Les tests salivaires pourraient-ils sauver Noël ?<!-- --> | Atlantico.fr
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test slaivaire coronavirus covid-19 antigéniques PCR
test slaivaire coronavirus covid-19 antigéniques PCR
©SYLVAIN THOMAS / AFP

Tester, tracer, isoler

Faciles d’utilisation et rapides, ils pourraient permettre à chaque famille de savoir où elle en est avant de se réunir pour les fêtes. Le gouvernement peine à accélérer leur diffusion voire à autoriser certains tests. Pourquoi ?

Benjamin Davido

Benjamin Davido

Benjamin Davido est Infectiologue et directeur de la médecine de crise pour l’épidémie de covid-19 à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.

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Atlantico.fr : Réclamés et plébiscités par Olivier Véran, les prélèvements salivaires pour détecter le Covid-19 s’avèrent être une solution peu invasive comparée aux tests PCR et promettent des résultats en quelques heures. Cette technique de dépistage est-elle une solution efficace pour faciliter la détection du virus ? Y en-a-t-il de plusieurs sortes ? 

Benjamin Davido : Les tests salivaires sont jusqu’à maintenant recommandés chez les gens sur qui on ne peut pas faire de tests PCR, notamment les personnes âgées. Il faut garder à l’esprit que ce sera toujours plus efficace chez les patients symptomatiques où la charge virale est un peu plus élevée. La problématique des tests salivaires, c’est qu’on prélève surtout du liquide et peu de cellules épithéliales, qui sont les cellules qui recouvrent la muqueuse nasale et où se multiplie le virus. Le test est donc moins sensible (meilleur en diagnostic) qu’un test PCR. 

Mais il faut aussi prendre en considération le fait que si le test est un peu moins bon, il est aussi plus reproductible et permet de tester davantage. Par exemple, si on teste 100 personnes avec un PCR, on peut repérer 25 cas. Mais si avec un test salivaire, on arrive à détecter 150 personnes au lieu de 100, on trouvera peut-être 30 cas. On pourrait donc trouver plus de cas positifs qu'avec un test PCR. 

Le test salivaire n’est pas le seul outil de détection sur le marché, on trouve des tests que l’on peut faire à la maison, en pharmacie et d’autres qui sont toujours en développement. Quels sont-ils et pourquoi ne sont-ils pas disponibles ? 

Ce sont des tests qui sont complémentaires. On multiplie les différentes techniques parce qu'elles ne nous donnent pas la même réponse. Pour les tests antigéniques, très rapides, on va chercher non pas du matériel génétique mais des signes qu'il y a eu des protéines synthétisées par le virus. Donc à côté du test PCR classique, on a un test moins fiable mais plus reproductible, et un autre plus rapide qui utilise la même technique de prélèvement. 

Ces tests rapides sont pratiques mais ils avaient davantage de sens au moment où on était dans un contexte de tension dans les centres de tests. Il y avait des queues devant les laboratoires etc. On a accumulé un retard. Il a donc fallu avoir une technique où le rendu est instantané. C'est aussi ça la vertu des tests salivaires et des tests antigéniques. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de tension et les délais de résultats sont devenus convenables. Qu'on ait le résultat dans l'heure ou dans les quatre heures, cela ne changera ni la contagiosité, ni le nombre de cas contacts. 

Il y a un peu plus d'un mois, on aurait pu faire des tests antigéniques à l'entrée des restaurants ou des théâtres, parce que le résultat est quasi instantané. Peut-être faut-il l'imaginer pour demain ? Tous ces tests alternatifs peuvent être également intéressants pour des hots spots comme une sortie d'aéroport. 

Ces tests moins sensibles sont moins déployés car il y a un risque : c'est le relâchement des gestes barrières chez les patients "faux négatifs". Ces tests doivent faire l’objet d’une vraie articulation avec les autres tests pour être efficaces. 

Par l’utilisation d’un test salivaire ou autre à l’entrée de chaque lieu de probable contamination, pourrait-on sauver les fêtes de Noël ?

Le premier problème c'est que quelqu'un qui veut fêter Noël en famille et qui est testé négatif en antigénique ou salivaire peut être testé positif au PCR. Le second problème, c'est que si on fait le test à un J-0, rien n'empêche que le test soit positif le 25 décembre. Si on veut sauver les fêtes de Noël, il faut d’abord des mesures simples : aérer les espaces le soir du réveillon, séparer les jeunes des plus fragiles, mettre des masques quand on ne mange pas... 

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