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Législatives : 
la majorité absolue pour le PS 
devrait se jouer à un cheveu
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Vague ou vaguelette ?

Les résultats du premier tour sont favorables à la gauche. Mais le PS pourrait avoir besoin de ses alliés pour gouverner.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Les  résultats du premier tour des législatives sont favorables à la gauche. Le PS peut-il obtenir la majorité absolue dimanche ?

Jerôme Fourquet : Il faut rester prudent.  Savoir s’il y aura une majorité absolue juste à la lumière des résultats du premier tour est compliqué. Néanmoins, on voit quand même que la logique des institutions devrait être respectée. La perspective d’une cohabitation est désormais exclue. On a beaucoup dit que Hollande avait profité du rejet de Sarkozy durant les présidentielles, mais il n’y a pas eu de retour de bâton aux législatives. Les nouveaux ministres ont passé le test du suffrage universel : Pierre Moscovici et Aurélie Filippetti sont à plus de 40%. Stéphane  Le Foll est à 45% dans l’ancienne circonscription de François Fillon. Jean-Marc Ayrault a été élu au premier tour. Sur le plan symbolique, c’est important. 

La majorité absolue est envisageable pour le PS. D’autant plus que dans  un certain nombre de circonscriptions qui leur étaient réservées, les écologistes  ont dû affronter des dissidents socialistes. Dans la moitié des cas, ces dissidents arrivent devant les candidats verts. En les réintégrant, le PS peu parvenir à la majorité absolue. Ça devrait se jouer d’un cheveu. Le PS peut espérer entre 280 et 320 sièges, or la majorité absolue correspond à 289 sièges. N’oublions pas qu’en 2007, il y avait eu beaucoup de mouvement entre les deux tours. L’UMP avait perdu des sièges qui étaient à sa portée. Il reste encore une semaine de campagne avec des évènements ou de nouvelles annonces de du gouvernement qui peuvent venir confirmer ou infirmer la tendance.

L’UMP a plutôt bien résisté et reste au coude à coude avec le PS…

L’UMP peut tabler sur 220 à 260 sièges. On est assez loin  de la majorité, mais ce n’est pas une humiliation. En 1993, le PS était tombé à  seulement 55 sièges.  Il n’y a pas de vague rose, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de victoire. L’espace politique du centre reste en jachère avec  des résultats extrêmement faibles. Cela explique aussi pourquoi l’UMP fait un score présentable. Une partie des électeurs a voté utile. L’UMP rassemble tous les composantes de la droite non FN.

Jean-Marc Ayrault a été élu au premier tour. Dans quelle mesure le PS aura-t-il besoin de ses alliés pour gouverner ?

Au sein de la gauche, le PS est largement majoritaire par rapport à ses alliés. Par exemple, malgré ce que dit Cécile Duflot,  le résultat des écologistes n’est pas spectaculaire : 5% malgré leur alliance avec le PS, c'est peu. Pour ce qui est du Front de Gauche, le score est supérieur à celui du parti communiste au législative de 2007. Il est alentour de 7% cette année contre 4,5 la dernière fois, mais en terme de sièges le Front de Gauche ne devrait pas faire mieux que la PC en 2007, pas plus d’une quinzaine de députés.

Néanmoins, le Front de Gauche est devant les écologistes. C’est donc la deuxième force de gauche. Ça signifie quelque chose en termes de rapports de forces. Hollande sera obligée d’en tenir compte, y compris peut-être dans la composition de son gouvernement. Le gros caillou dans la chaussure de Hollande est la situation de  Royal  à la Rochelle. La droite va faire voter pour son opposant.  L’échec de Ségolène Royal ferait mauvais effet.

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