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Exposition "Le Monde nouveau de Charlotte Perriand 1903-1999" : femme et designer avant-gardiste non conventionnelle
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Atlanti Culture

L'exposition "Le monde nouveau de Charlotte Perriand" est à découvrir à la Fondation Louis Vuitton jusqu'au 24 février 2020.

Marie Wimez pour Culture-Tops

Marie Wimez pour Culture-Tops

Marie Wimez est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam, journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

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"Le monde nouveau de Charlotte Perriand"

INFOS & RÉSERVATION
Fondation Louis Vuitton
8, avenue du Mahatma-Gandhi
75116 Paris
Tél. : 01 40 69 96 00
http://www.fondationlouisvuitton.fr
JUSQU’AU 24 février 2020

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THÈME
Architecte, urbaniste, designer, photographe, directrice artistique, scénographe…… «Je ne me définis pas. Ce serait une limitation ». Charlotte Perriand est ramenée sur le devant de la scène grâce à la Fondation Louis Vuitton….On connaît sa chaise longue LC4, ses fauteuils pivotants en tube, sa table basse Rio en bois…..mais sur elle, on ne sait pas grand-chose. Très influencée par le Bauhaus et Le Corbusier, elle mêle techniques et traditions au service d’un nouvel espace, décloisonné et adaptable à tous les usages. La Fondation lui consacre la totalité du bâtiment Frank Gehry.

C’est une rétrospective exceptionnelle qui décrit une trajectoire hors du commun dès les années 20 jusqu’au seuil du XXIe siècle. Charlotte Perriand a contribué à définir un nouvel art de vivre au quotidien, essentiellement du point de vue de l’architecture intérieure. 

POINTS FORTS
- Le parcours chronologique sur quatre niveaux propose ses travaux, ceux de ses proches ainsi que des reconstitutions (7), comme « la maison au bord de l’eau »1934. Bluffant !  ou le « refuge Tonneau » 1938. Audacieux ! ou La « maison du thé » 1993 avec ses bambous très charmants.        

- Les années 1920, la fascination pour les objets industriels, les machines, l’automobile se ressentent dans la peinture et l’architecture. La photo de Charlotte Perriand portant un collier de grosses boules de roulement à billes est à ne pas manquer. Elle ne déroge pas à cette vague d’intérêt et manifeste sa liberté de femme.       

- La présence des meubles iconiques comme « la chaise longue basculante, B306 » 1929    et le « fauteuil grand comfort » 1928. Elle utilise le métal, c’était original. Mais elle déchante. Elle reviendra à des matériaux plus traditionnels, tels le bois, le bambou, l’ardoise, la tôle vernissée ou les voiles de bateau. L’exposition remet les meubles dans des espaces reconstitués où ils retrouvent leur sens. Engagée, la préoccupation pour le social lui importe plus que tout. Elle humanise et féminise les préceptes modernistes avant-gardiste et vise à mêler tant le fonctionnalisme que le retour à la nature. 

- Ses combats pour l’habitat populaire, le contexte de la société des loisirs (et aussi des Trente Glorieuses), les meubles en kit à monter soi-même ont influencé l’offre design des entreprises comme IKEA, Habitat, le Mobilier International, Conran Shop, entr’autres et bien de designers contemporains. 

- Les liens noués avec les artistes de son temps et la présence des œuvres de ses amis. Les créations de Fernand Léger mais aussi celles de Picasso, Calder et Miro sont très présentes.

POINTS FAIBLES
L’œuvre de Charlotte Perriand anticipe les débats contemporains autour de la femme. Elle était toujours présentée en tandem avec un homme ou bien son nom était gommé… l’exposition ne soulève pas cette ambiguité. Avec un message sous-jacent : l’architecture extérieure, c’est pour l’homme, l’architecture intérieure, c’est pour la femme ???

EN DEUX MOTS 
Pas d’art avec un A majuscule …Mais un mariage entre art, architecture, art déco, artisanat sans oublier la leçon du Japon. Bravo Charlotte Perriand!

UNE ILLUSTRATION

UN EXTRAIT
« Cet homme (Le Corbusier) a une vision qui rejoint la mienne. J’aime son idée de construire des maisons en série comme des châssis d’automobiles. Moi aussi je crois en cette civilisation machiniste ».

L'AUTEUR
Femme libre, sportive, grande voyageuse, elle associe design, architecture, urbanisme, artisanat et arts plastiques sans jamais négliger les aspects humains, économiques et politiques. 

Née en 1924 à Paris, elle étudie à l’école de l’Union Centrale des arts décoratifs de 1920 à 1925. Dès 1927, elle collabore avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret en tant qu’architecte d'intérieur dans des réalisations, comme la Villa Savoye, la Villa Church, où l’homme est au centre de l’habitat en harmonie avec son environnement. Fascinée par le progrès, la machine, l’automobile, elle travaille le métal avant d’inventer l'ethno chic qui fait un tabac aujourd’hui, mêlant par exemple le bois à la fourrure, la peau au tissu.  Puis, elle se spécialise dans l’architecture préfabriquée pour les loisirs dans les années 1934-35. Engagée, communiste, en lien avec des artistes comme Fernand Léger, elle défend le progrès pour tous.

De 1940 à 1946, conseillère pour l’art industriel auprès du gouvernement japonais, elle parlera de ses 6 années de rencontre du Japon comme d’un choc. Elle y retournera de 1953 à 1955. Elle participe à de nombreux chantiers de reconstruction de 1947 à 1952. En 1956, elle ouvre une galerie dont elle et Jean Prouvé sont têtes d’affiche. Elle s’installe  Rio en 1961 avec son mari, Jacques Martin ; ils auront une fille, Pernette.

Aux Arcs 1600 et 1800, elle tiendra de 1967 à 1989 un rôle d’architecte mettant à profit son amour de la montagne. Elle était proche d’autres femmes fortes de son temps comme son amie Dora Maar ou Joséphine Baker ; elle se retrouvera ministre de la Reconstruction aux côtés de Françoise Giroud en 1946.Elle décède à Paris en 1999. C’est le vingtième anniversaire de sa mort que fête la Fondation.

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