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Jardiner apporte un bien-être que la ville n'apporte plus aujourd'hui.
Jardiner apporte un bien-être que la ville n'apporte plus aujourd'hui.
©Reuters

Main verte

Pendant les vacances, quoi de mieux que de prendre le temps de s'occuper de son petit bout de jardin ? Le contact avec la nature nous ramène à nos racines et à notre enfance : ce qui nous rend heureux.

Aude de Thuin

Aude de Thuin

Aude de Thuin, psychologue de formation, a créé en 2001 la société Wefcos pour réaliser le Women's Forum for the Economy and Society, premier forum mondial indépendant d'inspiration féminine.

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Atlantico : Selon une étude relayée par le journal Daily Mail et réalisée par l’Université Essex, le jardinage rendrait heureux. En effet près de 80 % des jardiniers se sentent heureux dans leur vie contre 67 % pour les non jardiniers. Comment expliquer que l'activité du jardinage provoque un sentiment de bien-être ?

Aude de Thuin : Il y a proverbe de grand-mère qui dit : « Quand on fait quelque chose avec ses deux mains, on a les deux pieds sur terre ». Le sens de ce proverbe est d’autant plus vrai aujourd’hui que nous sommes dans une société stressée. Plus on est pressé, plus on a besoin d’avoir quelque chose qui nous fait garder les pieds sur Terre.

Le jardinage nous libère du stress et des chocs liés aux choses négatives du quotidien. Au fond, l’activité de jardiner est l’un des meilleurs contre-pouvoirs qu’il soit. Pour autant, il n’est pas nécessaire d’être un grand jardinier pour ressentir ce bien-être. Le contact avec la nature provoque un plaisir immédiat et ce, pour toutes les générations.

Quels sont les symboles cachés derrière cette activité ?

Avec le jardinage on touche à quelque chose de vivant. Ne pas arroser une plante, c’est la voir s’éteindre, et cela nous renvoie à notre propre mort et notre propre histoire. La symbolique est importante, car si on est incapable de puiser de l’énergie au fond de nous, on ira plus mal encore.

Cette activité renvoie également à l’idée de racine. En effet, la France est un pays historiquement rural. De façon consciente ou inconsciente, cette ruralité est au fond de nous. On remarque d’ailleurs que le Salon de l’agriculture connait un grand succès en France. Le jardin permet de s’évader, de partir ailleurs, c’est l’idée de campagne et donc par lien de l’enfance. Les gens plus âgés ont cette ruralité en eux, les plus jeunes retrouvent cela dans les politiques de la ville : jardins partagés et gratuits. On peut se faire du bien sans dépenser d’argent.

On observe que beaucoup de villes ou de régions réalisent des investissements dans des jardins, comme à Nantes où les habitations sont à moins de 10 minutes d’un jardin, le Havre et Paris sont également bien placés. Pendant la période de crise, le tourisme végétal se développe beaucoup.

Au-delà du moral, le jardinage est-il bon en tant qu'activité sportive ?

Jardiner est une activité sportive qui fatigue, mais pour autant elle ne fait pas souffrir au moindre geste. C’est une activité physique saine et non violente. La fatigue contribue à ce phénomène de bien-être. Le résultat final d’un beau jardin domine la « douleur » de l’activité. De plus, le résultat est visible rapidement, c’est le jardin qui nous récompense.

En ville, il est souvent bien difficile d'avoir un jardin, quelles sont les autres alternatives pour ressentir ce bien-être provoqué par le jardinage et la nature ?

A Paris, il y a les jardins partagés, chacun contribue à le réaliser et à prendre soin.  C’est une participation collective, chacun à son carré, et respecte le travail de l’autre et contribue à sa façon. 

Les politiques ont compris que le jardin apporte un bien être que la ville n’apporte plus aujourd’hui, d’où cette tendance de re –végétalisation. Dans les projections des villes en 2030, le végétal en fera partie intégrante. Les jeunes choisissent leur lieu d’habitation en fonction de leur environnement végétal. La nature en ville va lutter contre la pollution, elle en absorbe une partie. On remarque d’ailleurs que les enfants des villes sont en moins bonne santé que les enfants de la campagne.

Le jardin est un élément sociologique indispensable à l’évolution des humains. En France près de 70% de la population habite en ville, et ce chiffre va augmenter à 80% dans les années à venir. C’est 10% de plus ne peuvent se faire que dans une végétalisation des villes dans lesquelles les populations vont venir habiter. 

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