Vacances de la Toussaint plus longues : quel impact sur le tourisme ?

Atlantico : Les vacances de Toussaint dureront cette année 14 jours au lieu de 10. Cela peut-il avoir un impact sur les départs des Français ?

Jean-Louis Caccomo : Généralement, les acteurs économiques redoutent l'instabilité de l'environnement économique, notamment le cadre juridique, fiscal ou institutionnel car ils ont besoin de planifier leurs décisions. Dans le secteur touristique, il existe une instabilité sur la durée légale des vacances car, à chaque alternance politique, le nouveau ministre de l'Education pose la question récurrente des rythmes scolaires. Il n'y a pas un rythme idéal mais la modification systématique des rythmes n'est pas de nature à sécuriser les activités touristiques.

Grâce à cette rallonge, 9 millions de Français partiront en vacances cette année, ce qui reste un peu plus faible que l'année passée.

Un tel rallongement peut-il encourager les Français à partir plus loin, et donc désavantager le tourisme en France ?

Non, car ces vacances concernent essentiellement les classes moyennes et leur famille qui sont les plus frappées par la crise. La plus grande partie des ménages français ont donc prévu de faire un séjour sur le territoire français, profitant des vacances pour visiter la famille ou les amis.

Quelles sont les destinations en France qui peuvent être favorisées ?

En général, les régions françaises qui profitent du tourisme domestique sur les régions PACA, Languedoc-Roussillon et la Bretagne. Les Français aussi apprécient de plus en plus de faire du tourisme vert, culturel ou des séjours en thalassothérapie.

Et à l'étranger ?

Les voyages à l'étranger sont plutôt privilégiés durant la saison de l'été. Mais compte tenu des incertitudes qui pèsent aujourd'hui sur l'environnement international, notamment les troubles dans les pays du Maghreb, les Français ont tendance à se replier sur les destinations européennes traditionnelles comme l'Espagne, l'Italie ou la Grèce, ainsi que les nouvelles destinations de l'Europe de l'Est à l'instar de la Croatie.

Cela peut-il avoir un impact sur les futures vacances de Noël et d'hiver ?

Je ne le crois pas car les séjours touristiques de Noël sont principalement basés sur le loisir sportif, notamment les sports d'hiver, qui restent un loisir particulièrement apprécié par les Français.