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Ils ont été des milliers à manifester pour Adama Traoré ! Mais combien d’entre eux seraient prêts à faire quelque chose pour le Mali, dont leurs familles sont issues et où meurent des soldats français ?
©CHRISTOPHE SIMON / AFP

Courageux mais pas téméraires

Il est en effet plus agréable d’affronter la police française, raciste et colonialiste, que les djihadistes.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il y a environ 120.000 Maliens en France. Rien qu’à Montreuil, première ville malienne d’Europe, ils sont environ 30.000. Très pauvres pour la majorité d’entre eux. Travailleurs et pacifiques pour la plupart.

Un certain nombre de ces Maliens - mais seulement un certain nombre - clament leur haine de la France. Ils disent vouloir venger Adama Traoré. Ils se livrent à des émeutes et à des pillages supposés exprimer leur douleur.

Le Mali est un grand pays : 19 millions d’habitants. Un des plus pauvres du monde. Plus de 90% de sa population est de confession musulmane et pratique un islam rigoriste. Insuffisamment rigoriste aux yeux des djihadistes qui combattent pour l’application entière et stricte de la charia.

Contre les fanatiques islamistes, l’armée malienne n’est pas de taille. Face aux djihadistes qui sont des guerriers du désert, elle capitule ou se débande. C’est pourquoi la France a été obligée d’envoyer des troupes là-bas. Sans leur présence, le Mali serait devenu depuis longtemps un émirat islamique.

Lors des opérations Serval et Barkhane, 46 soldats français ont trouvé la mort. Ils avaient l’âge d’Adama Traoré dont il est tant, et si bruyamment, question. Ils sont morts pour protéger les familles, restées au pays, de ceux qui hurlent contre la police française.

Ce sont eux, pas l’armée malienne, qui ont libéré Tombouctou. Ce sont eux qui aident l’Etat malien chancelant à se tenir à peu près debout. Et c’est la France qui paie les soldes des militaires maliens et qui, en annulant régulièrement la dette de ce pays, renfloue le budget du Mali.

Mais il paraît – les manifestants enflammés par Assa Traoré en sont convaincus – que nous pillons l’Afrique. Au Mali, pas d’or, pas de diamants, pas de pétrole, pas d’uranium, pas de gaz. Là-bas, il n’y a rien à piller.

Alors pourquoi y sommes-nous ? Parce que le Mali, indépendant depuis 60 ans, a été une colonie française. De cette période coloniale, nous avons hérité de l’obligation d’aider ceux que nous avons jadis opprimés. Un fardeau, pas un cadeau.

Les manifestants qui crient « la police assassine » ne connaissent pas les noms des 46 Français morts pour protéger les leurs. Pour ceux  d’entre eux – délinquants, émeutiers et pilleurs – qui seraient condamnés par la justice une punition devrait s’imposer : recopier des centaines de fois les 46 noms de nos soldats qui sont tombés à leur place. Oui à leur place ! Car s’ils aimaient réellement leur patrie, ils prendraient l’avion pour s’enrôler dans l’armée malienne.  

Ps : Le maire communiste de Stains vient d’inaugurer une fresque en hommage à Adama Traoré. Y figure cette inscription : « contre le racisme et les violences policières ». Aucune mention n’est faite, et c’est regrettable, du lourd casier judiciaire du frère d’Assa Traoré. Question : il y a combien d’électeurs noirs à Stains ?  

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