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52 % des Français favorables à une intervention militaire des Nations Unies en Syrie (plus que les Allemands et les Italiens mais moins qu'il y a un mois)
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Sondage Atlantico/Ifop

Sondage Atlantico/Ifop : Seuls 46% des Allemands et 43% des Italiens sont favorables à une intervention contre 65% des Espagnols.

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L'Ifop est un institut de sondages d'opinion et d'études marketing.

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Question  : Vous savez que depuis plusieurs mois des affrontements et des combats ont lieu en Syrie qui s’enfonce dans la guerre civile. Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas du tout favorable à une intervention militaire des Nations-Unies en Syrie ?

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Guillaume Chevalier (Chargé d'études au département Opinion à l'Ifop) : L’adhésion européenne à un engagement armé des Nations-Unies en Syrie apparaît tout d’abord inégale : les Espagnols (65%) et les Français (52%) se révèlent majoritairement favorables à une telle intervention militaire, au contraire de leurs voisins et alliés Allemands (45%) et Italiens (43%). Dans les faits, l’écart de positionnement entre la France et l’Allemagne ou l’Italie n’est pas si marqué, puisque 21% des Français y sont « tout à fait favorables », contre 18%, soit un score relativement proche, chez nos deux voisins. L’opinion espagnole se singularise donc en se prononçant plus nettement en faveur d’une intervention sous l’égide des Nations-Unies.

L’instabilité régionale et les incertitudes qui pèsent sur l’issue du conflit syrien inspirent donc la méfiance des européens, surtout si l’engagement impliquait la présence de leur propre pays. Ainsi, environ deux tiers des Italiens (68%) et des Allemands (64%) ne veulent pas que leur pays intervienne, contre 58% des Français. De plus, relativisant ainsi leur soutien à un engagement militaire de l’ONU, les Espagnols s’opposeraient à 56% à une intervention de leur propre pays. Cette réaction de méfiance, valable dans les quatre pays, n’a rien d’étonnant, les opinions européennes faisant comme en France primer une intervention collective sur l’engagement national.

Parmi les hypothèses pouvant expliquer les écarts de soutien d’un pays à l’autre, le souvenir de l’engagement en Libye l’an passé et les contextes politiques divergents constituent des éléments à prendre en compte. Les opinions publiques allemande et italienne sont ainsi marquées par un profond mouvement pacifiste, l’Espagne ou la France ayant été pour leur part particulièrement sensibles et attentives aux révolutions arabes de 2011. Il est probable également que les populations interrogées dans ces quatre pays soit plus ou moins conscientes des coûts, en hommes comme en moyens, qu’un tel conflit suppose : l’Espagne a par exemple engagé un peu moins de moyens militaires en Libye ou en Afghanistan que les trois autres pays.

Question  : Vous savez que depuis plusieurs mois des affrontements et des combats ont lieu en Syrie qui s’enfonce dans la guerre civile. Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas du tout favorable à une intervention militaire des Nations-Unies en Syrie ?

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Guillaume Chevalier : L’adhésion de l’opinion française à une intervention militaire des Nations Unies en Syrie recule sensiblement depuis le mois dernier (-6 points, à 52%), mais reste tout de même majoritaire. Ce sensible tassement dans l’opinion est sans doute à relier à l’absence de résultats émanant des négociations diplomatiques actuelles, à la sensation que les gouvernements hésitent à s’engager militairement, et à la prise de conscience de la puissance du régime syrien, qui apparaît plus installé que ne l’étaient les forces du colonel Kadhafi en mars 2011.

Toutefois, le recul de l’adhésion à une intervention internationale est relatif : ce niveau reste supérieur à celui relevé en février dernier (51% à l’époque), et la proportion de Français « tout à fait favorables » à l’intervention des Nations-Unies (21%), plus fort qu’en février ou mai dernier, laisse entrevoir une radicalisation du soutien à l’engagement militaire. Surtout, cette courte majorité est bien supérieure au niveau de soutien relevé en mars 2011 s’agissant du conflit libyen (36%).

Politiquement, il est intéressant de noter que les sympathisants de l’UMP (56%) et du PS (60%) s’entendent sur la nécessité d’un engagement en Syrie, les plus réticents se comptant parmi les personnes se déclarant proches d’Europe Ecologie-Les Verts (44%), sans doute culturellement plus pacifistes, et du Front National (42%), pour leur part plus isolationnistes.

Enfin, l’engagement en propre de la France au sein d’une force internationale suscite en parallèle une adhésion moins marquée qu’en mai (-8 points en un mois), à 42%. C’est toutefois 4 points de plus qu’en février dernier, et douze points de plus qu’en mars 2011, avant le lancement des premières attaques sur la Libye.

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Guillaume Chevalier : De manière générale, et justifiant sans doute la réticence des européens, la montée des combats n’a pas particulièrement affaibli le régime de Bachar el Assad. En outre, prime sans doute le sentiment que plus le conflit s’installe, plus la probabilité d’une guerre longue et donc à l’issue incertaine se confirme.

Dans le détail, et de manière assez classique s’agissant des conflits armés, le soutien des opinions publiques européennes s’avère avant tout masculin et plus marqué parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures, traditionnellement plus impliquées dans les problématiques internationales, quand les CSP- tendent à se focaliser davantage sur les problèmes nationaux. 

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Question  : Dans l’hypothèse d’une telle intervention, seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas favorable du tout à un engagement militaire de la France / l’Allemagne /
l’Espagne / l’Italie ?

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Question  : Dans l’hypothèse d’une telle intervention, seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas favorable du tout à un engagement militaire de la France ?

- Rappels France -

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[1] Etude Ifop pour La Croix réalisée par téléphone du 12 au 13 juillet 2007 auprès d'un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La question était « Etes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas du tout favorable à une intervention militaire des Nations-Unies au Darfour ? ».

[2] Etude Ifop pour France Soir réalisée par téléphone du 3 au 4 mars 2011 auprès d'un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La question était « Etes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas du tout favorable à une intervention militaire des Nations Unies en Libye ? ».

[3] Etude Ifop pour Atlantico.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 9 février 2012 auprès d'un échantillon de 969 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[4] Etude Ifop pour Dimanche Ouest France réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 30 mai au 1er juin 2012 auprès d'un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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La méthodologie

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Aucune publication totale ou partielle ne peut être faite sans l’accord exprès de l’Ifop.

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