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Le livre qui révèle les coulisses de la cyber-guerre secrète menée par Obama contre l'Iran
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Secret d'Etat

Dans un livre publié en juin aux Etats-Unis, le journaliste David Sanger évoque longuement le programme secret de cyber-attaques du gouvernement américain, "Olympic Games".

Les secrets d'Etat à la vue de tous. Quelques-uns en tout cas. Un livre publiée aux Etats-Unis par le correspondant à Washington du New York Times, David Sanger, évoque en effet la politique de guerre secrète menée par le gouvernement américain à l'encontre de l'Iran. Une guerre sans missiles, armes à feu et G.I. surentraînés mais pleine de virus informatiques, et cyber-attaques très ciblées; une guerre commencée sous la présidence de George W. Bush et accélérée avec Barack Obama.

Tout commence en 2009. Quelques jours avant son intronisation, Barack Obama s'entretient avec son prédécesseur George W. Bush qui lui explique alors l'importance de préserver deux actions en cours : l'utilisation de drones au Pakistan dans la lutte contre al-Qaida, et surtout la cyber-guerre contre l'Iran, qui pourrait "décider de la guerre ou de la paix", comme il n'hésite pas à lui assurer.

Le nouveau président américain ne va pas se le faire répéter deux fois, et va prendre très au sérieux le conseil du président sortant. David Sanger explique notamment dans son livre que "jamais depuis Lyndon Johnson et le choix des cibles à bombarder au Nord-Vietnam, un président n'avait été impliqué d'aussi près dans l'escalade pas à pas d'une attaque contre les infrastructures d'une nation étrangère". Le journaliste révèle en effet qu'Obama a même accéléré les cyber-attaques contre l'Iran, et ce même après les fuites du virus Stuxnet.

En 2010, un élément du programme secret "Olympic Games" impulsé par le prédécesseur de Barack Obama fuite durant l'été à cause d'une erreur de programmation. Le virus, surnommé Stuxnet par les spécialistes, avait infecté l'usine d'enrichissement d'uranium iranienne de Natanz avant d'être fuité sur Internet et d'apparaître dans les systèmes informatiques de plusieurs autres pays.

Et le monde de découvrir alors que les Etats-Unis et Israël ont développé ensemble un ver informatique pour s'attaquer à des systèmes iraniens.

Des programmateurs de la National Security Agency (NSA), l'agence de sécurité nationale américaine, collaborent en effet avec une unité spéciale de guerre électronique de Tsahal, connue sous le nom d'Unité 8200, pour mettre au point ce virus, que plusieurs experts décrivent comme une cyber arme censée détruire une cible industrielle déterminée. Stuxnet est en effet une réussite puisqu'avant de fuiter dans d'autres pays, il provoque l'autodestruction d'un cinquième des centrifugeuses iraniennes, 1000 sur 5000 plus précisément, destinées à enrichir l'uranium. L'administration interne du président Obama a estimé que Stuxnet avait entraîné un retard compris entre 18 et 24 mois pour le programme d'enrichissement d'uranium iranien.

Le livre de David Sanger, dont le titre pourrait se traduire par "Confronter et dissimuler : Les guerres secrètes d'Obama et la surprenante utilisation du pouvoir américain" (Confront and Conceal : Obama's Secret Wars and Surprising Use of American Power) livre en fait également les détails de ces opérations. Il décrit notamment comment le virus informatique avait été introduit à l'époque dans le programme nucléaire iranien. Après dix-huit mois d'entretiens avec des officiels et des experts, le journaliste américain peut donc révéler qu'il a suffit d'une clef USB confiée à un ingénieur iranien rattaché aux installations de Natanz pour y introduire le ver informatique.

Les inquiétudes suite aux fuites de Stuxnet dans d'autres pays vont inquiéter un temps le gouvernement Obama qui aurait même considéré arrêter les cyber-attaques. Et finalement, non ! Le président américain en autorise en effet deux nouvelles, à l'aide d'une nouvelle version d'"Olympic Games", rebaptisée "Flame". Le virus qui a fait l'actualité fin mai seraient en effet lié au logiciel malveillant Stuxnet, selon la société de sécurité informatique russe Kaspersky.

La cyber-guerre – plus très secrète – d'Obama est donc jusqu'à présent un succès. C'est pourquoi ces armes devraient être à l'avenir utilisées contre la Corée du Nord, voire la Chine, affirme David Sanger.

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