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Prévenir sa victime avant de commettre un crime : le top des lois les plus absurdes à travers le monde
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La loi c'est la loi

Comme le montre Phil Mason, il arrive que les parlements donnent lieu à de bien étranges pratiques... Extraits de "L'homme qui a perdu 103 élections : et autres histoires extravagantes de la vie politique dans le monde" (2/2)

En 1974, le représentant du Texas James Kaster, originaire de la ville frontalière d’El Paso, a présenté devant l’Assemblée législative de l’État un projet de loi qui exigerait de tous les criminels qu’ils notifient leurs crimes à leurs victimes dans un délai de vingt-quatre heures avant les faits. L’avertissement pourrait être donné oralement (par téléphone, par exemple) ou par écrit. Le texte stipulait aussi que les criminels se devaient de prendre en considération le droit des victimes à exercer leur droit de légitime défense. Le projet de loi n’obtint pas l’approbation de l’Assemblée

En mars 1978, la représentante de l’Oklahoma Cleta Deatherage présenta devant l’assemblée de son État un amendement en protestation contre une loi anti-avortement. Selon le texte, les hommes devraient demander son accord écrit à une femme avant d’avoir avec elle un rapport sexuel. Au préalable, les femmes devraient être prévenues des risques de grossesse et des dangers encourus lors d’un accouchement. Au cas où la femme serait analphabète, l’avertissement devrait lui être lu dans sa langue maternelle. Sans surprise, le texte fut rejeté, mais avec 78 voix contre 9 : près de 12 % des députés ont soutenu le projet de loi.

En 1995, Duncan Scott, le sénateur du Nouveau-Mexique, a milité contre la tendance croissante des prévenus à plaider la folie lors de leur procès dans l’espoir d’échapper à une condamnation. Peu complaisant à l’égard des psychiatres qui, à ses yeux, les soutiennent dans leur volonté de se soustraire à la justice, Scott proposa un projet de loi qui exigerait les choses suivantes :
Lorsqu’un psychologue ou un psychiatre témoignera lors d’une audience, il devra porter un chapeau de forme conique qui ne devra pas mesurer moins de 60 centimètres de hauteur. Toute la surface du chapeau devra être recouverte d’étoiles et d’éclairs.

En outre, le psychologue ou psychiatre devra porter une barbe blanche d’au moins 45 centimètres de long, et ponctuer les éléments cruciaux de son exposé en fouet- tant l’air avec une baguette.
Lorsque le psychologue ou psychiatre présentera une expertise concernant le témoignage du défendant, l’huissier baissera la lumière de la salle d’audience et tapera deux coups dans un gong chinois.

En mars de la même année, l’amendement fut adopté par le Sénat, et passa à la Chambre des représentants par 46 voix contre 14. Il fallut le veto du gouverneur de l’État, Gary Johnson, pour que l’amendement ne soit pas ratifié.

En 1976, le député Michael Connolly présenta devant la Chambre des représentants du Massachussetts une loi qui prévoyait de remettre l’État en vente aux Indiens d’Amérique. Le texte précisait que l’État du Massachussetts serait mis aux enchères le 3 janvier 1977. Les députés n’ont pas soutenu le projet.

En juin 2007, le Texas a adopté une loi, promulguée par le gouverneur Rick Perry, autorisant les personnes aveugles à chasser avec une arme. Le projet fut valide par les deux Chambres à l’unanimité. Une condition cependant : les chasseurs non voyants devraient être accompagnés d’une personne non aveugle âgée de plus de 13 ans et munie d’un permis de chasse.

Depuis 2003, les députés allemands ont envisagé à trois reprises d’accorder le droit de vote aux enfants. En septembre 2003, un projet promettant une voix supplémentaire par enfant aux parents d’enfants de moins de 18 ans n’a pas trouvé de partisans au Bundestag, le Parlement allemand. La mesure en question aurait obligé les parents à expliquer à leur progéniture les affaires politiques, puis à se conformer à leurs souhaits de vote. Les moins de 18 ans composant 20 % de la population, les défenseurs de la loi mirent en avant les avantages qu’il y aurait à étendre ainsi le droit de vote. Antje Vollmer, un député du Parti vert, déclara : « Aujourd’hui, des millions d’enfants qui vivent dans notre société et qui sont parfois plus informés que les adultes sur la politique sont victimes de discrimination simplement en raison de leur âge. » Un texte de loi similaire a été présenté en 2005, sans succès. Les partisans du projet ont de nouveau tenté leur chance en 2008.

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Extraits de "L'homme qui a perdu 103 élections : et autres histoires extravagantes de la vie politique dans le monde" aux éditions de l'Opportun (22 septembre 2011)

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