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Les nanotechnologies vont transformer la nature de notre économie.
Les nanotechnologies vont transformer la nature de notre économie.
©Commons.wikimedia.org

Bonnes feuilles

Contrairement à ce que tout le monde pense, l'économie ne traverse pas une crise mais vit au contraire une transition vers un avenir plus libre. Nicolas Bouzou évoque ce tsunami de croissance et l'importance que prennent les nanotechnologies, biotechnologies, sciences cognitives et l'informatique dans ce bouleversement de la société. Extrait de "On entend l'arbre tomber mais pas la forêt pousser" (1/2).

Nicolas Bouzou

Nicolas Bouzou

Nicolas Bouzou est économiste et essayiste, fondateur du cabinet de conseil Asterès. Il a publié en septembre 2015 Le Grand Refoulement : stop à la démission démocratique, chez Plon. Il enseigne à l'Université de Paris II Assas et est le fondateur du Cercle de Bélem qui regroupe des intellectuels progressistes et libéraux européens

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Les NBIC sont notre avenir. Elles vont transformer la nature de notre économie. Schumpeter : elles détruisent une économie pour faire place nette pour la suivante. Darwin : ceux qui ne s’adaptent pas aux nouvelles technologies disparaîtront, entreprises ou États. Marx : ces innovations vont changer les relations humaines dans les entreprises. Les États et le droit seront impuissants à freiner ces mutations.

N (Nanotechnologies)

La destruction créatrice commence par la destruction. Ensuite apparaît la création qui, dans le cas des nanotechnologies, se distingue à peine. Et pour cause. Cette révolution est invisible, puisqu’un nanomètre mesure un milliardième de mètre. C’est, comme toutes les révolutions technologiques, une révolution lente, née dans les années 1980 quand Gerd Binnig et Heinrich Rohrer ont inventé le microscope à effet de tunnel, un objet permettant de voir des atomes, de les toucher et de les déplacer, ce qui leur vaudra un prix Nobel en 1986.

[…]

C’est peut-être dans le domaine de la santé que les applications des nanotechnologies sont les plus spectaculaires. C’est un point que les nanotechnologies partagent avec la biologie moléculaire et, dans une moindre mesure, l’informatique et l’intelligence artificielle.

Les applications sont multiples : nanoprothèses, nanorobots chirurgicaux, nanomédicaments se dirigeant tout seuls dans le corps, nanocaméras pour remplacer l’endoscopie traditionnelle… Avançons d’un pas dans le rêve (le cauchemar pour certains). Des nanocapteurs présents dans notre corps pourraient surveiller nos paramètres vitaux. Ils pourraient envoyer à un écran logé dans un téléphone portable et même, pourquoi pas, intégré dans notre main (grâce à de l’encre nano) notre tension artérielle, notre taux de glycémie ou de cholestérol.

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B (Biotechnologies)

Un B qui s’accompagne d’un R et d’un G pour Reprogrammation cellulaire et génomique, les deux grandes branches de la biologie moderne. Pour comprendre de quoi il s’agit, il est nécessaire de se replonger dans ce qui a fait notre joie ou notre désespoir de lycéens : qu’est-ce qu’une cellule ? Que sont les gènes ? Qu’est-ce que l’ADN ? À quoi servent les protéines ?

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Ceci posé, comment rapprocher la reproduction cellulaire ou l’ADN du début du cinquième cycle Kondratieff ? Justement en intégrant à l’économie les notions de biologie cellulaire et de génomique, deux champs de recherche liés qui progressent vite, et qui commencent à diffuser des innovations.

Le docteur Laurent Alexandre, qui est à l’origine du site internet doctissimo.fr et qui a écrit un ouvrage de référence sur ces questions, compare la cartographie du génome humain à la découverte de l’Amérique en 1492 : « Que faire de ce nouveau continent ? Quelles ressources en tirer ? Comment l’organiser1 ? » Laurent Alexandre rappelle qu’en 1980, aucun généticien ne pensait sérieusement qu’il serait un jour possible de lire le génome humain, c’est-à-dire l’ensemble de son patrimoine génétique contenu dans son ADN. Un premier génome humain a pourtant été partiellement séquencé en 2000 et une version définitive en 2003. Ce premier séquençage avait mobilisé des milliers d’experts pendant treize ans et coûté 3 milliards de dollars. En dix ans, le coût du séquençage a été divisé par 1 million. Quel est l’intérêt immédiat de ce séquençage ? Comprendre les mécanismes génétiques des maladies et les corriger.

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Ces perspectives sont fascinantes tant qu’elles restent éloignées de l’intégrisme génétique. L’immortalité n’est pas pour demain, notamment parce qu’on maîtrise encore mal les interactions entre l’expression des gènes et l’environnement. En effet, si la génétique était une discipline pure, de vrais jumeaux seraient parfaitement identiques. Ce qui n’est pas le cas. L’ADN demeure la source de notre identité biologique, mais l’expression des gènes diffère d’un individu à l’autre. La discipline qui étudie spécifiquement ce sujet, elle aussi en plein développement, est l’épigénétique.

I (Informatique)

La révolution informatique ne fait que commencer. Cela peut étonner car l’informatique a déjà envahi nos vies.

[…]

L’informatique va entrer dans l’âge mûr. Ses applications dans les domaines des nanotechnologies, du vivant et de l’intelligence artificielle vont être considérablement facilitées. Dans le domaine de la génétique par exemple, les séquençages, les diagnostics, voire les réécritures de génome nécessitent un nombre colossal de données et d’opérations. C’est la loi de Moore qui a permis de développer ces applications. C’est la loi de Moore qui va faire chuter leur coût, encore aujourd’hui élevé, et faire de ces services de véritables biens de consommation. C’est grâce à la puissance informatique que, déjà, ces domaines ne sont plus l’apanage de la recherche fondamentale publique, mais des entreprises.

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C (Sciences Cognitives)

Dans tous ces progrès, les êtres humains seront aidés, peut-être dépassés, par l’intelligence artificielle.

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Extrait de "On entend l'arbre tomber mais pas la forêt pousser", JC Lattès Editions (mars 2013)

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