saura contrebalancer la dépendance sur le pétrole sunnite. Étonnamment, les chiites ont beau être minoritaire au sein de l’Islam, ils sont majoritaires sur les gisements pétroliers. A titre anecdotique, souvenons-nous que la totalité des réserves pétrolières saoudiennes est située dans les provinces dites de l’est où l’immense majorité de la population est chiite. L’Europe où le coût énergétique est 70% plus élevé qu’aux Etats-Unis pourra retrouver dans le gaz iranien une source d’approvisionnement stable, bon marché et en abondance, de manière à pallier efficacement à ses besoins. Aucune autre source gazière ne représente les avantages du gaz iranien. En effet, opter pour le gaz russe reviendrait à mettre l’Europe sous le joug de Gazprom, le gaz algérien est moins abondant et l’approvisionnement beaucoup trop instable et celui du Qatar, dont le gisement est à moitié iranien, est pré-vendu aux pays asiatiques sur de longues années à venir. Le gaz iranien est donc incontournable.

Ainsi, au-delà de la rhétorique que l’on peut entendre, l’Iran, seul Etat souverain à l’intérieur de ses frontières actuelles depuis 2500 ans, saura être un gage de stabilité incontournable. D’où la nécessité pour la France, au lendemain de la visite d’Etat de François Hollande en Arabie Saoudite, de rééquilibrer sa politique régionale et ne pas se laisser endormir par les sirènes de quelques contrats d’armements saoudiens au détriment de l’option salvatrice que représente le choix de l’Iran. Il est permis, en effet, de parier sur le peuple iranien, un peuple éduqué, ouvert sur le monde, scientifiquement évolué, qui n’aspire qu’à occuper sa place légitime parmi les nations. Un peuple qui aspire aujourd’hui à une forme de gouvernance fondée sur la démocratie séculière. Un choix particulièrement rare au Moyen-Orient. 

Alexandre Melnik : Le rétablissement du dialogue, aussi fragile soit-il pour le moment, entre les pays occidentaux et l’Iran sera, bien évidemment, une des priorités de l’agenda géostratégique 2014. Espérons que les mécanismes diplomatiques pourront rapprocher les positions des Occidentaux et des Iraniens, qui semblaient, il y encore quelques mois, absolument antinomiques, avec toujours le même principal objectif diplomatique, façonné par des siècles – éviter le pire, éviter la guerre. Mais n’oublions pas que depuis 1979, année de la révolution islamique, qui a installé un fossé entre l’Occident et l’Iran, le monde a radicalement changé : il n’est plus bipolaire, mais multipolaire ; le mur de Berlin est tombé ; le 11 septembre 2001 a mis à nu de nouvelles menaces qui pèsent désormais sur l’Humanité, et ces menaces, pas forcément nucléaires, sont devenues diffuses, non-identifiables par rapport à des périmètres étatiques ; enfin, le Printemps arabe, portée initialement par la soif de dignité globalisée, après avoir esquissé la perspective de la démocratisation, à long terme et à l’échelle globale, a débouché sur un désordre déstabilisant, lourd de nouveaux dangers, qui se propagent au Proche et Moyen-Orient et en Afrique. Bref, ne nous trompons pas de siècle : certes, l’Iran reste un enjeu très important qu’il faudra relever le plus vite possible, en mutualisant nos efforts et en impliquant le nouveau pouvoir iranien dans le processus de négociations, mais il est loin d’être, aujourd’hui et demain, la seule et unique pièce maîtresse d’un énorme nouveau puzzle géopolitique, né récemment sur la vague des derniers mouvements et transformations du monde.

Ces facteurs clés semblent-ils aujourd'hui en mesure de faire pencher globalement la balance du côté de la paix ou de la guerre ?

Alexandre Melnik : Les chances de la paix dépendront en 2014 de la capacité de l’Humanité à sortir du « choc des civilisations » qui menace le XXIe siècle, après la fin du « clash d’idéologies » ayant façonné le siècle précédent. Pour faire pencher globalement la balance du côté de la paix – le souhait le plus cher de tous les gens raisonnables, dotés du bons sens – il faut s’extraire de la vision strictement nationaliste, confessionnelle, religieuse, ethnique, préconisant un repli sur soi (une option non seulement contreproductive, mais aussi dangereuse dans le monde global qui est déjà le nôtre), pour avancer résolument sur la voie de globalisation - celle qui ouvre à chaque individu de notre planète, indépendamment de ses origines, de sa géolocalisation, de sa couleur de peau, un nouvel horizon des possibles dans sa « race to the top » sur le chemin de son épanouissement.

Cette démarche n’est pas égoïste, car elle sert de source d’inspiration et de référence à l’Autre, en le tirant aussi vers le haut, en montrant qu’aujourd’hui les choses qui étaient inimaginables hier encore, deviennent non seulement possibles, mais presque banales, dans un monde où B2B ne signifie plus « business to business », mais « back to Bangalore », c’est-à-dire le retour au pays de jeunes Indiens qui, après avoir fait de brillantes études aux Etats-Unis, créent chez eux de nouvelles entreprises, spécialisées dans les nouvelles technologies, et engagent leurs anciens professeurs américains (attention : seulement les meilleurs !) comme leurs consultants avec un salaire motivant.

Cet exemple prouve par ailleurs que la globalisation - telle que je la préconise - n’efface pas les identités culturelles et nationales. Au contraire, elle peut les exacerber. Le fait que les Indiens, les Chinois, les Brésiliens utilisent les mêmes outils de travail, d’information et de communication, ne veut pas dire qu’ils deviennent moins Indiens, Chinois, Brésiliens, etc. Penser monde et penser pays, n’est pas contradictoire, c’est complémentaire. Avec cette précision qu’en adaptant nos identités et nos différences aux réalités du monde global, dans lequel nous vivons, nous les transformons d’une éventuelle arme destructrice de guerre en un potentiel outil de coopération constructive et donc – en un outil de paix.

En conclusion, gagner la paix en 2014, cela revient à trouver un point d’équilibre entre les tendances globales et les particularités nationales. Faire émerger une synthèse gagnante au sein de la sempiternelle dichotomie géopolitique – entre le "Global" et le "Local".

Quels équilibres, déséquilibres et rééquilibrages géopolitiques pourraient en découler ?

Alexandre Melnik : Le principal rééquilibrage géopolitique dans les années à venir concerne la mise en place d’un nouveau paradigme civilisationnel entre le monde occidental, en perte de vitesse, vieillissant, accroché à ses « acquis » d’un autre temps, inhibé par la peur des réformes, ressassant la nostalgie de son passé, et le nouveau Global Leadership du XXIe siècle, porté par la population jeune, dynamique, de mieux en mieux éduquée, « hungry for success », résolument tournée vers l’avenir et déterminée à piloter sa vie de façon volontariste et ambitieuse. Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve. Aucune certitude. Sauf celle que le monde de demain ne sera pas une extrapolation de celui d’hier et d’aujourd’hui. Par conséquent, l’année qui commence dicte l’impératif de refonder l’ensemble des institutions transnationales qui datent d’une géopolitique révolue. Réinitialiser notre logiciel mental par rapport aux réalités intrinsèquement nouvelles. Autrement dit – repenser le monde du XXIe siècle !


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