Jean Castex, une menace bien plus grande pour LR qu’Edouard Philippe ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Jean Castex Edouard Philippe Premier ministre
Jean Castex Edouard Philippe Premier ministre
©LUDOVIC MARIN / AFP

Premier ministre

Jean Castex a démissionné des LR avant de rejoindre Matignon. S'agit-il d'un simple départ personnel ou d'un défi supplémentaire pour le parti ? Jean Castex pourrait-il représenter une véritable concurrence pour un parti comme Les Républicains qui demeure le premier parti d’opposition ?

Jean-Sébastien Ferjou

Jean-Sébastien Ferjou

Jean-Sébastien Ferjou est l'un des fondateurs d'Atlantico dont il est aussi le directeur de la publication. Il a notamment travaillé à LCI, pour TF1 et fait de la production télévisuelle.

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Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Atlantico.fr : Les sondages donnent un Edouard Philippe grand gagnant en termes de popularité et de confiance de la crise du Coronavirus aux yeux des Français, certains parlant même à son sujet d’une menace potentielle pour Emmanuel Macron en 2022. Mais Edouard Philippe, c’est aussi l’homme qui a trahi la droite en ralliant Emmanuel Macron sans négocier d’accord politique au-delà de son destin personnel. Pourtant sa décision a fortement ébranlé les Républicains. Jean Castex a démissionné des LR avant de rejoindre Matignon. Simple départ personnel ou défi supplémentaire pour le parti ? 

Édouard Husson : Le système républicain français se caractérise par deux tendances: la volonté d’exclusion durable d’une droite jugée infréquentable: les légitimistes et les catholiques au XIXè siècle; le Front National/Rassemblement National depuis les années 1980. La connivence permanente, au centre. De Gaulle était un monarchiste de regret et il clamait sa détestation du système des partis. A partir de Giscard, le système des partis a triomphé à nouveau. Giscard a recherché la connivence au centre; un modèle auquel François Mitterrand, vieux renard de la IVè République, adhérait encore plus naturellement; tout comme Chirac, fils en politique d’Henri Cueille, le radical centriste par excellence. Le quinquennat n’a pas changé grand chose au réflexe républicain: à peine élu, Nicolas Sarkozy a voulu faire l’ouverture et oublié toutes les promesses faites à l’électorat du Front National. La Vè République a cependant réintroduit une composante plus ancienne que la République: nos monarques républicains ont une autorité sans égale dans les grandes démocraties du monde et ils interfèrent en permanence avec le système des partis. De Gaulle voulait un président au-dessus du jeu des partis. Pompidou, trop tôt disparu, pensait un grand rassemblement de la droite. Les successeurs ont largement abandonné ces possibilités pour leur substituer un centrisme autoritaire. Emmanuel Macron pousse jusqu’au bout la personnalisation du gouvernement au centre. Il a fait éclater le PS  pour être élu et s’applique consciencieusement à faire disparaître LR depuis lors. Il réalise le vieux rêve de Poincaré ou Millerand, une présidence républicaine forte s’imposant aux partis - même au point de les faire disparaître. A vrai dire, Macron est d’un nihilisme que n’avait aucun de ces lointains prédécesseurs. Il profite de ce que l’engagement européen - troisième composante du rêve républicain depuis Victor Hugo - épuise la société française et vide donc de leur substance les partis politiques traditionnels. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard qu’Emmanuel Macron soit européiste au point où il l’est: depuis Giscard, la construction européenne est un moyen pour des présidents qui n’ont ni l’intelligence ni le courage d’un de Gaulle, de faire diminuer l’influence du système des partis. Un ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Sarkozy aura pour directeur de cabinet un ancien secrétaire général de l’Elysée sous Hollande, tandis que le président est lui aussi de l’ancienne équipe élyséenne de Hollande. 

Jean-Sébastien Ferjou : A mon sens, la nomination de Jean Castex pourrait bien se révéler plus impactante pour la droite que celle d’Edouard Philippe. 

Sur le papier, cela n’a rien d’évident, et pourtant... Édouard Philippe était l’un des cofondateurs de l’UMP, largement apprécié de l’électorat LR dans les sondages. Jean Castex, lui, n’a jamais été l’un des dirigeants du parti et il est inconnu du grand public qui ne l’associe pas plus à LR qu’à autre chose. 

Mais l’inspiration gaulliste sociale et la proximité du nouveau premier ministre avec Nicolas Sarkozy d’une part et Xavier Bertrand d'autre part -il a travaillé avec les deux- son enracinement provincial et sa culture plus girondine en font probablement un « produit » politique beaucoup plus proche du centre de gravité de la droite républicaine qu’Edouard Philippe ne l’a jamais été. Une concurrence plus rude aussi pour les ténors de la droite et leurs candidats potentiels que sont notamment François Baroin et Xavier Bertrand. 

Le juppéisme était une droite gestionnaire, persuadée qu’en appliquant un best of de rapports de la Cour des Comptes, tous les problèmes du pays seraient réglés. Une sorte de chiraquisme sans tragique ni charisme et sans cul des vaches. 

Jean Castex paraît à la fois plus pragmatique -comme il l’a montré pendant sa mission consacrée au déconfinement- moins rigide, moins droit dans ses bottes. Même si pendant le confinement, Édouard Philippe avait su très habilement trouver une voix juste, plus humble et plus rassurante que celle du President, le maire du Havre a bien souvent ajouté une couche d’arrogance et de manque d’empathie techno à l’arrogance naturelle des provocations voulues ou non du président. La rondeur de Castex pourrait l’atténuer... .

En quoi Jean Castex qui est un inconnu aux yeux des Français pourrait-il se révéler une véritable concurrence pour un parti comme les LR qui demeure le premier parti d’opposition en nombre d’élus au niveau national et le premier parti du pays aux différents secteurs échelons territoriaux, des régions aux mairies ?

Édouard Husson : LR, c’est fini. Nous allons bientôt apprendre le nom de nouvelles prises de guerre LR dans le gouvernement de Jean Castex. Et puis le fait que Castex ait démissionné de LR ne change pas grand chose au fait que l’équipe dirigeante de LR se divise entre ceux qui acceptent d’aller travailler pour Macron et ceux qui ont été trop timorés pour le faire, tout en éprouvant d’ailleurs du ressentiment envers les premiers.  Notre République ressemble beaucoup à la République décadente de Star Wars. Les Seigneurs Sith ne se sont pas encore révélés pour ce qu’ils sont, même si on le devine dans le cas de notre Palpatine. En revanche, les Jedi authentiques ne sont plus très nombreux. Beaucoup sont déjà passés à l’ennemi. Le propre du macronisme, c’est de faire passer l’individualisme politique au premier plan. Au fond, on n’a jamais eu l’impression que les ministres venus de chez LR dans le gouvernement d’Edouard Philippe aient été solidaires entre eux pour peser sur les choix gouvernementaux: Le Maire, Darmanin, Blanquer ont tous les trois rêvé d’être Premier ministre au lieu de se mettre d’accord habilement pour imposer l’un d’entre eux à Macron comme le successeur d’Edouard Philippe. Jean Castex va réussir, comme Edouard Philippe, à condition d’avoir oublié qu’il était LR et de servir loyalement le président. Il est très probable que, comme Philippe, il finisse plus populaire qu’Emmanuel Macron. Mais cela ne changera rien au fait qu’il aura contribué, tout autant que son prédécesseur, à déstructurer un peu plus LR. 

Jean-Sébastien Ferjou : Lui à titre personnel ne représente pas une concurrence en soi et même si le temps politique s'accèlere, on peut imaginer qu'il lui faudrait bien plus de 2 ans pour devenir un nouveau Georges Pompidou. Mais Jean Castex pourrait parachever la bascule d'un électorat de droite traditionnel vers Emmanuel Macron en vue de 2022. On a beaucoup répété qu'Edouard Philippe était la clé de cet électorat mais il l'était surtout par défaut. A l'image de ce qu'Alain Juppé a pu représenter pendant la primaire de la droite en caracolant dans les sondages, Edouard Philippe dispose d'un atout maître qui est d'apparaître rassurant. Quand personne ne semble savoir où il va et que la voiture dans laquelle nous sommes installés sur la banquette arrière se trouve au bord du ravin et dans le brouillard, il est cohérent de choisir un chauffeur prudent. Le risque du surplace paraît largement préférable à celui de tomber dans les ravin en choisissant un conducteur exalté ou agité. 

Le juppéisme gestionnaire s'est révélé un bon produit politique pour le marais de centre droit qui va suffisamment bien économiquement pour ne pas s'inquiéter outre-mesure des errements de l'Etat, à l'exception de ses déficits. Mais c'est une ligne politique qui ne suscite qu'une adhésion relativement superficielle qui a plus à voir avec le rejet de personnalités ou de partis perçus comme clivants qu'avec l'incarnation d'une vision majeure pour la France. De ce point de vue, Edouard Philippe a rempli le même rôle qu'Alain Juppé. Stabiliser cet électorat mais sans le faire rêver. Et de la même manière qu'Alain Juppé était le réceptacle de tous les déçus de Nicolas Sarkozy, Edouard Philippe est devenu celui des déçus de Macron, y compris dans une partie de la gauche social-démocrate et rocardienne 

Le confinement a été bénéfique pour Edouard Philippe car il lui a permis de faire oublier ses nombreuses erreurs d'appréciation politique, des 80km/h à l'âge pivot des retraites, de la baisse des APL appliquée concomitamment avec la suppression de l'ISF à la volonté de maintenir la taxe carbone. Mais il y a fort à parier qu'un Edouard Philippe resté à Matignon serait vite redevenu le techno un peu rigide manquant de cette touche d'intuition politique qui porte à comprendre les Français, leurs attentes et leurs contradictions. Tôt ou tard, un autre "conducteur" serait apparu avec une rhétorique, une vision capable de convaincre les passagers de la voiture de la droite qu'il -ou elle- les mènerait hors du brouillard et sans tomber dans le ravin. Car la droite est orpheline d'une vision et la discipline budgétaire ne peut en tenir lieu à elle seule. Tout homme de droite qu'il soit, Edouard Philippe n'a pas apporté grand chose à Emmanuel Macron sur le terrain du régalien ou de l'identité, pourtant cruciales pour les électeurs de droite. 

S'il arrive précédé d'une réputation flatteuse de couteau suisse et auréolé de la réussite de sa mission sur le déconfinement, Jean Castex devra prouver qu'il a suffisamment de sens politique pour porter le souffle du nouvel acte du quinquennat Macron. Sans pomper l'oxygène du Président. Mais il est quoiqu'il en soit l'homme d'une droite qui plus que le juppéisme, sait porter une vision qui ne se limite pas à la bonne gestion de l'Etat. D'autant que Nicolas Sarkozy semble décidé à soutenir l'ancien secrétaire générale adjoint de l'Elysée que le nouveau premier ministre avait été pendant son quinquennat et a fait savoir l'affection qu'il lui portait. Franck Louvrier, l'ancien responsable de la communication de Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré que 'Jean Castex est l’homme qui pourra réconcilier les antagonismes français'. Comme si la droite sarkozyste gardait un fer au feu au sein de la majorité présidentielle, d'autant que l'ancien Président avait plutôt poussé Emmanuel Macron à se séparer de Philippe en expliquant à l'actuel locataire de l'Elysée que Philippe ne serait jamais une concurrence sérieuse pour 2022. 

Jean Castex pourrait donc bien se révéler une sacré épine dans le pied des Républicains qui avaient déjà mis du temps à trouver des angles d'attaques contre Philippe -au-delà des attaques personnelles sur sa trahison. Si tant est néanmoins que le président en laisse l’espace politique à son nouveau premier ministre. D’autant que le choix pour Jean Castex d’un directeur de cabinet venu du PS et ex secrétaire général adjoint de l’Elysée pendant le quinquennat de François Hollande accentue encore ce En Même Temps d’Emmanuel Macron qui a plus mené à la confusion et la colère sociale plus qu’à la vision et au compromis constructif..

Il semble qu’Emmanuel Macron ait décidé de ne pas laisser Édouard Philippe retrouver sa liberté en lui confiant une mission pour l’arrimer à la majorité. Selon le Point, le désormais ancien premier ministre serait chargé par le Président de réorganiser la majorité présidentielle et confédérer LREM, Agir et le Modem comme il l’avait fait à l’époque entre le RPR et l’UDF lors de la création de l’UMP. LR doit-il craindre un nouveau bloc politique qui s’assumerait plus de centre droit que pendant la première phase du quinquennat. ? 

Édouard Husson : Mais que voulez-vous qu’Edouard Philippe aille fédérer à LR? D’abord, son image dans une partie de l’opinion, est à l’opposé de la réalité: le technocrate rigide passe pour un pragmatique. Sa gestion de la crise du COVID 19 a été médiocre, en comparaison internationale, mais comme il parlait moins qu’Emmanuel Macron, les Français lui en savent gré. Pour autant, il faudrait qu’Edouard Philippe ait un tempérament politique, ce qu’il ne possède pas. Imaginons qu’il lui pousse une ambition, il ne peut pas fédérer LR pour en faire simplement un autre parti macronien. Il faudrait en refaire un parti de droite, ce dont cet ancien juppéiste est incapable. Son choix est donc assez logique: rester dans la majorité présidentielle. Il se peut qu’Emmanuel Macron surestime les obstacles que rencontrera Edouard Philippe en essayant d’unir la majorité. Il se peut aussi que ce dernier échoue, laissant le champ libre à Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle. Dans tous les cas, LR est devenu une parti insignifiant aux yeux des hommes forts de l’actuelle majorité - sauf pour en piller les talents, qui se caractérisent par intelligence et force de travail, d’un côté, inconsistance politique de l’autre. 

Jean-Sébastien Ferjou : Rien ne dit que l’opération de consolidation de la majorité aboutisse vraiment, Il y a toute une partie du cœur historique des marcheurs qui ne supporte pas l’idée de devoir désormais assumer d’être de droite et pas « et de gauche et de droite ». Si la pression liée à la dynamite enregistrée par EELV lors des municipales peut pousser la majorité à se démarquer de cette nouvelle gauche qui pourrait apparaître, les valeurs, les tempéraments politiques et les réflexes restent néanmoins profondément différents et les marcheurs originaux refusent de renoncer au « En même temps » qui les a fait rejoindre Emmanuel Macron. 

Si on est cynique, on pourrait soutenir que la majorité aurait tout à gagner à ce qu’échoue sa consolidation si elle devait produire les mêmes effets que ceux de l’unification de la droite sous l’égide de l’UMP au regard de ce qu’il en reste aujourd’hui. En réalité, les structures comptent bien moins que ce que le Président de la République sera capable d’apporter comme nouveau souffle et comme vision pour 2022. Dans un univers de dégagisme généralisé, la présidentielle est une élection dans laquelle la dynamique créée par un candidat l’emporte largement sur celle des partis à proprement parler. 

Mais c’est précisément là où Jean Castex peut apporter quelque chose à Emmanuel Macron : il a su maintenir des liens plus larges avec les ténors de la droite qu’Edouard Philippe n’en a jamais véritablement eu, lui qui s’agaçait notamment parfois du côté « ficelle » de Gerald Darmanin. 

De ce point de vue là, la droite aurait tout intérêt à contester la logique d’union nationale qui est en fait celle que déploie sans le dire Emmanuel Macron. La démocratie vit du clivage et pas de coalitions sociologiques qui profitent de leur relative supériorité dans les urnes pour repousser hors du camp du Bien ou du Raisonnable tout ce qui ne pense pas comme eux. Quitte parfois à avoir des comportements de vampires en pompant le sang frais des dernières idées à la mode tout en les vidant de leur substance réelle...

Il n’en demeure pas moins que comme le relevait un twittos aujourd’hui, LREM est devenu LR + EM, le EM désignant Emmanuel Macron et non pas en marche...

Quel espace cela laisse-t-il aux Républicains ? Et quelle stratégie pour ne pas finir totalement asphyxiés entre le RN et la majorité macroniste ?

Édouard Husson : Les Républicains n’existent plus, au plan national, à moins de faire alliance avec le RN, ce qui est peu probable à voir ce qui se passe à Marseille. Le moment d’une droitisation efficace du discours est passé: elle a existé au moment l’élection de Nicolas Sarkozy mais a fait naufrage avec la réélection manquée de ce dernier. Laurent Wauquiez a manqué l’occasion de réconcilier LR avec les catégories populaires au moment de la crise des Gilets Jaunes. Il ne reste plus, donc, qu’un réseau de notables et d’élus à défendre. Au vu du résultat des élections municipales, on peut penser que LR deviendra, d’ailleurs, de plus en plus, un réseau macroniste d’élus locaux; tandis qu’une minorité, authentiquement de droite, se morfondra face à la fermeture d’esprit du RN et espérera l’émergence pas trop éloignée d’une occasion d’union des droites entre dissidents de LR et du RN. 

Jean-Sébastien Ferjou : La première interview de Jean Castex ce vendredi soir sur TF1 a montré que le nouveau premier ministre ratissait large, revendiquant à la fois le gaullisme social ou le fait que l’État ne puisse pas tout, en passant par la nécessité de réparer les fractures de la société française. 

Même si la proportion de Français capables de se faire une idée de qui est le nouveau premier ministre est infime, pour la droite, le paysage est devenu plus clair -et plus sombre...-  ce vendredi et on peut penser que certains des prétendants à la candidature pour 2022 n’ont pas pris la nouvelle de la nomination de Jean Castex avec une grande sérénité, à commencer par François Baroin dont l’atout « local/ maires de France » est sérieusement concurrencé par le nouveau premier ministre sans qu’on puisse beaucoup les distinguer sur d’autres terrains. 

Toutes choses égales par ailleurs, si on raisonne en termes de personnes, seul Nicolas Sarkozy garde une surface suffisante pour concurrencer un nouveau pôle de droite dans cette configuration. Mais il ne joue pas la confrontation, loin de là et semble montrer plus de considération pour Jean Castex qu’il n’en éprouvait pour Édouard Philippe.  

Xavier Bertrand pourrait lui bénéficier du positionnement de Jean Castex. Mais à condition qu’Emmanuel Macron ne soit pas en état de se représenter... 

Si on raisonne en termes de stratégie, le défi pour LR est double et il est clair : retrouver d’une part une véritable identité susceptible de mobiliser des Français qui ne voient plus dans le parti qu’un cartel électoral dévitalisé, élargir d’autre part son territoire en allant chercher des électeurs sur sa droite. 

Emmanuel Macron demeurant ce président des mots à la mode, de la conciliation des contraires et des solutions technos, les LR auraient probablement tout intérêt à jouer une forme de conservatisme tranquille, de défense des libertés contre les assauts des neo-identitaires et des écologistes anti-liberaux. Et de miser sur la volonté politique conjuguée au bon sens plus que sur les tableurs Excel et les solutions made in Start-up...

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