Un vent de folie bio envahit la médecine esthétique <!-- --> | Atlantico.fr
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Et si le bio s'emparait maintenant de la chirurgie esthétique ?
Et si le bio s'emparait maintenant de la chirurgie esthétique ?
©Reuters

Miroir, mon beau miroir !

Des gifles pour lutter contre l’apparition des rides, se faire injecter de sa propre graisse pour avoir des fesses plus rondes, ou pour augmenter sa taille de poitrine, la folie du bio serait-elle en train d'envahir le monde de la chirurgie esthétique ?

Pierre  Nahon

Pierre Nahon

Pierre Nahon est chirurgien esthétique. Il a publié La chirurgie esthétique en 2007.

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Atlantico : Des gifles pour lutter contre l’apparition des rides, se faire injecter de sa propre graisse pour avoir des fesses plus rondes, ou pour augmenter sa taille de poitrine, des fils biodégradable dans les cadre de Rhinoplastie, etc…. La folie du bio serait-elle en train d’envahir la médecine esthétique ?

Pierre Nahon : Ce n’est pas la folie du bio ! On nous fait croire que des gestes très peu invasifs, qu’une sorte de chirurgie esthétique douce, va nous amener les mêmes résultats qu’une chirurgie classique. C’est une escroquerie. Les gens peuvent être satisfaits sur le moment, mais dans le temps cela ne tient pas.

On brandit toujours d’un côté la peur du bistouri et de l’autre une méthode douce qui donnerait les mêmes résultats. Les gens crédules se laissent convaincre, mais en définitive ils finissent par avoir recourt à une véritable opération de chirurgie esthétique plutôt qu’un «rafistolage» qui ne tiendra pas.

Vaut-il mieux éviter de s’injecter des corps étrangers ? Cela permet-il d’éviter les rejets ?

Psychologiquement et intellectuellement, ce serait génial si on pouvait refaire un corps humain presque à l’identique avec des matériaux qui viennent du propre corps humain de la personne. Mais pour l’instant on ne sait pas le faire. Tous les jours je reçois des patientes qui veulent que je les opère mais qui feraient mieux de faire un régime. La liposuccion n’est pas la solution dans tous les cas. Mais si ces patientes tombent sur des charlatans, elles y vont. Les gens veulent entendre ce qui les arrange. On a pas envie d’entendre des choses difficiles, à propos des risques etc.. Tous ceux qui jouent sur ce registre mentent, et les gens, par faiblesse, les croient. 

Injecter sa propre graisse n’est pas une solution car la graisse disparaît  elle doit être revascularisée, car c’est une greffe de cellules. Certains pensent que les greffes d’adipocytes fonctionnent bien, d’autres pas. Pour moi, ce n’est pas une solution : il faut recommencer, les gens rentrent dans une spirale infernale.

Se gifler dans l’objectif de se raffermir la peau est une méthode de plus en plus répandue, notamment en Californie. Vaut-il mieux éviter les opérations ? 

Dans le cas des rides, il n’y a pas d’autres solutions que la chirurgie. Tout le monde vieillit, les rides sont le fruit de la gravité, de la fonte de la graisse sous la peau. Il existe des méthodes alternatives à la chirurgie esthétique mais les résultats sont très peu esthétiques, le visage devient gonflé, les femmes ressemblent à des poissons. Un chirurgien esthétique, c’est comme un couturier qui vous remet la peau au bon niveau.

Existe-t-il d’autres méthodes afin d’éviter les opérations ?

En cherchant sur Internet, on en trouve pléthore. Les individus sont masochistes, ils écoutent n’importe quoi, ils sont perdus entre la publicité et la multiplicité des techniques qui apparaissent, et du coup, ils ont du mal à trouver une voie qui dit la vérité. Si vous voulez lutter contre la gravité, vous pouvez toujours marcher sur les mains et vous aurez les seins au niveau du menton.

Pour moi, ces méthodes, vont aider ponctuellement deux ou trois personnes qui sont fixées sur une ride pendant quelques mois, avec des tarifs moins chers, mais quelques mois après le résultat ne sera plus là mais elles auront oublié l’argent qu’elle ont dépensé. C’est ça la manipulation psychologique qui fait que les gens ont recourt à toutes ces méthodes.

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