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Régimes sportifs :
problème de poids
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Mens sana in corpore sano ?

Les sportifs ont l'habitude d'enchaîner les régimes : Une habitude dangereuse.

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille est rédactrice en chef du magazine On the Field.

Le premier numéro est dans les kiosques depuis ce samedi 25 juin.

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25 kilos de moins en seulement quelques semaines ! Afin de pouvoir concourir dans la catégorie des poids mi-lourd, le boxeur français Fabrice Tiozzo s’était astreint en 2004 à un régime fulgurant. De quoi faire fantasmer bien des rédactrices beauté de magazines féminins. Tiozzo en avait même profité pour publier quelques temps plus tard un livre exposant le principe de son régime miraculeux : un régime hyper-protéiné relativement classique.

Le régime hyper-protéiné : en vogue chez les musclés !

Classique, car de nombreux sportifs y ont recours. Essentiellement dans le milieu du bodybuilding, mais aussi dans le monde des sports de combats où les catégories de poids s’étagent sur quelques kilos. Le compétiteur cherche alors à se situer le plus haut possible dans sa catégorie de poids, sans toutefois dépasser la limite fatidique au-dessus de laquelle il devrait déclarer forfait.

Pour atteindre leurs objectifs, les sportifs recourent à divers moyens  : pour réussir leur entraînement, ils adaptent leurs habitudes alimentaires au poids qu’ils cherchent à atteindre lors de la compétition.

L’apport en protéines est ainsi fondamental dans l’alimentation du sportif : celles-ci conditionnent la construction musculaire. Les régimes hyper-protéinés font donc fureur chez les sportifs car ils permettent une perte de graisse rapide tout en fournissant au métabolisme de nombreux acides aminés, éléments essentiels de la construction des fibres musculaires.

Les risques d’un régime hyper-protéiné

Ce type de régime alimentaire peu équilibré n’est cependant pas sans risques[1]. L’absorption d’acides aminés en grande quantité soumet les reins à rude épreuve au risque de se retrouver victime de coliques néphrétiques à moyen terme. La consommation excessive de produits animaux – principal apport protéiné - tend à augmenter l’acidité urinaire, la quantité de déchets issus de certains acides aminés, les apports de phosphate, précurseurs de l‘acide urique ainsi que la quantité de calcium : elle favorise ainsi la formation de calculs rénaux. Outre la nuisance liée à l’intense douleur provoquée par la fabrication des calculs, l’obstruction des voies urinaires qu’ils provoquent produit des dommages tissulaires importants qui répétés, peuvent aboutir à une détérioration des reins.

Régimes et compétitivité ne font pas bon ménage

Si la raison voudrait que l’on maintienne un régime équilibré, certains sportifs sont soumis à des exigences particulières en matière de poids. Il est donc fréquent de rencontrer chez les pratiquants de sports de combats ou chez les jockeys, des individus contraints de perdre rapidement 2 à 7 kg en quelques jours. Ils recourent donc à des moyens parfois drastiques, comme la privation alimentaire quasi totale.

Il n’est ainsi pas rare qu’un compétiteur absorbe des médicaments diurétiques qui entraînent une perte de sel et d’eau afin de lui permettre d’évacuer quelques kilos. Mais que l’on ne se trompe pas, ce n’est ni la masse grasse, ni la masse musculaire qui diminue, seulement la quantité de liquide contenue dans son organisme. Cet état de déshydratation provoqué permet certes d’éviter le passage dans une catégorie de poids supérieure, mais déséquilibre profondément la composition hydro-électrolytique de son organisme, affaiblissant considérablement ses muscles, au risque de réduire très significativement ses performances sportives. En outre, la plupart des diurétiques induisent une perte de potassium qui aggrave le phénomène de fatigabilité musculaire et comporte un risque non négligeable d’arrêt cardiaque chez les individus prédisposés.

Si l’intérêt d’une pratique sportive n’est bien évidemment pas ici remis en cause, certains excès dangereux peuvent en découler, notamment dans le cadre de disciplines où les enjeux liés à la mesure du poids sont importants. Alors, “le sport, c’est la santé” ? Pas toujours !



[1]rapport de l'Agence de sécurité sanitaire alimentation, environnement et travail (Anses) : "Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement"

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