Data centers : mais où se trouve ce fameux "nuage" où Google stocke toutes vos données ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les couleurs des tuyaux ne sont pas seulement là pour faire joli, mais aussi pour reconnaitre les différents tuyaux.
Les couleurs des tuyaux ne sont pas seulement là pour faire joli, mais aussi pour reconnaitre les différents tuyaux.
©Google

Saint des saints

Auparavant stockées sur votre ordinateur, vos données personnelles sont maintenant hébergés sur la toile. La quantité astronomique d'informations diverses navigue entre les divers ordinateurs de façon presque magique. Finis les fils encombrants, au placard les disques durs virtuels. Google s'occupe de tout. Visite guidée au cœur des data centers.

Au moment où vous lisez cet article, vous êtes certainement assis à un bureau devant un ordinateur, une tablette dans la main, ou un téléphone mobile dans la paume. Vous regardez des vidéos, échangez des emails, mettez en ligne des photos. Mais où sont stockées toutes ces données ?

Auparavant stockées en grande partie sur votre ordinateur, vos fichiers et vos données personnelles sont maintenant hébergés sur la toile. A cela s'ajoute la quantité astronomique d'informations diverses et variées qui s'échangent en ligne et semblent sortir de nulle part, et naviguent entre les divers ordinateurs de façon presque magique. Finis les fils encombrants, au placard les disques durs virtuels. Google s'occupe de tout.

Et pourtant, ce procédé de stockage est bien réel et matériel. Les données échangées avec tant de fluidité sur la toile sont laborieusement entassées dans des centres qui nécessitent une quantité astronomique d'énergie. Imaginez l’électricité nécessaire pour répondre à la demande croissante sur le moteur de recherche qui indexe 20 milliards de pages par jour pour répondre à 3,3 milliards de requêtes quotidiennes et 40 000 par seconde... 425 millions d'internautes possèdent un compte sur la messagerie Gmail.

Depuis fin 2012, Google a décidé de jouer la transparence, et a ouvert au curieux les portes - virtuelles - de ses data centers bien réels. Un site dédié aux "Centres de données" permet une véritable visite virtuelle à travers de magnifiques clichés de la photographe Connie Zhou. Il est aussi possible se s'y promener via Google Street View :

Cette opération est aussi un coup de com' permettant au géant de l'Internet de médiatiser ses efforts en matière de réduction des émissions de CO2, les data centers étant des structures très polluantes et habituellement montrées du doigts comme de véritables machines à gaspiller de l'énergie. Mais on peut lire sur la page dédiée aux énergies renouvelables : "A travers des contrats à long terme avec des producteurs d’énergie renouvelable, nous investissons dans le futur pour une énergie plus propre pour tous". Mais même lors de la visite des infrastructures, l'internaute n'échappe pas aux bonnes paroles : " En moyenne, chaque kilowattheure d'électricité produit aux États-Unis consomme 9 litres d'eau. En utilisant moins d'électricité pour alimenter notre infrastructure informatique, nous économisons également l'eau douce."

6 fermes de serveurs sont implantées aux États-Unis, 3 en Europe (Dublin, St-Ghislain en Belgique et Hamina en Finlande), 1 au Chili et 3 en Asie (Hong Kong, Singapour, Taïwan).

Centre de Douglas County, Georgie. Cliquez pur agrandir

Mais que trouve-t-on à l'intérieur ?

Du monde, beaucoup de monde. De nombreux employés travaillent sur les sites, qui sont occupés 24/24h. Google nous invite a rencontrer le personnel. Le but ? Humaniser au maximum l'ambiance. "Tieg Weathers coupe un morceau de tuyau pour l'installer dans un nouveau système de refroidissement", peut-on lire sur le site, qui nous invite à rencontrer son personnel comme on fait la connaissance d'un ami.

Des câbles, beaucoup de câbles. Voilà donc où sont passés tous les fils qui ont disparu chez vous. Les câbles et les tuyaux donnent à l’endroit des allures d'exposition pop art branchées. A tel point que l'on ne soupçonne pas nécessairement le complexité de la technologie qu'ils abritent. Et pourtant, le cœur de métier de Google est de savoir customiser ses ordinateurs géants afin qu'ils fonctionnent incroyablement vite et efficacement et qu'ils soient extrêmement compacts.

Vos requêtes Google passent par un circuit bien huilé :

  • La première étape est la "networking room" à l'étage "data center", cette pièce "réseau" dirige les requêtes vers les serveurs appropriés dans la pièce suivante et permet aussi aux différents data centers de communiquer entre eux

  • A l’étage des serveurs, de puissants ordinateurs prennent en charge des milliards de recherches Google, de vidéos YouTube et de messages Gmail.

  • Par mesure de sécurité, et pour chaque utilisateur puisse avoir accès à n'importe quelle donnée à tout moment, chaque donnée est copiée sur au moins deux serveurs au minimum

  • Pour les données les plus sensibles, une autre copie est stockée sur des cassettes digitales, dans la précise "bibliothèque de cassettes"

  • lorsqu'un disque dur est endommagé, toutes les données qu'il contient sont effacées et le disque dur est détruit, par une machine conçue pour l'écraser minutieusement

Autant de belles images qui cachant une dure réalité : 1,5% de l'électricité dans le monde est utilisée par les Data Centers, dont ceux de Google. Les serveurs doivent refroidir les structures échauffées par l'énorme quantité de chaleur dégagée, avec des pointes à 120 degrés, grâce à des systèmes de refroidissement par air et par eau.

Selon le physicien à l'Université de Harvard, Alex Wissner-Gross, cité par BBC News, chaque requête sur le moteur de recherche de Google générerait 7 grammes d'émissions de carbone, et deux requêtes représenteraient donc l'équivalent de l'emprunte énergétique d'une bouilloire électrique ! Sur la base de cette étude, les 100 milliards de recherches mensuelles seraient responsables, à elles seules, de 8 400 tonnes de gaz à effet de serre émis en une année.



 Julie Mangematin

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