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Plus que des certitudes : comment le matraquage fiscal va tuer dans l’œuf toute velléité de reprise
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Editorial

La fiscalité frappe sans discernement les rentiers et les créateurs. Le risque se trouve ainsi pénalisé, conduisant un nombre croissant de nos compatriotes à transférer leurs activités et leurs capitaux sous d’autres cieux.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les Français ne seront pas restés longtemps connectés à l’année 2025 et ses lendemains qui chantent selon les discours élyséens. Les feuilles d’impôt qui commencent à remplir les boîtes aux lettres les ramènent à des réalités moins souriantes. Car ils s’apprêtent à déguster une nouvelle vague de hausses assez impressionnante, car elle portera les prélèvements obligatoires à un sommet qui sera lui-même dépassé l’an prochain à la faveur du train de mesures que prépare le pouvoir. Au lieu de procéder à une réforme de fond pourtant indispensable, François Hollande poursuit sa politique de saupoudrage, pour qu’elle soit moins visible pour le contribuable. Mais en multipliant les majorations sur une large panoplie, en rabotant certaines niches, en refiscalisant les aides touchant les services à la personne, en démantelant encore le quotient familial, il procède à une attaque en règle du pouvoir d’achat qui se répercute déjà sur la consommation. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’en réduisant les facultés dépensières de la population, on administre une purge qui va étouffer les moindres velléités de reprise de l’activité que le gouvernement avait cru déceler à la suite d’une évaluation plutôt optimiste de l’Insee. Les chiffres qui viennent d’être publiés pour le moins d’août en apportent déjà la confirmation. Le secteur privé a connu un regain de prospérité dans la zone euro, à l’exception de la France où l’activité est en berne, tandis que les créations d’entreprises piquent du nez devant les menaces qui pèsent sur le statut des autoentrepreneurs.

Nul doute que le tour de vis fiscal qui se profile va encore accentuer le divorce entre notre pays et ses partenaires. Plusieurs ministres comme Laurent Fabius ou Pierre Moscovici commencent même à s’en inquiéter publiquement. Car le calvaire ne touche pas à sa fin. La purge va se poursuivre l’an prochain avec une ponction supplémentaire d’au moins 12 milliards, avec la hausse de la TVA à partir du 1er janvier, celle des impôts locaux et sans doute le relèvement de la CSG pour financer le trou des retraites, sans oublier l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, qui introduit une nouvelle exception française pour une taxation qui représentera aussi un record mondial.

Les parlementaires qui suivent aveuglément les consignes élyséennes à l’appui du ragout fiscal concocté par Bercy ne semblent pas conscients des ravages qu’ils sont en train de produire. D’abord l’excès d’impôt diminue le rendement, les contribuables modifiant leur comportements pour tenter de réduire la pression. Mais il y a un autre aspect plus inquiétant : la fiscalité frappe sans discernement les rentiers et les créateurs. Le risque se trouve ainsi pénalisé, conduisant un nombre croissant de nos compatriotes à transférer leurs activités et leurs capitaux sous d’autres cieux. Leur nombre est jalousement tenu secret. Mais s’ils n’étaient pas poussés à l’exil, ils pourraient faire diminuer le fardeau des impôts en France.

Malheureusement, rien ne permet de penser que l’on s’orientera dans cette voie et l’on continuera de gémir sur la hausse du chômage parce que l’on s’interdit d’explorer des chemins qui sont pourtant ceux qu’ont suivis nos principaux partenaires européens.

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