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La vraie raison qui a poussé Carla et Nicolas Sarkozy à tourner "Campagne intime" au risque de se ridiculiser
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Éditorial

L'amie de Carla Bruni, Farida Khelfa, a filmé Nicolas Sarkozy et sa compagne pendant toute la campagne présidentielle en 2012. Le documentaire a été diffusé mardi soir sur "D8".

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Depuis mardi soir, des millions de Français se moquent du couple Sarkozy et de son intimité maladroitement orchestrée devant la caméra complaisante de Farida Khelfa, ex mannequin et amie proche de Carla Bruni-Sarkozy. Depuis la diffusion  du documentaire, les très populaires imitateurs des matinales radio, Nicolas Canteloup et Laurent Gerra, se déchainent, la bande à Ruquier s’est gondolée une après-midi entière en commentant les scènes déjà cultes du film et, bien entendu, Le Petit journal de Yann Barthès sur Canal Plus a laminé  « Campagne intime », non sans talent il faut le reconnaître.

Quelles choses passionnantes a-t-on appris en regardant D8 avant-hier ? Que Carla chante sans arrêt, même lorsque son mari essaye de livrer une pensée profonde sur l’exercice du pouvoir, que Nicolas Sarkozy s’adresse à sa petite fille en sifflant, que l’ancien président lance sans crier gare à son épouse « T’es belle » et que la belle s’adresse à la bête politique en l’appelant « mon amour »… Bref, toutes sortes de banalités, voire de niaiseries dont sont capables tous les couples amoureux qui bêtifient dans l’intimité mais savent généralement faire preuve de retenue en public.

Pourquoi diable est-ce que ces deux personnalités brillantes n’ayant désormais plus rien à apprendre en matière d’exposition cathodique ont-elles décidé de se prêter à ce jeu inutile ? Comment Carla et Nicolas Sarkozy n’ont-ils pas vu venir les effets pervers et la dérision qui risquait de les frapper de plein fouet ? L’observateur, aussi averti soit-il, s’étonne toujours lorsque des hommes politiques de haut niveau tombent dans des panneaux aussi grossiers. Dominique Strauss-Kahn sur TF1 livrant son point de vue sur la crise économique mondiale à la fin d’un entretien où il devrait, de toute évidence, se cantonner à s’expliquer sur l’affaire du Sofitel.  Jérôme Cahuzac qui donne une interview trop encadrée pour être crédible sur son affaire de compte en Suisse. Les exemples récents ou plus anciens  pullulent.

Dans le cas des Sarkozy, l’on pourrait penser qu’ils ont été simplement victimes de leur égocentrisme. Il y a cependant un message qui a été asséné par Carla comme par Nicolas à la fin de « Campagne intime ». Un message politique majeur. La chanteuse, parlant à son fils aîné, affirme que son mari tourne la page après « 37 années de vie politique » intense. Quant à Nicolas Sarkozy, il répète plusieurs fois ne pas croire au « recours ». Donc, de fait, à son retour. Comme s’ils craignaient de céder à leur ambition, éventuellement à la pression populaire, bref, à la tentation de l’Elysée, Carla et Nicolas ont peut-être choisi de s’empêcher de changer d’avis d’ici à 2017.

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