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Les violences scolaires 
doivent être prises au sérieux
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Education

Dix-neuf enfants de l'école primaire de Val de Bootz, à Laval en Mayenne, auraient subi des humiliations et des sévices à caractère sexuel de la part d'un groupe d'élèves de CM2, il y a 3 semaines. Plusieurs parents ont porté plainte et une enquête diligentée par le procureur de la République est en cours. La psychiatre Isabelle Ollivier répond pour Atlantico aux questions posées par cette nouvelle affaire de violences scolaires.

Isabelle Ollivier

Isabelle Ollivier

Isabelle Ollivier est pédopsychiatre à Laval en Mayenne.

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Atlantico : des enfants qui se plaignent d'être victimes de violences de la part de plus grands, est-ce le lot commun de l'école ou le signe d'une banalisation de la violence scolaire ?

Isabelle Ollivier : les dernières études parlent de 6,5 % de violences scolaires sur l'ensemble des violences, ce chiffre progresse tout doucement. L'école reste malgré tout un milieu relativement protégé. Il n'empêche que cette augmentation doit être prise au sérieux :  il faudrait pour cela renforcer la surveillance dans la cour et interdire les jeux violents actuellement à la mode comme le catch ou le jeu du foulard.

Certains enfants se sont plaints de violences que les adultes ont qualifiées de violences sexuelles. A quel âge prend-on conscience du tabou du sexe ? De la pudeur ? Ont-ils conscience de ce dont il s'agit ? Ou est-ce un jeu ?

A partir de 7 ans, le sens de la pudeur est totalement développé, l'enfant sait ce qu'il peut faire et ne pas faire, ce qui est permis par le cadre environnant et ce qui risque de déranger. Je parle d'un enfant "normal" élevé dans un milieu "normal" bien entendu...

Comment sanctionner ce genre de dérives ? Quelles punitions pour les enfants ? Et les parents de ces enfants sont-ils responsables ?

La sanction se situe à plusieurs niveaux :

- les enseignants doivent être présents dans la cour, rester attentifs à ce qui s'y passe et ne pas laisser 10 enfants aller aux toilettes en même temps par exemple.

- les parents doivent assumer leur rôle de cadre parental, basé sur la notion d'interdit, la vigilance par rapport aux médias, le contrôle parental sur internet. Ils doivent également refuser l'ordinateur ou la télévision dans la chambre de leurs enfants. Pour rappel, la classification de Serge Tisseron : aucun écran avant 3 ans, quelques DVD entre 3 et 6 ans uniquement puis internet et télévision en présence d'un parent.

- les enfants : peuvent être utiles les soins psychothérapeutiques pour rappeler la notion de l'interdit, une mesure éducative à condition qu'elle soit digne de ce nom (un éducateur qui vient une fois par mois voir l'enfant et les parents ça ne sert à rien), une sanction disciplinaire exercée par le Tribunal, un rappel à la loi par le Procureur ou des travaux d'intérêts généraux adaptés bien évidemment à l'âge de l'enfant.

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