Les alliances entre le FN et l’UMP sont inéluctables ; les seules questions qui subsistent sont : quand ? comment ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Les alliances entre le FN et l’UMP sont inéluctables ; les seules questions qui subsistent sont : quand ? comment ?
©

Editorial

Le revirement de François Fillon sur la stratégie à adopter vis-à-vis du Front national a relancé le débat au sein de l'UMP et sur l'avenir de la droite.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

Voir la bio »

Plus encore que les déclarations de François Fillon renvoyant dos-à-dos le Front National et le Parti Socialiste sur leur "sectarisme", ce sont les réactions des leaders de l’UMP et de l’UDI qui nous instruisent sur l’avenir de la droite française.

Il y a quelques jours, un vice-président de l’UMP me faisait part de cette analyse : "Fillon a réalisé une opération catastrophique. Il a offert à Copé une position de rassembleur et remis en selle Sarkozy pour 2017". Un décryptage très politicien. Hervé Morin, patron du Nouveau Centre, lançait, lui, "c’est un vrai séisme" ! Ah, un tremblement de terre idéologique ? Non point. "Avec un tel discours, la droite va être dans l’opposition pendant vingt ans", a-t-il conclu. Dur, dur, de rester loin du pouvoir quand on a goûté aux ors de la République… Jean-Louis Borloo, de son côté, a évidemment "borlootisé" (un néologisme de mon cru synonyme d’"embrouiller"…) : "L’UMP est une force politique majeure qui va forcément clarifier sa position". Et comment ! Voir le communiqué du comité stratégique de l’UMP chargé de statuer sur le cas Fillon : "Nous nous adressons à tous les Français pour les convaincre de la capacité de l'UMP à bâtir un projet de rassemblement national pour sortir la France du déclin. En conséquence, nous nous opposons avec vigueur à la politique menée par les socialistes et leurs alliés. Et nous combattons avec la même vigueur tous les extrémismes et les sectarismes que nous rejetterons toujours", dit le texte voté à l'unanimité. Est-ce une condamnation des propos de Fillon, un soutien critique ou autre chose ? Je penche pour le flou, l’embarras, bref, le pas grand-chose.

En réalité, le seul qui maintenait une digue morale et historique entre la droite de gouvernement et le FN s’appelait François Fillon, séguiniste, gaulliste et tout ce qui s’ensuit. Mais avec sa succession de déclarations ambigües, oscillant entre pêché d’orgueil et satisfaction de cristalliser le débat façon Sarko, il a démoli tout seul l’édifice qu’il soutenait à bout de bras. Désormais, il n’y a même plus un fil de coton entre le FN et l’UMP. Il cassera. Et peut-être plus vite qu’on ne le croit.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !