Corruption en Grèce : et si le gouvernement s'attaquait aux 10 milliards d’euros publics détournés par le président du Parlement et deux anciens ministres ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Selon le journal Real News, des anciens ministres seraient impliqués dans le blanchiment de 10,27 milliards d’euros.
Selon le journal Real News, des anciens ministres seraient impliqués dans le blanchiment de 10,27 milliards d’euros.
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Rien que ça !

Une polémique a éclaté dimanche en Grèce à la suite d'articles de presse impliquant des responsables politiques de droite et socialistes dans une affaire de corruption présumée sur laquelle le gouvernement a demandé une enquête.

Maria Denaxa

Maria Denaxa

Maria Denaxa est correspondante détachée à Paris pour la première chaîne grecque d'information, Mega Channel, pour les radio BBC World Service et Deutsche Welle.

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En Grèce, où les plans d’austérité à répétition échouent, où la plupart des dirigeants sont des pions de la Troïka, où les leaders politiques Européens ne s’intéressent pas vraiment au drame social et humanitaire que la crise économique a provoqué, les scandales de la corruption qui règne à tous les niveaux se multiplient.

Le dernier en date vient d’éclater.

Selon le journal Real News, ses protagonistes sont trois hommes politiques de droite de premier rang : l’actuel président du Parlement et ancien ministre de la Défense Evangelos Meimarakis, George Vulgarakis, ex-ministre de l’Intérieur, de la Culture et de la Marine marchande et Michalis Liapis, ancien ministre des Transports, de la Communication et de la Culture.

Le quotidien rapporte que ces anciens ministres seraient impliqués dans le blanchiment de 10,27 milliards d’euros ! Un montant énorme presque équivalent aux 11,9 milliards d’économie que les créanciers demandent actuellement à la Grèce jusqu’en 2014, avec son lot de coupures sur les retraites, sur les salaires et des licenciements dans le secteur public.

En effet, la Brigade financière du ministère de l’Economie (SDOE) enquête sur des affaires d’achats immobiliers et de blanchiment d’argent. Les protagonistes auraient détourné une partie des budgets de leurs ministères respectif grâce à un montage financier et à l'implication du groupe « Ioannis Karouzos » qui aurait servi de vitrine, masquant les activités délictueuses.

Dans une plainte a la justice et une lettre à la SDOE, un collaborateur de Karouzos aurait nommé les anciens ministres, et un autre explique comment Meimarakis, Liapis et Voulgarakis auraient pendant des années volé l’argent public et appauvri l’Etat grec et leurs compatriotes.

Ils auraient créé un réseau à tous les niveaux du pouvoir, ainsi que dans les instances de la justice. L’argent détourne était reversé dans le groupe de Karouzos. Ensuite, deux employés du groupe, commissionnés, avaient la tâche de blanchir l’argent et de l’envoyer à l’étranger, dans les paradis fiscaux ou en l’Amérique Latine, où se faisait le partage...

Pour ne pas éveiller les soupçons, les capitaux transitaient par le groupe Karouzos. Les trois politiques avaient alors le pouvoir d’aider le groupe à prendre des emprunts de banques d’Etat pour laver leur propre argent sale et justifier les montants légaux.

Les banques, outre les emprunts qu’elles donnaient au groupe, fournissaient également des alibis à une banque privée d’un pays proche en fournissant des documents qui « prouvaient » que l’argent était légal. De cette manière, la banque étrangère fermait les yeux et envoyait les capitaux via des compagnies chypriotes offshore à l’étranger.

Quand le réseau a obtenu des bénéfices immenses, le groupe Karouzos et les anciens ministres ont décidé de mettre le groupe en faillite pour effacer toute trace d’illégalité, écrit Real News, qui a eu accès aux témoignages.

Selon un autre quotidien de centre-droit, Kathimerini, le gouvernement a transmis à la justice la liste des 32 noms d’hommes politiques dont les comptes en banques ont été épluchés par SDOE et comportent des mouvements de fonds suspects. Sept anciens ministres seraient concernés. Quatre du parti socialiste (le Pasok) et les trois autres de la Nouvelle Démocratie cités dans le reportage de Real News, ceux-là même qui ont nié les faits qui leur sont reprochés et prévenu qu’ils attaqueraient en justice quiconque les diffamerait. Le président du Parlement a cependant fait savoir qu’il suspendait son activité mais ne démissionnerait pas.

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