Comment le chauffage fait partir en fumée une part toujours plus importante du budget des Français<!-- --> | Atlantico.fr
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Face à l'augmentation continue des prix du gaz, du fioul et de l'électricité sur les dernières années, les Français ont tendance à baisser le thermostat pour boucler les fins de mois
Face à l'augmentation continue des prix du gaz, du fioul et de l'électricité sur les dernières années, les Français ont tendance à baisser le thermostat pour boucler les fins de mois
©REUTERS/Marko Djurica

Pouf !

Face à l'augmentation continue des prix du gaz, du fioul et de l'électricité sur les dernières années, les Français ont tendance à baisser le thermostat pour boucler les fins de mois. Une tendance qui pourrait bien s'aggraver sur les prochaines années...

Bruno Maresca

Bruno Maresca

Bruno Maresca est directeur d'évaluation des politiques publiques au Centre de Recherche pour l'EtuDe et l'Observation des Conditions de vie (Credoc). 

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Atlantico : Alors que les hausses du prix de l'électricité et du gaz sur l'année 2013 compliquent les fins de mois des Français les moins favorisés, peut-on estimer la part que représentent les dépenses de chauffage dans le budget total d'un ménage de l'Hexagone ?

Bruno Maresca : On sait que sur les dix dernières années, sur le plan financier, nous avons eu une relative stabilité de la part du budget consacré à l'énergie (dont le chauffage représente environ 60%). Ainsi, en 2006, la part du chauffage dans les dépenses totales des Français représentait 4,8%. Cette stabilité, lorsque l'on regarde dans le détail, est en faite composée de variations directement liées aux fluctuations du prix des produits pétroliers qui impactent à la fois le coût des carburants et du fioul. Il faut aussi savoir que, tendanciellement parlant, on constate une baisse de la consommation sur ces mêmes dix dernières années. Il y a donc un double processus qui fait que la dépense moyenne des ménages est relativement stable alors que la consommation baisse dans le même temps, ce qui tend à démontrer clairement que les prix ont nettement augmenté sur cette période. En parallèle, on observe une baisse de la consommation de fioul au profit du gaz et de l'électricité dans ces dépenses de chauffage.

Depuis 2005, les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 80%. Cette hausse est-elle amenée à se perpétuer dans les prochaines années ?

Il est généralement admis que les prix de l'énergie dans leur ensemble devraient augmenter de 30% au minimum d'ici 2030 (100% d'après les estimations "hautes"). Après, il faudrait savoir dans le détail comment s'orchestrera le débat entre les distributeurs d'énergie, qui ont tendance à faire monter les prix, et le monde politique qui a tout intérêt à les réguler pour éviter la colère des électeurs. Il est en tout cas clair que nous nous dirigerons vers une augmentation continue et régulière des prix de l'énergie sur les quinze prochaines années. Derrière cela, on trouve un enjeu assez important sur le plan des économies d'énergie, puisqu'il y a actuellement tout un débat reposant sur l'idée qu'il serait bénéfique de laisser le prix des énergies "classiques" s'envoler afin de rendre rentables les initiatives d'efficacité énergétique (isolation notamment).

Les Français les moins favorisés sont-ils aujourd'hui contraints de modérer leur consommation de chauffage en conséquence ? Dans quelles proportions ?

Effectivement, la "précarité énergétique" est bel et bien une réalité pour de nombreux habitants de l'Hexagone, sachant qu'un tiers des ménages habitant les petites villes et la campagne se restreignent régulièrement sur le chauffage tandis que 10 à 15% des ménages français sont dans une situation de restriction énergétique. Cela touche les ménages des plus pauvres évidemment, mais aussi plus spécifiquement les jeunes ménages qui sont souvent obligés d'arbitrer les dépenses dans leur budget annuel.

Par ailleurs, comme les structures de budget ne sont logiquement pas les mêmes en fonction de l'origine sociale, le poids des dépenses consacrées à l'énergie pour les ménages pauvres est de 50% plus élevé que celui des ménages aisés. 

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