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Adrien Loir : une vie à l’ombre de Pasteur
©DR / Louis Pasteur par Albert Edelfelt

Bonnes feuilles

Maxime Schwartz et Annick Perrot publient "Le Neveu de Pasteur : ou la vie Aventureuse d'Adrien Loir, savant et globe-trotter", aux éditions Odile Jacob. Adrien Loir est peu connu du public, pourtant il a joué un rôle fondamental, d’abord auprès de Pasteur, dont il fut l’assistant personnel. Extrait 2/2.

Maxime Schwartz

Maxime Schwartz

Maxime Schwartz est biologiste moléculaire. Il a été directeur général de l’Institut Pasteur. Il a publié Comment les vaches sont devenues folles (2001), Des microbes ou des hommes, qui va l’emporter ? (avec François Rodhain, 2008) et La Découverte du virus du sida (avec Jean Castex, 2009).

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Annick Perrot

Annick Perrot

Annick Perrot est conservateur honoraire du musée Pasteur.

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Le 7 juillet 1931, Adrien Loir est élu à l’Académie de médecine, membre correspondant national pour la division d’hygiène. Il se rend alors souvent à Paris pour y présenter des communications. Il devient président des Médecins hygiénistes français et rédige encore plusieurs textes relatifs à l’hygiène. Depuis 1927, il était président honoraire de la Société internationale de recherches contre la tuberculose et le cancer. Le jeune préparateur s’est extrait peu à peu de la gangue familiale et du poids des pasteuriens. Il a engrangé des titres, fait valoir ses propres mérites. L’aura dont il jouit n’est due qu’à son travail personnel. Il a maintenant 74 ans, il va vers la vieillesse, poursuivant allègrement ses nombreuses activités. Mais il songe que le moment est venu de rédiger ses souvenirs. En 1936, dans le Recueil des publications de la société havraise d’études diverses, il publie « Au Canada, il y a trente ans » et, en 1937, « Dans la région du Zambèze, il y a trente-cinq ans ». Cependant, le plus important, et qui lui permettra de passer à la postérité, ce sont les souvenirs qu’il a conservés du temps passé dans le laboratoire de Pasteur. Une sorte de manifeste de sa fidélité à la mémoire du grand savant. 

Cette fidélité, ce respect, il n’avait guère cessé d’en faire état tout au long de sa carrière. Dans tous les lieux qu’il avait fréquentés, il s’était présenté comme l’ancien préparateur de Pasteur « en tout point son inspirateur ». Et dans tous les pays, il avait donné des conférences sur les travaux de son maître. L’essentiel de la leçon inaugurale qu’il avait prononcée en 1907 comme professeur à la faculté de médecine de Montréal avait consisté en une glorification de Pasteur. En 1912, dans une conférence appelée « Mes missions Pasteur en Australie, en Afrique (Rhodésie) et au Canada », qu’il avait donnée à la faculté de médecine de Paris, une bonne  partie était consacrée à son rôle de préparateur auprès de Pasteur. Il  développe à nouveau le sujet, sous le titre « Souvenirs sur Pasteur », dans un grand numéro de la revue Paris médical intitulé Hommage à Pasteur publié à l’occasion du centenaire de sa naissance en 1922. Le 4 novembre 1931, il reçoit des félicitations d’Auguste Lumière, le co-inventeur avec son frère du cinématographe, pour sa leçon d’ouverture à la Société linnéenne de la Seine-Maritime : « Vous êtes le premier témoin des immortelles découvertes de Pasteur, vous y avez collaboré et je vous en félicite bien vivement… » 

La référence à Pasteur arrive parfois quand on ne l’attend pas. Ainsi cette conférence donnée en 1935 sur le chocolat, dans laquelle il prône l’usage du breuvage de préférence au café : « Pasteur prenait sa tasse de chocolat tous les matins, il y tenait beaucoup. Lorsqu’il voyageait et que le soir on lui demandait ce qu’il désirait prendre le matin, il répondait toujours : “Du chocolat.” J’étais heureux  d’entendre ce mot, gourmand de chocolat comme je l’étais, je disais que moi aussi je prendrais du chocolat. Je me souviens que lors de notre voyage à Bollène, dans le Vaucluse, pour l’étude du rouget en 1882, où nous sommes restés une quinzaine, Pasteur, Thuillier et moi, Thuillier était le seul à prendre du café au lait. » 

Dans les réunions d’amis, où on lui demandait souvent de raconter ce qu’il avait vécu, esprit fin, causeur agréable, il s’y pliait de bonne grâce et son expérience auprès de Pasteur revenait comme un leitmotiv. Sa petite-fille Françoise, fille de Jean-Paul, en témoigne : « Mon grand-père, dont j’ai un souvenir merveilleux a été élevé pour entrer dans le laboratoire de son oncle paralysé d’un bras. Il lui a été dévoué tout entier, toute sa vie et je me souviens en 1939 l’entendre une fois de plus raconter à ses petits-enfants ses souvenirs pastoriens… » 

L’occasion de laisser à la postérité le récit de son expérience auprès de Pasteur lui est finalement fournie en 1936 par Le Mouvement sanitaire, organe officiel de l’Association des médecins hygiénistes français. Loir publie alors dans ce périodique une série d’articles qu’il intitule « À l’ombre de Pasteur ». Le premier article, paru au mois de septembre, débute ainsi : « Vous me demandez de donner au Mouvement sanitaire des souvenirs que je publierais sur le temps où je suis resté auprès de Pasteur. Je ne me doutais guère à ce moment de la préhistoire de l’Institut Pasteur que, cinquante ou soixante ans après, on me demanderait d’écrire ces souvenirs. Je ne prenais aucune note, ou plutôt celles que j’écrivais m’étaient dictées par Pasteur et conservées par lui. Mais de Pasteur émanait une telle puissance d’entraînement que dans ma vie ce sont les souvenirs de cette époque qui prédominent… » En 1938, il reprend ces articles et les complète sous la forme d’un ouvrage, publié par Le Mouvement sanitaire.

Il s’agit là d’un document exceptionnel, très vivant, très bien écrit, et qui restera le meilleur témoignage sur Pasteur dans son laboratoire. Il vaut de nombreuses félicitations à son auteur et constituera une source privilégiée pour tous ceux, et ils seront nombreux, qui écriront sur Pasteur. Silence, par contre, du côté de l’Institut Pasteur. Louis Pasteur Vallery-Radot, le petit-fils de Pasteur, alors secrétaire du conseil d’administration de l’Institut et qui en sera nommé président en 1940, se contente d’une courte note qui remercie Loir de l’envoi de ses souvenirs publiés dans Le Mouvement sanitaire… sans aucun commentaire. En fait, l’ouvrage, qui ne sera d’ailleurs jamais réédité, sera totalement occulté, pour ne pas dire interdit, à l’Institut Pasteur. Bien plus, selon Françoise Michel Loir, petite-fille d’Adrien, qui écrit en 1996 : « Ce livre est introuvable maintenant et aucun éditeur n’a voulu le rééditer… et pourtant tout le monde le pille. Mais je suis heureuse de voir l’importance de ce témoignage découvert depuis la mort de mon oncle Pasteur Vallery-Radot qui en avait retiré les exemplaires de toutes les bibliothèques parisiennes en 1939. Toute vérité n’est pas toujours bonne à dire. » C’est que la famille Vallery-Radot se considère dépositaire de la mémoire du grand homme et qu’elle ne peut admettre que ce neveu à la vie dissolue prétende fouler ce territoire. D’autant plus que certains faits racontés dans l’ouvrage de Loir ne cadrent pas vraiment avec l’image du savant parfait que véhicule la famille. Par exemple, l’affaire de l’enfant Rouyer, à propos de la mort duquel les pasteuriens auraient fait un faux témoignage, en déclarant qu’il n’était pas mort de la rage, mais d’une crise d’urémie. 

Cela dit, même si l’ouvrage de Loir constitue un document unique, il ne peut être considéré comme dénué d’inexactitudes, voire d’erreurs. Il ne faut pas oublier que, comme Loir le dit lui-même, il s’agit de souvenirs écrits 50 ou 60 ans après les faits, sans qu’il ait conservé aucune note de l’époque. Aussi peut-on concevoir que, parfois, la mémoire lui ait joué des tours. En confrontant les différents textes qu’il a écrits au cours de sa vie, on trouve d’ailleurs souvent des inexactitudes ou des exagérations, en général à son avantage. Le malheur devait être que, prenant la totalité du texte comme parole d’évangile, plusieurs détracteurs de Pasteur s’emparent de certains faits dont la véracité est douteuse pour attaquer la mémoire du savant. Nous ne prendrons qu’un exemple, mais il y en a beaucoup d’autres. 

Il s’agit de l’invention du vaccin contre la rage, celle qui a fait la gloire de Pasteur. Un élément essentiel dans la préparation du vaccin est l’atténuation de la virulence dans la moelle épinière de lapins morts de la rage. Pour obtenir cette atténuation, on fait sécher cette moelle suspendue dans un flacon à double tubulure contenant de la potasse et à travers laquelle on fait circuler de l’air stérile. Loir raconte comment Pasteur découvre dans l’étuve des flacons à double tubulure préparés par Roux pour ses propres expériences, et en fait faire aussitôt pour lui-même sans rien en dire à Roux. Celui-ci, en découvrant la chose, aurait été furieux, aurait quitté le laboratoire sans rien dire, aurait refusé de continuer à travailler avec Pasteur sur la rage, et de signer l’article dans lequel Pasteur annoncera la découverte du vaccin. Pour les détracteurs de Pasteur, cela prouve que c’est Roux, et non Pasteur, qui a découvert le vaccin, et que Pasteur lui a volé l’idée. 

En fait, s’il est peut-être exact, et même cela reste à prouver, que l’idée d’utiliser un flacon à double tubulure pour faire circuler l’air dans le flacon venait de Roux, ce n’est qu’un élément dans le processus d’atténuation, que Pasteur recherchait à l’époque. Roux, quant à lui, recherchait alors comment conserver le virus dans la moelle, ce qui n’est pas la même chose. Un autre aspect, très important et venant de Pasteur, était l’addition de potasse au fond du flacon, pour dessécher l’air et empêcher la moelle de pourrir. Que Roux ait donc contribué à la découverte du vaccin, c’est possible, mais dire que c’est lui, et non Pasteur, qui a fait cette découverte est, pour le moins, excessif. Quant à la réaction violente qu’aurait eue Roux en découvrant que Pasteur avait repris son idée sans le prévenir, Loir est le seul à en parler. Elle n’est mentionnée ni par Roux lui-même ni par Mary Cressac, sa petite-nièce qui a écrit une biographie détaillée de son grand-oncle. Le refus de Roux de signer l’article relatant la découverte du vaccin était dû, selon Mary Cressac, au fait qu’il estimait que les expériences menées sur les chiens n’étaient pas encore assez nombreuses pour faire un essai sur l’homme… ce en quoi il avait probablement raison. 

L’année suivant la parution de son ouvrage, en avril 1939, Adrien Loir fait valoir ses droits à la retraite et quitte Le Havre pour Paris où il s’installe au 1, place Wagram. De là, il lui est facile, grâce à un autobus direct, de se rendre rue d’Assas, à l’Institut Arthur-Vernes, où on a mis un bureau à sa disposition. Il ne profite pas longtemps de cette généreuse hospitalité car il meurt 2 années plus tard, à 79 ans, le 15 décembre 1941, très exactement le jour anniversaire de sa naissance, en pleine occupation allemande. 

Les obsèques révèlent à nouveau le désaccord profond, pour ne pas dire la haine, qui existe entre les deux familles d’Adrien. Hélène ne prend pas la peine de prévenir Jean-Paul du décès de son père.

C’est par l’intermédiaire d’une assistante de l’avocat d’Adrien qu’il l’apprend et qu’il est prévenu la veille que les obsèques auront lieu le 19 à 2 heures moins le quart, en l’église Saint-François-de-Sales, rue Brémontier. Jean-Paul se précipite pour s’incliner devant la dépouille de son père et, le lendemain, emmène sa famille à la cérémonie. Ils rejoignent le convoi funéraire au pied du domicile d’Adrien. Une voiture à cheval porte sa dépouille, suivie d’Hélène et de ses filles. La première famille suit à distance. Pendant toute la cérémonie, elle est superbement ignorée. Personne ne connaît Jean-Paul, qui ne reçoit pas les condoléances. Le cercueil est enlevé sous ses yeux, placé dans un corbillard, pour une destination qui ne lui est pas communiquée. 

Hélène et ses enfants suivent le char funèbre, très simple, dans un froid terrible, jusqu’au cimetière du Père-Lachaise. L’inhumation a lieu dans le caveau de la famille Gasselin, dans une concession acquise en 1880 par la grand-mère maternelle d’Hélène pour son fils, Henry Gasselin. La dépouille de celui-ci, officier de cavalerie mort en 1879 d’une maladie infectieuse à Calcutta où son régiment était en garnison, avait été rapatriée en France pour être inhumée dans ce caveau. Après lui, en 1902, y avait été inhumé le petit Pierre Robert, le premier enfant d’Hélène. La présence de celui-ci dans ce caveau sera rappelée par la phrase : « J’attends ma mère ». En 1929, ce fut le tour de la mère d’Hélène de rejoindre son frère Henry et son petit-fils Pierre Robert. De manière surprenante, son nom  n’apparaît pas sur la plaque placée sur le mur intérieur de la chapelle. Hélène elle-même allait y rejoindre son époux 5 ans plus tard en 1946. La mention « Unissez-les Seigneur », qui suit les noms des deux époux, est certainement due au fait qu’Adrien, marié religieusement avec Magali, n’avait pu se remarier à l’église avec Hélène. La dernière à être inhumée dans ce caveau sera Marie-Louise, fille d’Hélène, en 2002. 

À quelques pas du caveau de la famille Gasselin repose une vieille connaissance d’Adrien. Sarah Bernhardt, qui gît dans une tombe modeste depuis 1923. 

Lorsque Adrien Loir a choisi À l’ombre de Pasteur comme titre de son ouvrage, il souhaitait sans doute mettre en avant la grande proximité dont il avait joui auprès du grand homme. Une interprétation différente vient immédiatement à l’esprit. Cette ombre de Pasteur, gigantesque, a longtemps empêché les autres de le voir. Les autres, du cercle pasteurien. À preuve, dès l’annonce de la mort d’Adrien, la presse du Havre et plusieurs prestigieux journaux britanniques lui rendent immédiatement un vibrant hommage. Les Annales de l’Institut Pasteur se contentent d’une brève notice nécrologique le printemps suivant. 

Adrien Loir sortira-t-il un jour de l’ombre, lui qui a été si injustement oublié ? 

Certes, il n’a pas fait de grande découverte, comme Pasteur ; ni comme Roux sur la sérothérapie contre la diphtérie et le tétanos ; ni comme Yersin qui a découvert le microbe de la peste ; ni comme Calmette qui, avec Guérin, a mis au point le vaccin contre la tuberculose ; ni comme Metchnikoff, qui a montré le rôle des globules blancs – les phagocytes – dans la destruction des microbes. Mais, au moins à l’égal des plus grands, il a contribué à diffuser dans le monde les applications de la science pasteurienne. Roux y a contribué par la création d’un enseignement qui a attiré les savants de nombreux pays à l’Institut Pasteur ; Duclaux, « l’apôtre », s’est déplacé sur le terrain en France, a écrit des ouvrages sur la microbiologie naissante et créé les Annales de l’Institut Pasteur ; Calmette et Yersin ont porté la parole pasteurienne en Indochine. Mais Adrien Loir a été le seul à parcourir cinq continents et, sur chacun d’entre eux, à convaincre des bienfaits de la science pasteurienne dans de multiples domaines, que ce soit le développement de l’hygiène, la vaccination des hommes et des animaux, les bonnes pratiques de fermentation, etc. 

Partout où il est passé il a laissé sa marque, a été formidablement apprécié et son départ a été déploré. Son œuvre a été  reconnue par de multiples décorations. En France, non seulement par la rosette d’officier de la Légion d’honneur, mais aussi par la Médaille d’argent de l’hygiène publique et la Médaille d’honneur de l’assistance publique (or). En Russie, où le tsar l’a fait chevalier de l’ordre de Saint-Stanislas. En Tunisie, où il a été nommé officier du Nichan Iftikhar, il a également reçu plusieurs distinctions françaises : officier d’Académie, chevalier du mérite agricole, médaille d’or de l’Académie de médecine, médaille d’argent du Service des épidémies, officier de l’Instruction publique. Son activité au Havre pendant la guerre lui a valu, outre la nomination comme officier de la Légion d’honneur, celle du Most Excellent Order of the British Empire par les Britanniques et celle d’officier de l’ordre de la Couronne, et la médaille du roi Albert, par le roi des Belges. 

Pourquoi cet oubli dans lequel il est tombé ? Où certains se sont acharnés à le précipiter. Il y eut bien des raisons. Il y eut, au début de sa carrière, le « petit Adrien » recruté comme « la main » de Pasteur, dépourvu de diplômes, regardé de haut par les anciens élèves de l’École normale et les médecins qui entouraient le maître. Les proches disciples, et non des moindres, ont eu beaucoup de mal à le prendre au sérieux, même quand il a commencé à faire ses preuves, en Australie, puis en Tunisie. Il y eut, bien sûr, sa séparation, puis son divorce d’avec Magali Morache et son remariage avec Hélène de Montès, la gouvernante recrutée à Tunis, comportement inacceptable dans la société bourgeoise de l’époque, et qui lui a valu d’être banni de la famille pasteurienne. Situation qui n’est pas sans rappeler celle vécue par le grand rival allemand de Pasteur, Robert Koch, qui a divorcé en 1893 et s’est remarié aussitôt avec une jeune actrice de 30 ans plus jeune que lui. L’attitude du petit-fils de Pasteur, Louis Pasteur Vallery-Radot, a également joué un rôle. Se considérant comme seul dépositaire de la mémoire de son grand-père, il a délibérément tenté d’occulter le témoignage d’Adrien. Pour ne citer qu’un exemple de cette négation affirmée de l’homme, de son œuvre, lorsqu’en 1939 Louis Pasteur Vallery-Radot prend la parole devant le président de la République pour évoquer le rayonnement de Pasteur hors de France, il mentionne « Yersin qui est aujourd’hui le dernier survivant de l’épopée pastorienne ». Adrien Loir, qui était pourtant encore bien vivant, était déjà mort pour lui, ou bien n’avait pas participé à l’épopée pastorienne ! Il y eut le fait que le plus spectaculaire de l’œuvre de Loir ait été réalisé dans des pays lointains, ce qui n’a sûrement pas contribué à la faire connaître en France. Il y eut, pour terminer, que tout ce qu’il a accompli au Havre, et qui n’a été que brièvement résumé dans le présent ouvrage, a été balayé lors de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements massifs alliés de septembre 1944 ont complètement détruit la ville. Du Muséum, par exemple, auquel Loir avait tant apporté, il ne restera que les quatre murs. Un drame qu’Adrien, mort pendant la période sombre de l’Occupation, eut la chance de ne pas connaître. Dans Le Havre reconstruit, seule une petite rue, la seule en France à porter son nom, rappelle son souvenir.

Extrait du livre de Maxime Schwartz et Annick Perrot, "Le Neveu de Pasteur : ou la vie Aventureuse d'Adrien Loir, savant et globe-trotter", publié aux éditions Odile Jacob. 

Lien vers la boutique : ICI (le livre est également directement accessible en version numérique)

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