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Allongement des vacances de la Toussaint : et si on commençait plutôt par rétablir la valeur travail dès l'école ?
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Peut mieux faire

Le ministre de l’Éducation Nationale, Vincent Peillon, a proposé de rallonger les vacances de la Toussaint afin qu'elles se déroulent sur deux semaines entières. Une étape de plus dans le travailler moins ?

Albert C.  Querfiniec

Albert C. Querfiniec

Albert C. Querfiniec est journaliste. Il écrit pour Atlantico sous pseudonyme.

 

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C’était une urgence, une priorité, un signal fort à envoyer au plus vite. De préférence, avant le second tour des élections législatives ! C’était un premier pas, riche de sens et de courage politique, à faire en direction d’une audacieuse réforme des rythmes scolaires : Vincent Peillon n’a pas raté l’occasion, il a annoncé dans les colonnes de notre confrère l’Est Républicain que la rentrée de Toussaint, cette année, s’effectuerait le lundi 12 novembre au matin au lieu du jeudi  8 comme prévu et annoncé initialement.

Ces quelques jours de congés supplémentaires seront les bienvenus pour ceux qui, dans le travail, visent le toujours moins ; les jeunes les plus chanceux prolongeront leur séjour dans la maison de campagne de leurs parents, les moins favorisés  connaitront un surcroît d’oisiveté au pied de leur immeuble ou dans leur cité.

On n’insistera jamais assez sur la force des symboles. Cette gauche française qui se flatte d’avoir, tout au long de son histoire, réduit le temps de travail, allongé la durée des congés payés et abaissé l’âge de la retraite, qui avait même imaginé, dans les années 1980, de confier à un ancien enseignant et syndicaliste de l’éducation nationale un portefeuille ministériel pour gérer les loisirs et le temps libre des français, ne se rend pas compte que le monde a changé depuis le Front Populaire ou les septennats de François Mitterrand. Certes on trouvera des psychologues, sociologues et pédagogues patentés (sans doute ceux-là mêmes qui ont déjà fait tant de mal à notre système éducatif) pour affirmer, avec semblants de preuves à l’appui, que le premier trimestre est trop long, que les programmes sont trop lourds, que les classes sont trop chargées.

C’est sûrement vrai, mais en partie seulement…

Ouvrons les yeux, regardons le monde environnant : travaille-t-on toujours moins dans les pays les plus dynamiques ? Pourquoi la France est-elle si mal positionnée au regard du classement de Shanghai des universités ? Pourquoi le "programme international de suivi des acquis" (classement P.I.S.A. établi par l’O.C.D.E.) donne-t-il des résultats si moyens pour ne pas dire médiocres en ce qui concerne les jeunes de 15 ans scolarisés dans notre pays ?

Il est toujours possible d’améliorer les méthodes, de déployer différemment les moyens et on ne transformera pas les français en Coréens, en Chinois ou en Japonais. Mais une chose est certaine. A l’école et dans les lycées aussi, il convient de réhabiliter la valeur "travail". Nicolas Sarkozy proposait, rappelons-le, de prolonger le temps de présence des enseignants dans leur établissement. Les français ont choisi de faire confiance à une autre politique. François Hollande et Vincent Peillon ont prononcé de belles et fortes paroles : « refonder l’école de la République, mobiliser tous les français autour d’elle». Disons que,  pour l’instant  la gauche commence par ce qu’elle sait le mieux faire : surfer sur une spécificité française qui provoque la curiosité amusée du reste du monde, notre culture vacancière.

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