L'équipe de France de foot va-t-elle gagner l'Euro parce que la taille moyenne de ses milieux de terrain est d'1m76 ?

Alors que va se jouer ce soir le dernier match de préparation des Bleus face à l’Estonie au Mans, quels enseignements peut-on tirer de l’avant dernier match joué contre la Serbie à Reims et, surtout, comment la France moribonde il y a deux ans peut-elle, si l'on en croit les bookmakers étrangers, faire partie des favoris juste derrière l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas ?

En fait, il n’y aura pas eu un match contre la Serbie mais deux : La première mi-temps et la seconde mi-temps. Autant la première période fut superbe avec deux buts (dont une frappe somptueuse de Malouda), des occasions à la pelle et du jeu « à la française » ou « à la brésilienne », comme vous voudrez, autant la seconde fut soporifique, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’à 2-0 à la 45^e minute, la messe était dite et que les joueurs ont alors préféré éviter les risques de blessure (la sortie de M’Vila ayant certainement marqué les esprits) et « en garder sous le pied » en vue de l’Euro qui, faut-il le rappeler, est la finalité de ces matches de préparation.

Ce qui restera de cette première période est la qualité et le contenu du jeu qui n’étaient pas sans rappeler par moments le jeu développé par l’équipe d’Espagne depuis maintenant quatre ans. En effet, le retour de petits gabarits techniques (les milieux de terrain français avaient une taille moyenne de 1.76 m au coup d’envoi) a permis de retrouver ce jeu rapide, précis, chatoyant, plein de « toque » comme disent les hispanophones. Il y avait quelque part des échanges dignes des redoublements de passes Xavi-Iniesta dans ce qu’a proposé l’équipe de France. Parlons-en de l’équipe d’Espagne qui, sans Xavi au coup d’envoi, a battu hier au soir à Séville la Chine avec un milieu de terrain dont la moyenne sous la toise émargeait à…1.74 mètre !

Les petits sont à la mode par les temps qui courent si on regarde les quatre milieux des Pays-Bas (De Jong, Van Bommel, Sneijder et Van der Vaart). Leur taille moyenne est en effet identique à celle de l’équipe de France vendredi dernier avec 1.76 mètre.

Rien à voir avec la Mannschaft qui, fidèle à sa tradition de sélectionner des joueurs avant tout physiques, a un milieu de terrain (Khedira, Özil, Schweinsteiger, Müller) affichant, lui, une taille moyenne à 1.85 m !

Une Allemagne toujours fidèle à elle-même et toujours au top dans les grandes compétitions, ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’équipe de France…

Cependant, ce retour aux fondamentaux avec des joueurs « petits, vifs, techniques » qui remplacent les « grands, costauds, puissants », pour utiliser une formule qui fit scandale il y a maintenant un an, explique certainement ce renouveau de l’équipe de France en termes de qualité de jeu (ce qui est indiscutable depuis l’arrivée aux manettes de Laurent Blanc) et, nous l’espérons tous, en terme de résultats (l’Euro sera là pour confirmer ou non ces progrès). Car, contrairement au football allemand, le football français est avant tout un football de techniciens, ce que certains avaient oublié depuis pas mal d’années.

La preuve que les retours aux sources ont toujours du bon.