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Jeanne Balibar (« Les Misérables ») veut qu'on enseigne les mathématiques en arabe !
©ALBERTO PIZZOLI / AFP

Une suggestion pour M. Blanquer ?

Elle a beaucoup appris en tournant avec Ladj Ly. Ce qui l'a incitée à faire un film à son tour.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Jeanne Balibar avait figuré dans Les Misérables. Et c'est ainsi qu'elle a découvert Montfermeil, ses richesses humaines et sa chatoyante diversité. C'est pourquoi, elle vient de réaliser un film : « Merveilles à Montfermeil ».

Elle en assure, comme il est normal, la promotion. Jeanne Balibar était donc sur France Inter. D'emblée, elle a fourni une précision qui s'imposait. Son film doit tout au Centre national du cinéma (CNC) qui l'a financé. Cet organisme d’État ne recule en effet devant aucun sacrifice lorsqu'il s'agit de montrer les beautés de la banlieue. Les producteurs, tous des mâles blancs racistes, s'étaient, eux, défilés.

À Montfermeil, Jeanne Balibar a vu – ça doit être dans son film – une jeunesse vivante, fougueuse, qui regarde vers l'avenir. Mais aussi une chose triste. Des centres de réinsertion où il n'y a que des gamins « issus de la diversité ». Elle dit « gamins » et pas « délinquants » car ce dernier mot est stigmatisant. Ces centres, explique-t-elle, « ont des relents de colonialisme ». Il faut d'urgence y installer des bourges de Neuilly pour y instaurer une mixité sociale et ethnique indispensable.

Emportée par ses élans amoureux, l'actrice, devenue réalisatrice, préconise « qu'on enseigne dorénavant les mathématiques en arabe » ! Les « gamins » (pour parler comme elle) de Montfermeil sont des descendants de ceux qui passent pour avoir inventé cette noble science. La suggestion de Jeanne Balibar vise sûrement à les rendre heureux et fiers de leurs origines. Et compte tenu de cette glorieuse ascendance, qui serait plus qualifiés qu'eux pour enseigner les maths ?

En suivant la logique imparable de Jeanne Balibar, on devrait apprendre la philosophie en grec, avec des professeurs d’origine grecque... La civilisation chinoise en chinois, avec des enseignants chinois... Shakespeare serait enseigné en anglais par des professeurs anglais ou américains... Ah ça non ! L'anglais est la langue de l'impérialisme américain. En revanche, pour le Coran dans le texte pas de problème : Montfermeil regorge d'imams.

Comme on vient de vous le dire, Jeanne Balibar a beaucoup appris de Ladj Ly. Elle a aussi beaucoup appris de son père, Étienne Balibar. Ce dernier est philosophe. Sa pensée a été entièrement irriguée par le Petit livre rouge de Mao et par les œuvres complètes du camarade Staline. Il ne vous est pas interdit de lire les livres d’Étienne Balibar. Et vous êtes également autorisés à voir le film de sa fille.

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