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Vivre dans un appartement trop petit peut nuire à votre santé
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Pousser les murs

Outre les effets qu'un logement exigu peut avoir sur votre mental, une habitation de petite taille favorise également la transmission de certaines maladies comme la grippe ou la rougeole.

Atlantico : Dans quelle mesure le mal-logement peut-il avoir des conséquences sur notre santé ?  Certaines habitations présentent-elles davantage de risques que d'autres en fonction de leur taille ou encore de leur vétusté par exemple ?

Gérard Dubois : La petitesse de l’habitat, surtout dans les zones tempérées ou froides, facilite la transmission aérogène de certaines infections dont les plus typiques sont la tuberculose, le grippe, la rougeole, la diphtérie... Par ailleurs l’humidité peut favoriser la pousse de moisissures dont certaines dangereuses pour la santé. Il ne faut pas oublier pour l’habitat le plus ancien les peintures au plomb qui peuvent encore "survivre" alors qu’elles ne sont plus fabriquées depuis des décennies. Les jeunes enfants mangent (ou goutent) tout ce qu’ils trouvent, ce qui est une source de saturnisme (intoxication chronique au plomb) qui peut atteindre leur cerveau. Des habitats vétustes peuvent manquer d’hygiène (absence de pièce d’eau, toilettes éloignées ou même absentes).

Jean-Charles Pascal : Le logement peut effectivement avoir une influence et des conséquences sur la santé. L’insalubrité est à l’origine de très nombreuses pathologies et c’est un point acquis depuis la fin du XIXème siècle.Le psychisme est également influencé par le mode de logement, isolé ou collectif. La taille des logements, l’accès à un minimum de confort sont des paramètres importants et la petitesse, la promiscuité qu’elle entraine, la vétusté et l’éloignement des centres villes sont des facteurs ressentis d’exclusion. Il n’y a pas cependant, à ma connaissance, d’études chiffrées sur cette question.

Au-delà des conséquences physiologiques, existent-ils des conséquences psychologiques ?

Jean-Charles Pascal : Les conséquences psychologiques sont de deux ordres : elles se traduisent soit par l’apparition de manifestations dépressives et/ou anxieuses mais aussi par l’aggravation d’états antérieurs par sentiment d’abandon et/ou de ségrégation. On note par ailleurs que ce sont souvent les plus fragiles qui sont exposés au « mal-logement ».

Dans quelle mesure la politique actuelle relative au logement lutte-t-elle contre ce phénomène de mal-logement ? Ces actions sont-elles efficaces ?

Gérard Dubois : Les bidonvilles qui avaient disparu dans les années 1960, grâce à une politique active de construction, ont tendance à réapparaitre régulièrement, notamment pour des migrants récents, faute de possibilités d’hébergement.

Jean-Charles Pascal : La politique du logement est, et depuis des années, particulièrement défaillante en France où se loger est devenu une des préoccupations majeures souvent liée à un sentiment d’insatisfaction. Le déficit en logement d’accueil pour les personnes handicapées (que le handicap soit psychique ou physique) est consternant et ce particulièrement en Ile-de-France.

Comment préserver au maximum son état de santé dans l'incapacité d'acheter ou de louer plus grand ? Comment s'assurer que son habitat ne soit pas anxiogène ?

Jean-Charles Pascal : La relation de dépendance  à "la pierre" est typiquement française et conduit à une inflation des prix jusqu’à rendre inaccessible tout achat d’un logement correct par les couches dites "moyennes". Cela se traduit en partie par le fameux mécontentement dépressif souvent évoqué en France. Seule une politique franche de construction dans les villes et non à leurs périphéries pourrait inverser la tendance actuelle qui est ségrégative. Il faudrait un véritable plan.

Propos recueillis par Marianne Murat

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