Sondage : 62% des Français regrettent le service militaire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, visite les troupes françaises à Kaboul, en Afghanistan.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, visite les troupes françaises à Kaboul, en Afghanistan.
©Reuters

Garde-à-vous

Seize ans après sa suppression, le service national obligatoire est toujours approuvé par les Français. Nostalgie ? Pas seulement : même les moins de 35 ans le regrettent, selon un sondage Ifop pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Voir la bio »

Jérôme Fourquet : Six français sur dix éprouvent une forme de regret pour le service national, pour les plus âgés c'est peut être une forme de nostalgie. Cela montre que 16 ans après sa suppression, le service national obligatoire a créé un certain manque et vide, et que rétrospectivement il était paré d'un certain nombre de vertus qui pourraient s'avérer utiles dans la période actuelle, notamment en termes de brassage social, de cohésion nationale et de transmission d'un certain nombre de valeurs aux jeunes.

Ce chiffre n'a pas évolué depuis six ans, depuis la première fois qu'on a posé cette question. Il reste constant et majoritaire. On observe néanmoins un clivage gauche/droite, avec les sympathisants de gauche qui sont moins nostalgiques par rapport à ceux de l'UMP et a fortiori ceux du Front national.



Question : 16 ans après, regrettez-vous la suppression du service militaire obligatoire ?



(Cliquez sur le tableau pour l'agrandir)



(Cliquez sur le tableau pour l'agrandir)

Jérôme Fourquet : Les moins de 35 ans, qui sauf exception n'ont pas connu le service national, sont en gros à 50% de regret. Même chez eux, il y a une certaine nostalgie, qui s'explique peut-être par le fait qu'ils n'aient pas eu d'exemples concrets et parlants dans leur entourage. On voit quand même que les 18-24 ans sont un peu moins dans le regret : plus on monte en âge, plus le regret augmente, et passé 35 ans, il est très majoritaire, jusqu'à atteindre quasiment 80% sur les plus de 65 ans. Il y a donc un vrai clivage d'âge.

A ce clivage d'âge se superpose un clivage sociologique : les professions libérales et les cadres supérieurs sont partagés. C'est la catégorie qui échappait le plus au service militaire qui le regrette le moins. Dans les milieux populaires en revanche, le taux de regret est à 64% chez les employés, 67% chez les ouvriers. Il y a un rapport à l'autorité, à l'institution militaire, aux valeurs véhiculées par le service national, qui parlent plus aux classes populaires.

Dernier point marquant : il y a très peu d'écart homme/femme. Même les femmes sont très nombreuses à regretter le service militaire. Elles ne l'ont pas fait, mais peuvent se dire qu'il pouvait jouer un rôle au niveau de la société et des jeunes. Le clivage homme/femme était pourtant attendu : lorsqu'on leur demande s'il faut aller en Libye ou en Syrie, les hommes sont toujours plus nombreux à répondre par l'affirmative. Les femmes sont toujours plus réticentes sur les questions militaires, mais cette fois le différentiel n'est que de quatre points.

(Cliquez sur le tableau pour l'agrandir)

Sondage réalisé par téléphone du 12 au 13 juillet 2012 sur un échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !