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Assassinat de John Fitzgerald Kennedy : l'origine des théories du complot
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Bonnes feuilles

Le 22 novembre 1963, le président américain John Kennedy était assassiné à Dallas. Cette disparition a laissé un vide qui, cinquante ans après, n'a toujours pas été comblé. Pourquoi ? Extrait de "Kennedy, le temps de l'Amérique" (2/2).

Gérald Olivier

Gérald Olivier

Gérald Olivier est journaliste et  partage sa vie entre la France et les États-Unis. Titulaire d’un Master of Arts en Histoire américaine de l’Université de Californie, il a été le correspondant du groupe Valmonde sur la côte ouest dans les années 1990, avant de rentrer en France pour occuper le poste de rédacteur en chef au mensuel Le Spectacle du Monde. Il est aujourd'hui consultant en communications et médias et se consacre à son blog « France-Amérique »

Il est aussi chercheur associé à  l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe.

Il est l'auteur de "Mitt Romney ou le renouveau du mythe américain", paru chez Picollec on Octobre 2012 et "Cover Up, l'Amérique, le Clan Biden et l'Etat profond" aux éditions Konfident.

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Deux vérités sur Kennedy, un billet de Gérald Olivier

Toute cette semaine les radios, télévisions et journaux ont  marqué les cinquante ans de l’assassinat de John F. Kennedy, par des reportages et éditions spéciales sur le sujet. A l’écoute, au suivi, et à la lecture de ces reportages deux informations clés ressortent : la première est que cinquante ans après, le mystère de la mort de Kennedy demeure entier ; la seconde est que Kennedy ne fut pas un « grand » président, car il accomplit fort peu durant ses 1026 jours de présidence.

Il s’agit là de lieux communs proférés depuis plusieurs décennies sur le personnage. Des lieux communs très contestables, et que je récuse.  Je viens de consacrer un ouvrage entier pour contester de telles affirmations (Kennedy, Le Temps de l’Amérique, aux éditions Jean Picollec). Des extraits de ce livre sont d’ailleurs consultables, sur le site d’Atlantico.fr. Mais je voudrais en quelques lignes apporter deux clarifications : le dossier de l’assassinat de Kennedy est clos et à juste titre, Kennedy fut tué par Lee Harvey Oswald qui a agi seul ; deux Kennedy, fut un « grand » président,  non tant par ce qu’il accomplit mais plutôt  par l’élan qu’il fut capable de donner à l’Amérique. Un élan qui fait gravement défaut aux Etats-Unis  aujourd’hui. C’est d’ailleurs le plus grand échec de Barack Obama que de n’avoir pas su prolonger l’élan généré par son élection en 2008.

Avant de développer ces arguments, un bref rappel. De par sa mort tragique, violente et subite, Kennedy a quitté notre monde pour entrer immédiatement  dans la légende. Sans passer par la case histoire. Il est d’abord devenu intouchable. Toute approche était colorée par le prisme  du martyr qu’il avait subi. Il n’y avait  pas de mots assez grands pour célébrer son exceptionnalité.

Puis, à partir du milieu des années 1970, avec la monté d’un certain cynisme des masses vis à vis de leurs dirigeants et avec la révélation de ses frasques sentimentalo-sexuelles, Kennedy est devenu l’objet de toutes les vindictes. Il n’était plus qu’un riche dilettante, un fils à papa coureur de jupons qui avait failli précipité le monde dans la guerre nucléaire et avait précipité l’Amérique dans celle du Vietnam, etc etc.

Les articles parus récemment démontrent que cette veine est toujours présente. Alors qu’elle n’a pas lieu d’être. Il est temps de réhabiliter le vrai Kennedy pour ce qu’il fut, un leader exemplaire, un rassembleur,  un homme d’une extraordinaire volonté, et d’un grand courage qui sut tenir tête à un ours bourru et irresponsable  Nikita Khrouchtchev.

Non seulement Kennedy fut un grand président. Mais l’Amérique sous sa conduite fut un grand pays.

La présidence de John Kennedy et plus particulièrement son assassinat marque un point de bascule. L’Amérique a connu une sorte d’apogée symbolique avec sa présidence. Les années qui ont suivi, c’est-à-dire la seconde moitié des années 1960  furent des années de déchirements, de rupture, de rébellion, de fuite en avant, de violence, de guerre. Au contraire des années Kennedy qui avaient été des années de cohésion sociale, de rassemblement national derrière un ou plusieurs projets – de la conquête spatiale aux bataillons de la paix en passant par la défense de la liberté dans le monde.

Pour juger de la qualité d’une présidence, deux critères peuvent être utilisés : un le cadre historique de cette présidence ; deux la façon dont le président a réagi au contexte historique. En clair être président en période de guerre civile ou internationale, comme Abraham Lincoln ou  Franklin Roosevelt requiert plus d’habilité que d’être président en période de paix et de croissance économique, comme récemment Bill Clinton.

Kennedy fut président en pleine Guerre Froide et il fut en première ligne lors de deux crises majeures, la crise de Berlin, à l’été 1961 et la crise des missiles de Cuba en octobre 1962. Lors de ces deux confrontations il tira au mieux profit des cartes dont il avait hérité.

Ces crises furent initiées par Khrouchtchev. L’homme qui mit en péril la paix mondiale et l’avenir de l‘humanité à deux reprises en quinze mois fut le dirigeant de l’Union Soviétique. D’abord pour se débarrasser de l’enclave occidentale qui subsistait au cœur de sa zone d’influence, Berlin Ouest.  Ensuite pour rétablir l’équilibre de la terreur face à un ennemi plus riche et plus puissant. Dans les deux cas, il échoua. Dans le premier, Kennedy consentit au moindre mal, la division de Berlin. Une division choquante mais qui ne faisait que traduire dans les faits une réalité imposée dès 1945, le contrôle par les Soviétiques d’une partie de l’ancienne capitale allemande. Dans le deuxième, Kennedy révéla la duplicité de son adversaire aux yeux du monde et parvint à le faire reculer. Une victoire psychologique considérable qui fut un tournant dans la Guerre Froide et où le jeune président put démontrer à la fois son sang-froid, sa détermination et sa capacité à entretenir le dialogue.

Par ces deux seuls évènements, qui évitèrent au monde une troisième guerre mondiale, Kennedy mérite d’être considéré comme un « grand » président.   

Quant à sa mort elle fut l’œuvre d’Oswald.  Et uniquement d’Oswald. Il n’y eut qu’un seul tireur. Cela a été démontré. Deux des trois coups tirés touchèrent le président. Le second fut mortel. Oswald était un déséquilibré, un mégalomane en mal de célébrité, qui agit ce jour-là par pur opportunisme. Depuis des mois il voulait faire un coup d’éclat. Tuer quelqu’un. Il avait échoué dans une première tentative de meurtre contre un général quelques mois plus tôt. Mais il possédait toujours une arme, une carabine à lunette. Quand il apprit que le cortège présidentiel passerait sous la fenêtre du bureau où il travaillait depuis seulement quelques semaines, il prit sa décision et monta son plan en l’espace d’une nuit. Mettant à profit ses talents de tireur d’élite perfectionnés pendant trois ans chez les Marines. 

La vie d’Oswald a été minutieusement reconstituée par plusieurs auteurs dont tous s’accordent à dire qu’il n’a pas pu être utilisé ou manipulé par un ou des tiers et que son activisme politique n’est pas allé au-delà de quelques tracs distribués au coin d’une rue. Incapable de subvenir aux besoins de son épouse et de leur enfant, Oswald avait l’amertume des ratés, il s’est vengé sur le président. Que son plan ait réussi est une simple illustration de l’imprévisibilité de l’existence. Une intrusion du chaos dans l’ordre.  Une intrusion dure à accepter, mais non moins réelle.

Le public  raffole des théories du complot. Elles permettent de justifier l’inexplicable, sans avoir à le démontrer. Mais pour que ces théories ne soient pas de simples élucubrations il faut, avec le temps, leur apporter une saine dose de preuves. Dans le cas du complot contre Kennedy, malgré un demi-siècle de recherches et plus de mille livres publiés sur le seul assassinat,  ces preuves sont toujours manquantes. Aussi, plutôt que des bâtir des hypothèses sur ce qu’on en sait pas, il serait temps de considérer sérieusement ce que l’on sait. 

Extrait du livre  "Kennedy, le temps de l'Amérique" :

À 12 h 29, avec quelques minutes de retard sur l’horaire annoncé, le cortège aborda la dealey Plaza et tourna à gauche sur elm street en passant devant un immeuble de six étages, qui servait de dépôt pour les manuels scolaires du texas. Elm street est une rue légèrement en pente, le long d’un talus de verdure et qui passe ensuite sous un pont de chemin de fer. La distance du coin d’elm street au pont est de cent cinquante mètres. Le cortège avançait à 20 km/h. Il était attendu à sa destination, le « trade mart » (halle de commerce) moins de trois minutes plus tard.

Jusqu’alors, les foules avaient été compactes et enthousiastes. Pas la moindre pancarte hostile. Au contraire beaucoup de jeunes femmes souriantes qui applaudissaient le couple présidentiel. Jackie Kennedy avait reçu des roses rouges à sa descente d’avion. Le bouquet était sur la banquette, entre elle et John. Madame connally se tourna alors vers le Président, avec un sourire, « Au moins, monsieur le Président, vous ne pouvez pas dire que Dallas ne vous aime pas. » (schlesinger, p. 907).

Elle avait à peine achevé sa phrase qu’un coup de feu retentit. Personne ne réagit cependant. Car le bruit ressemblait à celui d’un pétard, ou d’un pot d’échappement. Connally, qui était chasseur, dira par la suite avoir clairement identifié un coup de carabine. Il se tourna alors sur sa droite et vers l’arrière pour voir si le Président allait bien. C’était le cas. La balle avait manqué ses cibles. Elle sera retrouvée plus tard intacte dans la limousine.

C’est alors qu’un second coup de feu retentit. Cette fois clairement identifiable. La balle atteint Kennedy dans le haut du dos, à la base du cou. elle ressortit par la gorge, effleurant son noeud de cravate et toucha connally au bas de l’épaule droite, perforant un poumon avant de ressortir, heurter son poignet puis sa jambe. Du fait de la position de connally à ce moment précis, légèrement tourné vers l’arrière, tous ces membres étaient parfaitement alignés, comme des reconstitutions par ordinateur l’ont plus tard démontré. De sorte que cette balle suivit une trajectoire parfaitement rectiligne.

Le Président leva les coudes, bras repliés vers sa gorge et poings serrés. Il tourna la tête sur sa gauche vers Jackie tandis que celle-ci tentait de passer son bras droit autour de ses épaules. Il sembla alors s’affaisser sur son épouse la tête penchée sur la gauche. En fait Kennedy portait un corset pour soutenir et soulager son dos. Comme à chaque fois qu’il avait un emploi du temps public chargé. Ce corset rigide l’empêcha de se plier en deux sur la banquette pour se mettre à l’abri.

Clint hill, l’agent de sécurité attachée à Jackie Kennedy, qui se trouvait sur le marchepied avant gauche de la voiture suivante, sauta et courut vers la limousine présidentielle. C’est alors qu’un troisième coup de feu retentit. La balle toucha le Président en haut du crâne, légèrement sur la droite, faisant éclater la boîte crânienne et le haut du front. Hill vit la tête du Président violemment touchée, et des fragments d’os et de cervelle voler dans l’air.

Jackie qui tenait la tête de son mari dans ses mains, la laissa un instant retomber sur la banquette de la voiture et grimpa à genoux sur le capot arrière de la limousine, comme pour récupérer quelque chose, peut-être un morceau de crâne de son mari. hill était parvenu à son tour à grimper sur le capot, et il s’était allongé en travers du véhicule comme pour faire rempart de son corps à d’autres balles. Jackie, rassise, tenait la tête de son mari dans ses bras. elle criait « Oh non, Ils ont tué mon mari. » (schlesinger, p. 917).

La limousine présidentielle prit de la vitesse et fonça vers le Parkland hospital.

Parkland Hospital

La scène avait duré à peine plus de dix secondes. Il était 12 h 30, heure locale, 13 h 30 à New York ou Washington. la scène avait été filmée par les télévisions américaines et serait diffusée des milliers de fois. Un spectateur, Abraham zapruder, avait également filmé la scène avec une caméra super 8. Ses quelques secondes de films sont devenues le document le plus important, et le plus étudié, sur la mort de Kennedy. Elles ont été disséquées, image par image, pour découvrir et comprendre ce qui s’était véritablement passé.

Au Parkland hospital Kennedy fut acheminé en salle d’urgence. Il était inconscient. Peut-être déjà mort. Clint hill recouvrit son visage avec sa veste pour le dérober aux regards. Deux médecins tentèrent alors de le ranimer, Kemp clark et malcolm Perry, les urgentistes de service. On fit une trachéotomie pour qu’il puisse respirer, puis un massage cardiaque, tandis que l’on lui transfusait du sang O +. On le brancha à un électroencéphalogramme qui s’avéra plat et qui le resta pendant les vingt minutes où l’on tenta de réanimer le Président.

Le dr clark finit par dire « il est trop tard !». Le dr Perry se recula alors de la table d’opération et coupa l’oxygène. Le président Kennedy fut déclaré mort à 13 heures locales. Il était sans doute mort avant même d’arriver à l’hôpital. S’il n’avait été le président des états-unis, les médecins n’auraient peut-être pas tenté tout ce qu’ils ont fait. George Buckley, médecin du Président, signa le certificat de décès, dont la cause était une blessure par balle à la tête.

Jackie resta toutes ces minutes à côté de son mari. Impassible. les yeux rivés sur son corps. On fit venir un prêtre. Qui prononça une bénédiction. Jackie ajouta « que la lumière éternelle brille sur lui ». Puis elle embrassa une dernière fois son mari, retira une de ses bagues et la lui passa au doigt. (hampton, p.42-43)

À 13 h 40 locales, la nouvelle de la mort de Kennedy fut communiquée à la presse. C’est malcolm Kilduff, le numéro deux du service de presse, qui en fit l’annonce, car Pierre salinger était absent, en route pour le Japon. L’heure du décès fut estimée « aux alentours de 13 heures ».

Ensuite tout alla très vite. Le corps du Président fut placé dans un cercueil et le cercueil transporté à bord d’Air Force One. Il fallut le porter et le faire entrer par l’arrière de l’appareil, parce qu’il était trop large pour la passerelle. dans la manipulation une des hanses fut cassée. Juste avant que l’avion ne décolle, lyndon Johnson prêta serment et devint président des états-unis. Jackie Kennedy était à ses côtés. Silencieuse, dans son ensemble rose tâché du sang de John. Puis, elle se rendit au fond de l’appareil, près du cercueil, et elle y resta jusqu’à l’arrivée à Washington. Jackie n’était plus Première dame, et elle était veuve…

À 14 h 30, heure de dallas, Air Force One décolla. l’assassin présumé du Président était déjà en prison.

L’origine des théories du complot

Des témoins avaient affirmé avoir vu le canon d’un fusil dépasser d’une fenêtre du cinquième étage du bâtiment où étaient déposés les manuels scolaires. L’immeuble fut investi par la police, fouillé et verrouillé. Très vite une carabine, un modèle italien à répétition, avait été retrouvée. Au cinquième étage. On avait rassemblé les employés : lee harvey Oswald, un manutentionnaire employé depuis un mois environ, manquait à l’appel. Il avait été vu quittant les lieux peu après 12 h 30. son signalement fut aussitôt communiqué à la police de dallas. Moins d’une heure plus tard, il était arrêté dans un cinéma, non sans avoir résisté et même tué un policier. Et moins de quarante-huit heures plus tard, Oswald serait tué à son tour pendant son transfert du commissariat à la prison de dallas. Un meurtre suivi en direct à la télévision par des millions d’Américains.

La presse du monde entier avait convergé sur dallas. la police locale fut totalement débordée par cette attention soudaine et incapable de faire respecter les règles de sécurité les plus élémentaires. Jack ruby, un propriétaire de club de strip tease, qui connaissait tous les flics du patelin et traînait souvent au commissariat, parvint à se glisser parmi les journalistes, et comme Oswald passait devant lui, entre deux policiers, il le tua à bout portant de deux balles d’un révolver de calibre 38…

Ainsi le président des états-unis, l’homme le plus puissant du monde, avait été tué. Et le principal suspect de ce meurtre venait à son tour d’être abattu. sous les yeux de tous. Le journaliste d’ABc News qui couvrait l’événement eut ce commentaire : « personne ici à Dallas, pas un policier, ne croit que Ruby a tué Oswald par patriotisme. Chacun est convaincu qu’il a agi pour une raison et une seule, le faire taire. » Ce sentiment dominait aussi au sein du public américain. un sondage indiqua que 65 % d’entre eux croyaient à un complot. Qui allait bien au-delà d’Oswald et ruby. Complot de la CIA, complot du complexe militaro-industriel, complot de la mafia, complot de moscou, complot des castristes cubains, complot des anti-castristes cubains, complot des vietnamiens pour venger diem, complot de Johnson lui-même… Peu importe, mais complot !

Cinquante ans plus tard ils sont toujours aussi nombreux à le penser. Pourtant malgré des centaines d’interviews, des milliers de documents et des millions d’heures d’enquête, l’existence d’une conspiration n’a jamais pu être démontrée. et personne, jamais, ni sur son lit de mort, ni dans une confession posthume n’a rien révélé d’un tel complot. Par contre les avancées technologiques ont permis d’établir, sans aucun doute possible, qu’il n’y avait eu qu’un seul tireur ce jour-là à dallas, lee harvey Oswald.

La réalité de l’assassinat de John F. Kennedy est d’une consternante banalité. L’explication de la mort du 35e président américain n’est pas à rechercher dans les méandres de la politique et de l’appareil d’état des états-unis. Elle est à rechercher dans la tête d’Oswald. loin d’avoir été la victime d’une machination obscure et infernale, Kennedy a été tué par un quidam désaxé souffrant de troubles égomaniaques et d’un besoin maladif d’attention. Un type détraqué qui a agi seul, dans le secret, en tirant avantage des circonstances.

Extrait de "Kennedy, le temps de l'Amérique : Comment John et Jackie ont changé le monde", Gérald Olivier, (Jean Picollec éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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