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"Unorthodox" de Maria Shraeder, une série originale Netflix : ode à la Liberté
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Atlanti Culture

"Unorthodox" est une série de Maria Shraeder visible sur Netflix. "Une femme issue de la communauté hassidique de Brooklyn fuit un mariage arrangé à Berlin. Alors qu’un groupe de musiciens la prend sous son aile, son passé la rattrape".

Claude Carrière pour Culture-Tops

Claude Carrière pour Culture-Tops

Claude Carrière est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Unorthodox" 

De Maria Shraeder
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THEME
Unorthodox nous conduit, au 21ème siècle, en plein Brooklyn, et plus précisément à Williamsburg, au cœur de la communauté Hassidique, juifs ultra-orthodoxes. Pour tout occidental de notre époque, ce « voyage », nous confronte à un monde improbable et révolu où le mode de vie et les règles contraignantes qui l’accompagnent sont toutes orientées autour d’une lecture du Talmud rigoureuse et restrictive : le seul but est de fermer la communauté sur elle-même. 

Dans ce schéma, le rôle assigné à la femme est d’être épouse et d’enfanter. Esty, jeune femme de 19 ans, éduquée par sa grand-mère et sa tante voit sa vie prendre une autre dimension quand on veut la marier. Confinée dans une religiosité étriquée où l’on sent déjà poindre son mal-être, celui-ci n’en devient que plus asphyxiant une fois mariée.

Aimant la musique, elle ne peut exprimer ouvertement cette passion interdite aux femmes par la religion, mais se débrouille pour l’apprendre en cachette de la communauté.

Malgré les efforts fournis pour s’adapter à sa vie de femme auprès d’un mari (Yanky) soumis à sa propre mère et au Talmud, va naître en elle une soif de liberté telle qu’elle ne pourra l’étancher qu’en fuyant Williamsburg.

C’est à Berlin qu’elle se rend où son histoire va croiser celle de sa propre mère qui 19 ans auparavant avait suivi la même trajectoire refusant aussi la communauté.
Berlin est synonyme d’un monde où tout est permis pour une femme. Pas de chaînes pour venir entraver ce désir de musique qui la «tenaille » et ce désir de vie tout court.

« Esty » ou « la naissance d’une femme » ou « la quête de la liberté » pourrait s’accorder au déroulé de cette vie.

Nous suivons sur ces 4 épisodes, de 52’ chacun, le parcours d’Esty, qui décide de sortir de cette prison pour se permettre de vivre par elle-même.

Le combat mené par cette « outsider » nous offre de comprendre ce que représente la Liberté.

POINTS FORTS
- L’interprétation lumineuse, sobre et convaincante de l’actrice Shira Haas (Esty) nous empoigne littéralement ; avec elle, nous nous asphyxions dans cette communauté et avec elle nous découvrons ce que veut dire pouvoir être soi.

- La force du propos est accrue par les dialogues en Yiddish et par le fait que certains acteurs ont vécu eux-mêmes dans cette communauté.

- Beaucoup d’émotions : tristesse- étouffement- espoirs… se succèdent et s’entremêlent.

- Découverte d’un pan peu ou pas connu de l’histoire religieuse juive.

POINTS FAIBLES
- On ne peut visionner 2 épisodes de suite tant la sensation de confinement nous prend à la gorge, particulièrement en ce moment !

EN DEUX MOTS
Dans cette histoire, en tant que femme, et comme je pense beaucoup de celles qui vivent de façon moderne, la vie imposée à Esty nous semble tellement archaïque que l’on a du mal à la concevoir d’autant qu’elle se passe au XXI° siècle à New York : on ne peut que partager la révolte d’Esty et cette bouffée de vie qui signe de sa liberté. 

LE REALISATEUR
Série écrite par Anna Winger et Alexa Karolinski, et réalisée par Maria Shraeder, d’après l’autobiographie de Déborah Feldman The scandalous rejection of my hasidic roots  publiée en 2012.

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