Stressé ? Top 5 des conseils pour bien se préparer aux épreuves orales<!-- --> | Atlantico.fr
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A côté de cet aspect "psychologique" du stress, on trouve les aspects "physiques" du stress qu'il faut mieux gérer.
A côté de cet aspect "psychologique" du stress, on trouve les aspects "physiques" du stress qu'il faut mieux gérer.
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Souvent plus redoutées par les candidats au baccalauréat que les épreuves écrites, les épreuves orales débutent cette semaine. Pour ne pas perdre ses moyens devant l'examinateur, voilà quelques astuces.

Patrick  Légeron

Patrick Légeron

Patrick Légeron est psychiatre, spécialiste du stress en entreprise. Il gère le cabinet de conseil Stimulus et est l'auteur de nombreux ouvrages dont  Le stress au travail (2003) et La peur des autres (2003) aux éditions Odile Jacob.

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Atlantico : Après les épreuves écrites du baccalauréat, les oraux débutent cette semaine. Souvent ce type d'épreuves génère beaucoup d'anxiété : peur de perdre ses moyens, de ne pas trouver les bons mots... Quels sont les conseils pour bien préparer ses oraux ?

Patrick Légeron : Toute situation d'examen suscite un stress bien connu, celui de la performance. C'est le même stress que celui que connaissent les sportifs avant d'entrer en compétition ou les artistes sur le point de monter sur scène. Nous redoutons l'échec et le fait de ne pas être compétents. Or, plus nous craignons de ne pas être à la hauteur, plus nous augmentons notre niveau de stress, ce qui risque de nous faire perdre nos moyens. Un véritable cercle vicieux.

La première chose à faire est de relativiser l'importance de l'enjeu. Se dire qu'il s'agit bien sûr d'une épreuve majeure et qu'il est souhaitable de la réussir mais ne pas en exagérer l'importance. C'est souvent en "catastrophisant" que l'on va se retrouver au niveau le plus élevé de stress. La bonne attitude mentale est la suivante : "Je vais tout faire pour réussir, mais si je ne réussis pas, c'est regrettable certes, mais ce n'est pas dramatique". En relativisant ainsi l'enjeu de l'examen, on réduit son stress et on favorise cette fois-ci le cercle vertueux. 

A côté de cet aspect "psychologique" du stress, on trouve les aspects "physiques" du stress qu'il faut mieux gérer. Chaque fois que nous sommes stressés notre corps réagit par divers signes. Sueur, rougeur, tremblements, bouche sèche, etc... Ces manifestations physiques risquent de nous troubler et d'accentuer notre stress. Surtout si on redoute que ces signes soient visibles par notre interlocuteur, l'examinateur plus précisément. Là aussi nous pouvons entrer dans un véritable cercle vicieux. La survenue de ces signes physiques et la peur qu'ils soient perceptibles par l'autre va augmenter notre stress, ce qui va justement accroître ces signes. Il faut donc désamorcer cette spirale infernale. La meilleure façon est de ne pas prêter trop d'attention à ces manifestations de notre corps et surtout de ne pas chercher à les masquer. C'est en luttant contre ces signes que nous allons nous déconcentrer et perdre nos moyens. Une bonne façon de faire est parfois de signaler à l'autre ces signes et de ne pas hésiter à reconnaître son stress. En disant par exemple : "Je suis un peu stressé et cela doit se voir" ou "Excusez-moi je dois être tout rouge, c'est à cause du stress". L'examinateur est bien conscient que tout étudiant affrontant un oral est en situation de stress et cela ne l'étonnera pas. Pour vous, cela vous évitera de chercher à tout prix à masquer vos signes de stress.

Pour les personnes très stressées et qui présentent des symptômes forts quelles sont les solutions ? 

Les symptômes très forts de stress doivent être prévenus plusieurs jours à l'avance de l'épreuve. En effet, c'est quand notre organisme n'est pas au mieux de sa forme qu'ils peuvent se déclencher. Une bonne hygiène de vie est donc nécessaire plusieurs jours, voire une semaine  à l'avance de l'examen. L'alimentation doit être équilibrée et riche en fruits et légumes avec apport de protéines mais assez pauvre en graisse. La consommation d'alcool, de tabac ou de caféine est à proscrire ou pour ceux qui y sont déjà trop accro à contrôler sérieusement. L'exercice physique est fortement recommandé, au moins 30 minutes par jour et le sommeil doit être préservé.

C’est quand notre corps est fragilisé que nous risquons, dans une situation de stress comme un examen, d'avoir de forts symptômes.

Dans quel cas le stress s’explique-t-il par des raisons psychologiques ? Peut-il être considéré comme une maladie et se soigner ?

Le stress fait partie de la vie et bien sûr il se manifeste encore plus dans une situation à fort enjeu comme l'est un examen. Lorsque notre anxiété devient massive, c'est-à-dire à un niveau où elle déclenche de véritables crises d'angoisse ou qu'elle s'installe chroniquement et même pour des situations banales du quotidien, il faut sans doute consulter un spécialiste (psychiatre ou psychologue).

Les formes les plus fréquentes de pathologie du stress se présentent souvent sous la forme de la "phobie sociale", c'est-à-dire la peur extrême de toutes les situations où une autre personne pourrait vous juger. C'est véritablement la "peur des autres". Les personnes qui en sont atteintes (environ 5 à 7 % de la population) redoutent la confrontation à l’autre, même les plus banales et anodines et donc tout particulièrement la prise de parole en public et bien évidemment les examens et les oraux. Une psychothérapie est recommandée pour guérir de la phobie sociale.

Que faut-il penser des pilules miracles qui sont censées améliorer les performances ?

Aucun traitement médicamenteux n'a fait la preuve scientifique d'améliorer les performances intellectuelles et mentales avant ou pendant un examen, même si pléthore de produits sont proposés à cet effet. Certains peuvent avoir un léger effet placebo et rassurer celui qui en prend, donc indirectement réduire son stress. D'autres sont très dangereux, comme les amphétamines qui d'ailleurs sont très contrôlées dans leur prescription.

Pour les "traqueurs" la prise de certains médicaments connus sous l'appellation de "bèta-bloquants" peut aider à rester calme pendant la situation stressante. Ce sont des substances utilisées en cardiologie et elles ne sont délivrées que sur ordonnance. Le conseil et l'avis d'un médecin sont donc indispensables. 

Propos recueillis par Manon Hombourger

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