L'aspirateur à pollution : projet fou ou vraie solution ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Une cycliste à Pékin en février 2013
Une cycliste à Pékin en février 2013
©Reuters

Dinguerie

La mairie de Pékin a passé un accord avec un designer hollandais pour installer un "aspirateur" à particules nocives dans un futur parc de la capitale chinoise.

Les images du nuage de pollution qui a recouvert la métropole chinoise de Harbin ces derniers jours ont provoqué la stupeur bien au-delà de cette ville de 10 millions d'habitants. Écoles et aéroports fermés, piétons bravant le smog avec plusieurs couches de masques (sans que cela protège efficacement), visibilité réduite à quelques mètres seulement… "On a mal quand on respire", a raconté mardi un chinois de 25 ans à l'AFP.

La pollution n'est pas un problème nouveau en Chine, mais devant la gravité de la situation, les autorités commencent enfin à sortir du bois. Au-delà des invitations à privilégier les transports en commun ou à rester chez soi, la dernière initiative de la mairie de Pékin a de quoi surprendre : faire la chasse aux particules nocives à l'aide d'un… aspirateur géant à pollution.

L'idée n'a rien d'une blague. Daan Roosegaarde, le designer hollandais à l'origine du concept, a annoncé lundi 21 octobre dans une interview au magazine spécialisé Dezeen avoir signé un mémorandum avec le maire de Pékin pour le mettre en pratique dans un nouveau parc de la capitale.

Il ne s'agit pas d'un aspirateur à proprement parler mais d'un système composé de plusieurs bobines de cuivre, enterrées dans le parc, générant un champ électrostatique capable de faire tomber au sol les particules nocives. Qui peuvent alors être collectées. "Cela crée un trou de 50 à 60 mètres d'air propre dans le nuage pour qu'on puisse à nouveau voir le soleil", s'enthousiasme Roosegaarde. Le designer affirme avoir déjà testé avec succès un prototype dans une chambre de 25 m², en partenariat avec l'université de technologie de Delft (Pays-Bas).

Le concept nécessiterait au minimum un an de développement supplémentaire pour entrer en service. Et soulève déjà un certain nombre de questions. A commencer par sa réelle utilité : l'"aspirateur" n'a pas la capacité, en l'état, de nettoyer une ville entière, et surtout ne règle pas le fond du problème, à savoir l'origine humaine de cette pollution. "Cela pourrait être une façon de faire prendre conscience aux gens à quel point la pollution est mauvaise. Parce que la différence sera clairement visible", défend le designer. Concédant : "C'est un problème humain, pas technologique". Quid des dangers pour la santé des personnes qui se baladeraient dans un tel champ électrique ? "Ça semble un peu dangereux mais c'est sans risque pour les porteurs de pacemaker et les promeneurs, le champ électrique étant plutôt faible", assure-t-il.

Cette idée folle n'est pas le premier fait d'arme de Daan Roosegaarde, qui a l'habitude de recourir à la technologie pour améliorer la vie dans les espaces urbains. L'artiste de 34 ans a réalisé "Dune" à Rotterdam, sorte de champ de blé "lumineux et interactif". Il est aussi l'initiateur d'un projet d'autoroute "intelligente" aux Pays-Bas. Selon Courrier International, "sa ténacité a fini par convaincre les industriels". Reste à voir si son "aspirateur" à pollution n'est pas seulement un moyen de faire parler de lui.

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