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En 2008, l’économie disposait d’un potentiel de rebond qui aurait pu atteindre 2,6% en 2013 et se prolonger en 2014.
En 2008, l’économie disposait d’un potentiel de rebond qui aurait pu atteindre 2,6% en 2013 et se prolonger en 2014.
©Reuters

Editorial

Les prélèvements obligatoires sont en constante augmentation. Cette année, la facture sera accrue de 24 milliards.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Journées maussades pour nos compatriotes : à la météo désolante de ces dernières semaines s’ajoute le cauchemar des déclarations de revenus, avec une certitude : la note à payer sera plus lourde que celle de l’an  dernier. Alors que l’économie stagne, que tous les indicateurs sont à l’arrêt, les prélèvements continuent imperturbablement leur marche en avant, sans espoir de marquer une pause. Qu’on en juge : en 2012, la facture a augmenté de 20 milliards d’euros, cette année elle sera accrue de 24 milliards. Et ce  n’est pas fini, puisque l’an prochain, avec la majoration des taux de TVA notamment, on ajoutera encore dix milliards à la dime exigée des Français.

Et ces chiffres ne sont pas définitifs. En 2008, l’économie disposait d’un potentiel de rebond qui aurait pu atteindre 2,6% en 2013 et se prolonger en 2014, selon l’OFCE. Mais il n’en sera rien, car le matraquage fiscal lié à une chute de la confiance a porté un coup fatal à toute velléité de reprise de l’activité, en provoquant un véritable décrochage. Tous les moteurs de l’économie sont désormais à l’arrêt. Et le chômage va continuer d’augmenter, avec une inquiétante destruction d’emplois dans les services mais aussi dans l’industrie. Cinq mille entreprises ont déposé leur bilan pour le seul mois d’avril, un record.  Le gouvernement  reconnaît d’ailleurs que le rythme de l’activité va continuer de se dégrader dans les prochains mois.

Conséquence logique : le trou des finances publiques va se creuser, malgré les deux années supplémentaires obtenues par la France de Bruxelles pour ramener son déficit à 3% du produit intérieur brut. L’investissement baisse pour le cinquième trimestre consécutif, le commerce extérieur est en panne et la consommation à son tour en recul. Le Fonds Monétaire International annonce la récession dès cette année, qui pourrait se poursuivre en 2014. Or, toute baisse de 0,1% de l’expansion se traduit par une perte de deux milliards d’euros pour le budget. C’est dire que les besoins du Trésor risquent de se révéler encore plus pressants. Cela n’inquiète pas pourtant les experts de la gauche du parti socialiste qui adressent sans cesse à Bercy des suggestions pour créer de nouvelles taxes, comme si la solution aux problèmes du pays résidait uniquement dans la hausse des impôts. Certes, les Français ont encore des réserves et ils le prouvent, en continuant à gonfler leur épargne. Le montant des livrets A a progressé de 3 milliards d’euros en avril, alors que le taux de rémunération est revenu à 1,75% seulement et sera sans doute ramené à 1,25% en août dan la mesure où l’inflation est tombée en-dessous d’un pour cent.

 L’outil d’épargne préféré des Français est l’un des meilleurs baromètres de l’état de l’opinion.

Il monte en raison inverse de la confiance dont ils font preuve vis-à-vis de leurs dirigeants. Aujourd’hui, les livrets continuent de se remplir, alors que les crédits à la consommation se dégonflent. Nos compatriotes fréquentent moins les supermarchés, alors qu’ils se précipitent dans les musées dont la popularité est grandissante, car elle constitue un dérivatif aux problèmes quotidiens.

Et pendant ce temps, les grandes réformes réclamées par la communauté internationale restent en panne. François Hollande a beau exalter les transformations radicales réalisées  par Gerhard Schroeder en Allemagne, au grand dam du parti socialiste français, il se garde bien de proposer pour la France l’essentiel de ce qui a été réalisé outre-Rhin, notamment la baisse du coût du travail et l’amaigrissement du secteur public. L’Etat accepte que les citoyens compriment leurs dépenses, mais tel le Minotaure, il refuse de se mettre à la diète.

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