L'égalité des sexes à l'école : nécéssité ou grand bluff social ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, souhaite briser les "stéréotypes sexistes" au sein du système scolaire.
Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, souhaite briser les "stéréotypes sexistes" au sein du système scolaire.
©DR

Rose et bleu

Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem veulent "mettre l'égalité des filles et des garçons au cœur même de la refondation républicaine de l'école". Mais les deux sexes ont des différences fondamentales impossibles à gommer...

Raymonde Hazan

Raymonde Hazan

Raymonde Hazan est écrivain et conférencière. Elle est l'auteur de Le secret du surdoué.

Voir la bio »

Atlantico : L’Etat et les partenaires sociaux veulent relancer le processus de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Selon Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, cet objectif oblige à « mettre l'égalité des filles et des garçons au cœur même de la refondation républicaine de l'école », expliquent-ils dans une tribune publiée dans Le Monde. L’égalité professionnelle doit-elle vraiment se penser dès l’école ?

Raymonde Hazan : Oui, dès la maternelle. Mais le problème n'est pas dans le sexe, il est dans les intelligences différentes. Le système n’est pas adapté à ces différences.

Je pars du principe que dès la maternelle, que ce soit un garçon ou une fille, l’institution scolaire n’est plus adaptée. L’intelligence et l’épanouissement des jeunes sont beaucoup plus rapides que les réflexions des gouvernements et les professeurs ne sont pas du tout formés pour cela. Il y a un climat de peur général qui ne permet pas au corps enseignant de comprendre la jeunesse d’aujourd’hui.

Quand on parle d’égalité garçon/fille, on se demande s’ils sont en retard d’un siècle ! Quand une fille reçoit un coup d’un garçon, elle aura beaucoup plus mal qu’un garçon qui reçoit un coup d’une fille.  Ce ne sera jamais égal. Par contre, il y a un vrai problème avec le fait qu’un enfant qui comprend très rapidement sera mis avec un enfant qui a besoin qu’on lui répète 10 fois la leçon. Tous les enfants ne sont pas égaux et on n’en tient pas contre. Il est temps qu’on apprenne à travailler au cas par cas.

Mais cette différence est valable entre individus du même sexe. L’objectif du gouvernement est l’égalité entre sexes. Y-a-t-il une différence ?

Non, absolument pas ! Il y a des filles extrêmement intelligentes ! Mais le problème, c’est qu’on ne peut pas parler d’égalité. La seule injustice, c’est un espèce de machisme intérieur qui fait qu’il y a une barrière supplémentaire pour les filles, qu’il faut bien sûr annuler. Dans les grandes écoles, il y a du machisme, puisqu’on considère que c’est plus quelque chose de masculin. On a eu tendance à écraser les filles, mais ça s’est amélioré. Il y a un respect aujourd’hui pour les filles dans les grandes écoles, voire une admiration.

Les deux ministres rappellent que les choix d’orientation des filles « et plus encore les choix qui sont faits pour elles » demeurent très traditionnels et trop souvent restreints à quelques secteurs d'activité. Est-ce nier toute différence entre hommes et femmes, qui n’ont peut-être pas les mêmes inspirations ?

Ca me parait logique. Ils sont cons, ou quoi ? On ne peut pas annuler la morphologie d’une jeune fille ou d’un jeune homme. A 20 ans, il va penser à s’acheter une super voiture, alors qu’elle se dira : « je préfère prendre telle voie, car lorsque j’aurais des enfants, ça sera plus simple pour moi ». De quelle égalité nous parlent-ils ? Ils sont en train de leur mettre un handicap !

On ne pourra jamais faire une égalité entre l’homme et la femme. Egalité de salaire ? Oui ! Egalité d’horaires ? Oui ! Egalité du droit de vote ? Oui ! Mais en psychosociologie, il y a une différence ! Et si vous mettez un coup à une femme et à un homme, il y a une différence.

Certains vous répondront que cette différence vient du fait qu’on inculque des modèles dès le plus jeune âge aux garçons et filles. Certaines écoles, en Suède, ont décidé de supprimer les pronoms « il » et « elle » et d’appeler les bambins par un pronom neutre. Cautionnez-vous cela ?

Bien sûr que non. Sauf à la maternelle, ou les enfants sont plus ou moins égaux entre garçons et filles, on ne peut pas annuler l’identité sexuelle. Ca serait horrible ! On n’est pas des hermaphrodites.

Ils sont en train de créer un problème ailleurs. On ne peut pas parler d’égalité entre filles et garçons si à la base on ne se pose pas les questions : « qu’est-ce qu’un garçon ? Qu’est-ce qu’une fille ? Qu’est-ce qu’un homme ? Qu’est-ce qu’une femme ? ». Une femme devient mère, quand même. Un homme devient père, mais n’a pas besoin de prendre neuf mois de repos à ce moment là.

Une femme, quand elle arrive dans les études supérieures, va penser « quand je serai une mère, il vaudra mieux que j’ai tel ou tel travail ». Que peut donc faire le gouvernement pour améliorer l’égalité professionnelle, en prenant en compte ces données ?

C’est d’abord de reconnaître qu’il n’y aura jamais égalité entre hommes et femmes. C’est cela la vraie égalité. Mais de quoi parle-t-on ? On parle des qualités psychosociologiques, des salaires ? La gauche mélange tout dans un grand mensonge social.

On ne peut pas rejeter les différences. C’est un grand bluff social. Le danger de dire que l’homme et la femme sont égaux, c’est qu’hommes et femmes ont la même force physique, que les deux doivent aller à la clinique en même temps pour l’accouchement… A un moment, les chemins se divisent.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !