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Consommation de drogue : ces effets secondaires jamais vus auparavant provoqués par la crise du Coronavirus
©MARTIN BERNETTI / AFP

Addicts

Alors que des données américaines montrent une augmentation de 42% des overdoses aux Etats-Unis, la France a échappé au même phénomène. Mais pas à l’apparition de nouveaux comportements à risques et d’effets secondaires inquiétants chez les toxicomanes français.

Muriel  Grégoire

Muriel Grégoire

Muriel Grégoire est addictologue et psychiatre. Elle est responsable du CSAPA la ville Floreal à Aix-En-Provence. 

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Atlantico.fr : Quelle a été la situation de la France au niveau de la gestion des patients dépendants par rapport à celle connue aux États-Unis ? 

Muriel Grégoire : La problématique n’a pas été la même. À l’inverse des États-Unis et du Canada, le système de soin de notre pays a plutôt bien fonctionné. Si, les personnes dépendantes ne trouvaient pas d’héroïne ou autres opiacés la substitution existait. L’hôpital dans lequel je travaille est resté ouvert (CSAPA Aix en Provence) et si vous suiviez un traitement vous pouviez continuer à l’avoir, contrairement aux États-Unis. Les situations liées aux opiacées sont bien gérées en France, nous avons un système de soin adapté et il faut le garder tel qu’il est. 

Nous avons vu venir des personnes qui n’étaient jamais venues à l’hôpital que l’on a pu aider sur ce plan là car nous étions ouverts. 

Comment les personnes dépendantes ont-elles vécu le confinement ? 

Pendant le confinement, il y a eu un certain nombre de personnes ayant fait des réserves. Au début de la crise, la consommation est restée égale mais il y a eu après un certain nombre de situations générées par le stress et l’angoisse du confinement même chez les patients qui allaient bien. Chez ceux qui allaient mal, ils y a eu des troubles anxieux, voir dépressifs. On l’a vu dans notre structure, les patients sont marqués par ce qu’il s’est passé. 

Sur la consommation des produits illicites, compliqués à avoir comme le cannabis, l’accessibilité s’est compliquée avec notamment des prix plus chers. Étrangement, la cocaïne est restée accessible mais aussi plus chère et coupée ce qui a provoqué des conséquences plus néfastes qu’habituellement. Des usagers qui se fournissaient au même endroit qu’habituellement se sont retrouvés avec des allergies, des plaques rouges, des maux digestifs ou des difficultés respiratoires et certains se sont mis à consommer plus car c’était coupé. Cela avait été vu ponctuellement auparavant mais jamais de cette façon là. 

À côté de Marseille, sur de la cocaïne analysée, le produit a été mélangé avec de l’anti-parasitaire pour animaux pouvant donner de la tachycardie. Des effets secondaires ont été retrouvé aussi sur des produits achetés sur internet. 

Y-a-t-il eu une baisse de la consommation pendant la crise ? 

Lorsqu’une personne n’arrive pas à trouver quelque chose, elle va finir par la chercher autre part et parfois elle se procure un produit qu’elles connait encore moins bien. 

Ce n’est pas parce que l’on enlève le produit que les personnes dépendantes vont arrêter de consommer même si elles en ont l’envie. Les consommateurs se sont reportés sur l’alcool provoquant parfois des augmentations de violence à la maison ou sur les médicaments comme les anxiolytiques. 

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