Les médias américains sont-ils trop enclins à excuser les erreurs de Biden ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Joe Biden démocrates Etats-Unis
Joe Biden démocrates Etats-Unis
©Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Influence des médias

Alors que Joe Biden et Donald Trump poursuivent leur campagne électorale aux Etats-Unis, l'attitude des médias semble plus favorable envers le candidat démocrate Joe Biden. Comment expliquer ce phénomène ?

Barthélémy Courmont

Barthélémy Courmont

Barthélémy Courmont est enseignant-chercheur à l'Université catholique de Lille où il dirige le Master Histoire - Relations internationales. Il est également directeur de recherche à l'IRIS, responsable du programme Asie-Pacifique et co-rédacteur en chef d'Asia Focus. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les quetsions asiatiques contemporaines. Barthélémy Courmont (@BartCourmont) / Twitter 

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André Kaspi

André Kaspi

André Kaspi, est agrégé d'histoire, spécialiste de l'histoire des États-Unis. Il a été professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du Centre de recherches d'histoire nord-américaine (CRHNA). Il a présidé notamment le comité pour l'histoire du CNRS.

 

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Gérald Olivier

Gérald Olivier

Gérald Olivier est journaliste et  partage sa vie entre la France et les États-Unis. Titulaire d’un Master of Arts en Histoire américaine de l’Université de Californie, il a été le correspondant du groupe Valmonde sur la côte ouest dans les années 1990, avant de rentrer en France pour occuper le poste de rédacteur en chef au mensuel Le Spectacle du Monde. Il est aujourd'hui consultant en communications et médias et se consacre à son blog « France-Amérique »

Il est aussi chercheur associé à  l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe.

Il est l'auteur de "Mitt Romney ou le renouveau du mythe américain", paru chez Picollec on Octobre 2012 et "Cover Up, l'Amérique, le Clan Biden et l'Etat profond" aux éditions Konfident.

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Atlantico.fr : Tous les candidats font des erreurs durant leur campagne présidentielle. Comparativement à celles de Trump, les erreurs Joe Biden sont-elles épargnées par les médias internationaux lorsqu’il fait une erreur ? Est-ce le cas aux E-U ?

André Kaspi : La campagne pour les élections présidentielles est, avant tout, une campagne pour ou contre Donald Trump. Des journaux réputés, qui font l'admiration des Américains et des étrangers, se livrent à une véritable chasse à l'homme. Depuis 2016, ils n'acceptent pas les résultats des élections présidentielles. Ils sont aux aguets pour dénoncer les outrances, les mensonges, les à-peu-près de Trump.

Et Dieu sait qu'ils ne manquent pas ! Il faut dire que Donald Trump se réjouit de cette atmosphère de guerre civile, non seulement parce qu'il aime affronter ses adversaires sans limiter ses coups, mais aussi parce qu'il rassemble ainsi ses soutiens. 

Dans cette perspective, les démocrates ne sont pas aussi unis qu'ils le paraissent. L'aile gauche du parti aurait préféré que Bernie Sanders soit leur candidat. Les uns et les autres se sont ralliés à Biden, parce qu'ils savent que, pour être élu, un candidat doit se situer plutôt au centre - du moins, si l'on se réfère aux élections antérieures. Peu importe ce que dit ou ne dit pas Biden, ce qu'il fait ou ne fait pas, l'essentiel est qu'il soit "présentable" au plus grand nombre, particulièrement dans les swing states comme le Wisconsin, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie. 

Il ne serait pas étonnant que le soir du 3 novembre, les résultats définitifs ne soient pas connus, à cause du vote par correspondance. Il ne serait pas étonnant non plus que Trump l'emporte, comme en 2016, avec moins de voix populaires que Biden. Toutes les surprises sont possibles. 

Gérald Olivier : Les médias dominants aux Etats-Unis se montrent en effet beaucoup plus tendres avec Joe Biden qu’avec Donald Trump. Si Trump a un mot déplacé, les journalistes lui font un procès en direct, alors que lorsque Biden bafouille, ou ne termine pas ses phrases, les journalistes vont comme si de rien n’était.  La question que cela pose est évidemment celle de l’objectivité de la presse. 

Il fut un temps où la presse américaine se distinguait par son objectivité. Les pages « opinions » ont été inventées et rejetées à la fin , pour souligner leur distinction du cœur du journal qui se veut neutre. Depuis plusieurs décennies cette objectivité était devenue contestable, et depuis l’élection de Donald Trump elle est ouvertement bafouée. Les journalistes reproduisent les comportements et les convictions liées à leur milieu. Ils appartiennent aux élites urbaines socio-libérales et en partagent en général les idéaux progressistes.  Mais depuis que Trump est devenu président, une partie de la presse américaine s’est transformée en officine  militante contre lui. Je pense en particulier à des chaînes comme CNN et MSNBC ou un quotidien comme le Washington Post. Dans ces rédactions, les journalistes ne cachent pas leur mépris du président, et ne font pas mystère de leur volonté de le dénigrer et de le déstabiliser. Même le très vénéré New York Times, n’est pas exempt de reproches. Il suffit d’observer les nombreux départs récents de journalistes s’étant plaint d’un climat malsain au sein de la rédaction.    

Pour prendre un exemple de ce parti-pris anti-Trump, le président se plaint depuis la campagne de 2016 d’avoir été victime du plus grand scandale politique de l’histoire de États-Unis. Il affirme que le FBI a espionné certains membres de son entourage avec l’assentiment implicite du président des États-Unis, Barack Obama. Si c’est le cas on a là un abus de pouvoir avec complicité de la part du président d’alors. Ce qui serait très grave et peut-être en effet sans précédent. Mais la presse dominante n’en parle jamais. Alors même que chaque jour apporte son lot de révélations sur la question puisque le département de la justice a ouvert une enquête sur le sujet. Seuls Fox News et le New York Post, ouvertement pro-Trump évoquent le sujet. Or de deux choses l’une, soit Trump dit vrai, soit Trump divague. Mais quoi qu’il en soit cela mérite d’être éclairci et établi. Or il n’en est rien. La presse mainstream se contentent d’ignorer la question. 

A l’inverse lorsque le journal The Atlantic publie un article dans lequel quatre sources anonymes affirment que Trump a tenu des propos méprisants au sujet des soldats américains lors d’un voyage en France, toutes les chaînes et les grands quotidiens reprennent l’info. Et il faut que la Maison Blanche publie les démentis  de plus de vingt personnes, identifiées cette fois et ayant participé au déplacement en question pour dédouaner le président…

Barthélémy Courmont : Joe Biden est un peu le nemesis de Donald Trump. Le candidat démocrate est non seulement l’ancien vice-président de Barack Obama, dont l’actuel locataire de la Maison-Blanche s’est évertué à démanteler le bilan, mais il est aussi un des responsables politiques américains les plus expérimentés, tandis que Trump n’avait jamais été confronté à une élection avant d’accéder à la fonction suprême. Surtout, là où Donald Trump a fait ses preuves il y a quatre ans en campagne électorale, en sachant convaincre les électeurs, Joe Biden est moins à l’aise avec cet exercice, ce qui faisait d’ailleurs craindre au camp démocrate au début des primaires qu'il ne « ferait pas le poids », ce qui reste cependant discutable. Le contexte sanitaire qui impose une campagne virtuelle est favorable au candidat démocrate, et Trump s’en agace d’ailleurs. Ce qui le pousse à surjouer une campagne qui n’est pas à son avantage, tandis que son adversaire se contente de prestations plus rares et mieux préparées, distillant critiques et appels au rassemblement. Cette campagne est inédite en ce qu’elle oppose deux candidats qui n’utilisent pas du tout les mêmes outils: l’un multiplie les prestations pour reprendre la main, tandis que l’autre se montre très discret, presque trop. C’est ce qui explique que les erreurs de Trump, qui est par ailleurs encore aux commandes jusqu’en janvier 2021 - ou plus - sont plus nombreuses que celles de Biden, qui est très habile (contrairement aux idées reçues) et sait que les sondages lui sont favorables. 

Il est cependant tout à fait juste que les médias se montrent plus magnanimes à l’égard de Biden, tandis que les écarts de langage de Trump, nombreux il est vrai, sont systématiquement repris et sujet à de multiples interprétations. C’est d’ailleurs ce qui a réussi au candidat républicain il y a quatre ans, en occupant le terrain avec ses messages outranciers face auxquels Hillary Clinton n’est pas parvenue à exister. Mais la donne est différente cette fois, et les écarts de langage de Trump autant que ses jugements erronés sont montrés du doigt. On ne pardonne pas à un président sortant ce qu’on tolère d’un candidat inexpérimenté.

À l’étranger, l’extrême impopularité de Donald Trump, qui est même inédite pour un président américain, se traduit par une couverture de la campagne très orientée, comme si tout ce que proposerait le président sortant est absurde et le programme de son adversaire positif en tous points. Cela est évidemment, dans les faits, plus complexe, et on pourrait s’étonner de ne pas voir une couverture plus positive d’actions de l’administration Trump porteuses de progrès, comme la normalisation de la relation entre Israël et plusieurs pays arabes. Certes le bilan à l’international de L’administration Trump est maigres et certes l’image des Etats-Unis s’est fortement désagrégée. Mais il serait excessif de ne trouver que des défauts à ce bilan, et après tout Donald Trump est l’un des rarissimes présidents américains qu’on ne saurait qualifier de va-t-en guerre. Beaucoup d’erreurs et un haut degré d’incompétence, mais pas que des jugements erronés, et le regard porté sur le bilan de Trump sera affiné une fois qu’il ne sera plus au pouvoirs et que les passions seront retombées.

Cet « acharnement » contre Trump est également visible aux Etats-Unis, même si le président sortant bénéficie d’un couverture médiatique plus à son avantage dans les médias conservateurs. L’équilibre est plus net, mais le problème vient de la crédibilité de ces médias conservateurs, ce qui est un autre problème.

Est-ce le symptôme d’un tout sauf Trump ? Comment l’expliquer ? 

Gérald Olivier : Tout à fait. La désignation de Joe Biden comme candidat du parti Démocrate illustre parfaitement la volonté du parti de faire battre Trump plutôt que de faire élire leur candidat. Ils veulent quelqu’un qui soit aussi lisse et transparent que possible, qui suscite le moins de polémique possible avec un programme dont on ne parle pas. Ils ont axé leur campagne sur l’opposition au président. En politique, le vote « contre » est plus rassembleur que le votre « pour ». Il y a plus d’électeurs qui « n’aiment pas Donald Trump » que d’électeurs qui « aiment Biden ». L’opposition à Trump rassemblent des électeurs de l’extrême gauche radicale jusqu’au centre du parti Républicain. Donc les Démocrates ont cherché à transformer l’élection présidentielle en un référendum sur Trump et ils espèrent faire le plein des voix contre. C’est pour cette raison que Joe Biden mène une campagne aussi discrète.  

Le raisonnement démocrate en 2020 est très simple et purement mathématique. Donald Trump bénéficie d’un socle électoral qui correspond à 40-45 % de l’électorat Américain. Il a donc 55% à 60% de l’électorat qui ne le soutient pas. Ce sont tous ces électeurs que le parti Démocrate veut réunir. Ils sont confortés par le fait qu’en 2016 Hillary Clinton a réuni trois millions  d’électeurs de plus que Trump, sans pour autant faire le plein des voix Démocrates. Ils sont donc persuadés d’avoir la démographie de leur côté. 

Il faut focaliser l’attention sur Trump, en soulignant tout ce qui peut susciter le rejet. Et les médias dominants participent activement à cette campagne, en même temps qu’ils épargnent Joe Biden autant qu’ils le peuvent. Il est révélateur de constater que lorsque Donald Trump fait une  intervention, elle est toujours suivies de questions posées par des journalistes et que celles-ci sont systématiquement hostiles. Par contre quand Joe Biden fait un événement de campagne, il lit un discours sur téléprompteur, passe 10 minutes sur une estrade, et s’en va en refusant les questions des  journalistes. Le soir lors du journal télévisé, aucun journaliste ne se plaint de ce deux poids deux mesures. Il existe  une collusion implicite entre le parti démocrate et un certain nombre de médias qui veulent mettre un terme à l’expérience Donald Trump et tout faire pour qu’il soit battu en novembre. 

Le Washington Post est aujourd'hui la propriété de M. Jeff Bezos, le patron fondateur d'Amazon, fer de lance de la mondialisation et de "l'uberisation" de l'économie, donc à l'opposée de ce Donald Trump défend. 

Barthélémy Courmont : Nous assistons en effet à un effet tout sauf Trump, qui rappelle, dans Un ans comme à France, le tout sauf Bush de l’élection de 2004. Avec un effet renforcé par le profil de Donald Trump, déjà mal aimé avant son élection en Europe. Aux Etats-Unis, le traitement implacable dont le président sortant fait l’objet dans des grands médias nationaux comme le New York Times, le Washington Post et CNN, pour ne mentionner que les plus influents, est surtout le résultat du bras de fer qu’il a engagé avec les journalistes. La manière avec laquelle il a humilié publiquement ces grands médias ne pouvait que se retourner contre lui, et on peut dire que jamais dans l’histoire récente des Etats-Unis nous n’avons observé une telle défiance des grands médias à l’égard de la Maison-Blanche. Trump paye ses erreurs, et ce qui lui permit de se distinguer des autres candidats en 2016 et de le rendre plus sympathique aux yeux de nombreux électeurs le place désormais dans la ligne de mire des grands médias.

Il y a donc une différence avec 2004, quand le tout sauf Bush des médias étrangers contrastait avec une couverture moins catégorique de l’élection aux Etats-Unis, et avec le résultat que l’on sait. Cette fois, ce mouvement est très perceptible aux Etats-Unis, et à l’exception de médias très engagés à droite, Trump est très très isolé, et ses moindres écarts de langage sont immédiatement relevés. Sa marge de manœuvre s’en retrouve très réduite.

L’image que nous pouvons nous faire de cette campagne est-elle en accord avec la réalité ? Les médias internationaux sont-ils en train de reproduire la même erreur que la dernière fois ?

Gérald Olivier : En 2016, Donald Trump a bénéficié de la couverture médiatique dont il a fait l’objet. Sans le vouloir des médias comme CNN ont contribué à sa victoire, car ils lui ont offert un temps d’antenne qu’aucun budget de campagne ne pourrait acheter. A l’époque ils l’ont fait sans arrière pensée, pour profiter de l’impact positif de Trump sur leur taux d’audience. Ils étaient convaincus que quoi qu’il arrive Trump ne l’emporterait pas. Trump était celui dont tous les « experts » avaient dit qu’il ne serait « jamais » président… Et tous les experts se sont trompés bien sûr ! Mais ça ne les empêche pas d’être de retour aujourd’hui. Cependant pour éviter de reproduire l’erreur de 2016,  CNN couvre Donald Trump exclusivement sous un angle négatif. Quand ils parlent de Trump c’est systématiquement pour en dire du mal ou nier ses accomplissements Ce qui peut devenir caricatural.

On a pu l’observer tout récemment avec la conclusion et la signature d’un accord de paix entre Israël et les Emirats Arabes Unis, puis avec Bahreïn. Il s’agit du premier accord de paix au Proche Orient depuis 1994, soit vingt-six ans. L’EAU n’est que le troisième pays arabe (après l’Egypte et la Jordanie) à reconnaitre l’existence d’Israël et à normaliser ses relations avec cet Etat. C’est donc une réalisation majeure de la diplomatie américaine. D’ailleurs Donald Trump a été proposé pour le prix Nobel de la Paix pour cette réussite, et si un tout autre président avait réussi la même chose ce prix lui serait garanti, mais s’agissant de Donald Trump, toutes les surprises sont possibles… Or la signature de l’accord de paix entre Israël, Bahreïn et les Émirats-Arabes-Unis sous l’égide des États-Unis n’a pas été relayée par les grands médias. Seuls Fox News et C-Span ont offert une retransmission en direct de la signature. CNN a diffusé des clips de l’accord de 1977 entre Begin et Saddate à Camp David en insistant, une fois n’est pas coutume, sur l’histoire…

Il est évident que les médias américains sont en majorité contre Trump et mènent une campagne active contre lui. Il n’est pas garanti que cette stratégie soit efficace pour lutter contre Trump. Plus il est l’objet d’attaques injustifiées et d’un traitement médiatique inique plus son camp se resserre derrière lui et plus ses supporters redoublent d’énergie.

Ce qui est sûr et que Trump aura été très bénéfique à CNN. Cette chaîne en perte de vitesse depuis une dizaine d’années s’est refait une santé grâce à Trump.  Si demain Biden est élu, l’audience de CNN va s’effondrer. Être un média d’opposition est beaucoup plus facile et plus viable, économiquement parlant, que d’être un média soutenant la majorité et le pouvoir en place. 

Barthélémy Courmont : En 2016, de nombreux médias étrangers ont développé une fascination, à mon sens exagérée et inappropriée, pour Hillary Clinton. Comme si elle pouvait par son nom ramener les Etats-Unis à son statut d’empire bienveillant autoproclamé des années 1990, et comme si le fait qu’elle serait devenue la première femme à occuper la fonction suprême devait en faire une dirigeante hors du commun. Les faits sont cependant là: Madame Clinton a fait une campagne catastrophique en 2016, comme lors des primaires perdues en 2008, et l’arrogance avec laquelle elle a abordé le scrutin lui fut fatale. À moins de prendre parti, il est impossible pour un observateur des élections américaines de considérer qu’elle était une bonne candidate.

Cette élection est très différente. D’abord parce que Trump a un bilan à défendre, et qu’il n’est pas très bon - même si les médias amplifient le négatif et laissent de côté le positif. Ensuite parce que Joe Biden n’est pas Hillary Clinton, et que sa popularité est beaucoup plus grande. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le commenter sur ce site, sa victoire est hautement probable, et elle l’était avant la crise du Covid-19, cette dernière ayant modifié les contours et la donne, mais pas le rapport de force. Si le destin lui avait permis de se présenter en 2016, sans doute aurait il mieux brillé qu’Hillary Clinton, avec le soutien de Barack Obama et fort d’un capital sympathie que l’ancienne sénatrice de New York n’a jamais eu au-delà de certains cercles. Dès lors, difficile de considérer que la même erreur serait reproduite, puisque les conditions sont très différentes. 

Gare cependant à ne pas confondre couverture médiatique et militantisme, ce qui a fait défaut en 2004 et en 2016, avec les résultats que l’on connaît. L’opinion publique internationale - s’il nous est permis de la désigner ainsi - vote démocrate, dans les pays occidentaux en particulier. Mais c’est vite oublier que cette opinion ne vote pas, et que les électeurs américains ont leurs propres intérêts. N’oublions pas que la victoire de Trump en 2016 fut surtout la défaite d’Hillary Clinton et de son incapacité à rassembler son propre camps. Biden semble préparé à ne pas reproduire la même erreur funeste, mais les erreurs restent possibles.

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