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Flop 3 des premiers ministres de la Ve : qui d’Ayrault, Cresson ou Juppé avait l’impopularité la plus injuste ?
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Fusibles !

Selon un sondage TNS Soffres pour Le Figaro, Jean-Marc Ayrault a battu le record historique d'impopularité d’Édith Cresson, avec un taux de 22 %. Retour sur le parcours des locataires de Matignon les plus mal aimés.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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L’Hôtel de Matignon en a vu passer des Premiers ministres, des grands, des gros, des beaux, des laids, des doués, rarement des cons et heureusement pour la France ! Et puis, il y a les Premiers ministres populaires, ceux dont la durée dans la fonction force le respect et il y a les autres, les impopulaires et les fusibles. De tous les hôtes de la rue de Varenne, Jean-Marc Ayrault, Edith Cresson et Alain Juppé se partagent le Flop 3 des Premiers ministres les plus impopulaires de la Vème république. Comment en sont-ils arrivés à se hisser sur les plus hautes marches du podium ? Chacun d’eux a connu des périodes difficiles liées aux conjonctures économiques et sociales mais cela ne suffit pas à expliquer leur cote de popularité au plus bas. Parce que même si les conjonctures influencent l’appréciation des sondés, ces derniers ne peuvent pas rejeter un individu, aussi Premier ministre soit-il, sous prétexte que la situation du pays est difficile.

Si l’inexpérience ministérielle est sans aucun doute le point faible de Monsieur Ayrault, elle pouvait aussi être son atout majeur dans une société où le politique n’a plus de crédit, mais le Premier ministre actuel est trop enfermé dans son héritage des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes et leur dogmatisme social proche de l’idéal des soviets.

Il reste pourtant à Jean-Marc Ayrault son expérience pédagogique, mais il semblerait qu’entre l’étude de Faust et la présentation du nouveau modèle français compétitif et solidaire, il y a un fossé insurmontable tant pour l’agrégé de lettres que pour l’homme politique.

Édith Cresson quant à elle a souffert d’incarner une minorité en politique, la femme ; les années passent mais la situation évolue peu, au point que l’association Femmes et Pouvoir a présenté un manifeste signé par 50 femmes politiques engagées contre le sexisme. Madame Cresson a-t-elle uniquement été victime du machisme des hommes ou a-t-elle aussi été maladroite dans l’exercice de sa fonction ? Sans doute les deux, mais peut-être faut-il voir dans ses maladresses la tension générée par les insultes qu’elle a endurées. Mais il y a aussi eu la guerre larvée avec Pierre Bérégovoy et tous les bâtons dans les roues qui ont empêché la seule femme Premier ministre de mener à bien des réformes intelligentes comme le nécessaire développement de la formation professionnelle. C’était l’époque des fusibles, le Président Mitterrand préférait que les plombs sautent plutôt que de risquer un court-circuit dans la maison France.

Reste le "meilleur d’entre nous", celui qui voulait "rester droit dans ses bottes" même après avoir été pris la main dans le sac. Comment a-t-il fait pour se faire détester par les Français alors qu’il avait tout pour être aimé ? Gascon et même Landais, c’est l’homme du sud-ouest, celui qui incarne le courage et la hardiesse. Alain Juppé a-t-il failli ? Indiscutablement, il était le cadet et Chirac son Louis XIII, il n’a pas su montrer que l’élève pouvait dépasser le maître, sans doute par retenue et il n’a pas su faire rêver, ayant oublié trop vite que les Gascons on les aime pour leurs promesses !

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