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"Papa, c’est quoi la gauche ?"
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Petit conte pour enfant

Le mariage pour tous ? Le droit de vote pour les étrangers ? Autre chose ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Après avoir vu des images de la Manif pour tous, ma gamine m’a demandé : « ils sont de droite ? ». Je lui ai répondu : « c’est plus compliqué que ça ». Puis elle m’a demandé encore : « et nous, nous sommes de gauche ? ». Je lui ai répondu pareil : « c’est plus compliqué que ça ». Enfin, elle m’a posé une dernière question : « et quand on est de gauche, on est pour le mariage gay ? ». «  Ce n’est pas si simple », lui ai-je dit.

Il est assez facile de savoir ce qu’est la droite si l’on se réfère à une formule succincte et sommaire qui a eu un certain succès : est de droite tout ce qui n’est pas gauche… Il est bien plus difficile, en revanche, de diagnostiquer ce qu’est la gauche. On sait mieux, beaucoup mieux, ce qu’elle fut. Il y a pour le dire une assez belle définition (de Claude Roy, je crois). Elle est naïve, bienveillante, et à défaut de décrire la réalité elle exprime au moins un rêve et un espoir. La voici. Un homme de gauche c’est quelqu’un qui, non-Juif, se met dans la peau d’un Juif quand celui-ci est insulté et frappé. C’est quelqu’un qui, Blanc, s’identifie à un Noir quand on l’humilie et qu’on le piétine. C’est quelqu’un qui, riche, s’identifie à un pauvre pour souffrir avec lui.

Des millions d’années lumières séparent cette image d’Épinal du tableau qu’offre la gauche aujourd’hui. Et en tout cas sa partie la plus éructante et la plus vagissante. Elle se défend de détester les Juifs mais vomit ceux d’entre eux, c’est-à-dire la plupart, qui soutiennent Israël. Elle exalte, ou elle excuse, les voyous qui, paraît-il, se vengent de l’esclavage et de la colonisation. Elle comptabilise placidement les territoires perdus de la République abandonnés par elle aux « grands frères » ou aux dealers (ce sont souvent les mêmes) qui, eux aussi, ont beaucoup souffert. Elle hait les riches sans pour autant aimer les pauvres.

Alors c’est quoi la gauche ? Si l’on en juge par une des rares promesses tenues par François Hollande, contre foules et marées, c’est le mariage gay. Et, peut-être aussi, le droit de vote pour les étrangers sans-cesse annoncé et toujours repoussé, par le président de la République dans le but évident d’accorder quelques voix supplémentaires au Front national.

Alors, c’est ça la gauche ? Ce n’est que ça ? Alors comment être de gauche ? Heureusement une bonne nouvelle est venue éclairer ce ciel sombre et morose. L’autre jour en marge de l’immense défilé de la manif pour tous quelques individus (Printemps français, Identitaires…) se sont rassemblés devant le siège du Grand Orient de France pour crier leur haine de la franc-maçonnerie responsable, selon eux, de tous nos maux. Ouf ! Que du bonheur ! J’ai pu dire à ma fille que nous étions de gauche.

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