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CIA agent mort en Afrique lutte contre le terrorisme
CIA agent mort en Afrique lutte contre le terrorisme
©DR

Opérations américaines en Afrique

Un officier de la CIA aurait été tué au combat en Somalie ces derniers jours, selon des responsables américains. Ce décès est susceptible de relancer le débat sur les opérations américaines de lutte contre le terrorisme en Afrique.

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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Alors que le président Donald Trump a donné pour instruction aux 700 personnels militaires qui se trouvent en Somalie d’évacuer ce pays d’ici la mi-janvier(1), date de la fin de son mandat, un officier de la CIA aurait trouvé la mort sur le terrain le 21 ou 22 novembre. Les circonstances de son décès n’ont pas été dévoilées mais il n’aurait pas survécu à des blessures infligées au combat.

Cet officier avait servi au sein de la prestigieuse unité Seal Team 6 de l’US Navy connue pour avoir neutralisé le 2 mai 2011 Oussama Ben Laden à Abbottabad au Pakistan, avant de rejoindre la Special Activities Division (division des activités spéciales), la branche paramilitaire de la CIA dépendant de la direction des opérations. Cela va obliger les Américains à rajouter une étoile aux 135 autres déjà gravées sur le mur du souvenir (Memorial wall) situé dans le hall d’entrée du siège de la CIA à Langley. Chaque étoile correspond à un membre de la CIA mort en service.

En plus d’apporter une aide économique importante à la Somalie, les Américains y ont globalement trois missions :

  • acquérir du renseignement  ;

  • mener des opérations anti-terroristes (majoritairement en utilisant des drones armés), ce qui implique le recueil de renseignements très précis en amont ; il est à noter que les opérations homo de ce type ont été considérablement intensifiées depuis le début 2020 en Somalie ;

  • instruire les forces locales.

L’ennemi depuis des années est constitué par les Shebabs, un mouvement salafiste-jihadiste affilé à Al-Qaida "canal historique". Le commandement américain est obligé de constater que la menace qu’ils constituent ne diminue toujours pas. En effet, ils contrôlent une partie du pays et ont la capacité de lancer des opérations jusque dans la capitale et même dans les pays voisins, principalement au Kenya. Washington pense qu’ils souhaiteraient s’en prendre directement aux États-Unis intra-muros mais qu’ils n’en n’ont pas les moyens (ce qui n’est pas le cas d’Al-Qaida dans la Péninsule Arabique -AQPA- qui a revendiqué plusieurs actions terroristes sur le territoire américain). Cela dit, en juillet 2019, un Kenyan membre des Shebabs aurait été arrêté aux Philippines alors qu’il prenait des cours de pilotage. Des armes et des explosifs ont été trouvés lors des perquisitions qui ont eu lieu à son domicile.

Le nombre de morts au sein d’officiers de la CIA est proportionnellement faible par rapport à celui de ceux qui servent dans la "régulière". Il faut préciser que seuls les fonctionnaires affecté à la centrale sont comptabilisés et pas leurs agents ou personnels détachés - souvent des membres des sociétés militaires privées - qui travaillent directement ou indirectement pour Langley.

1. Cela entre dans le cadre de faire rentrer les boys à la maison. Cela dit, les implantations américaines à Djibouti et au Kenya qui encadrent la Somalie ne devraient pas être touchées.

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