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"Avant que j'oublie" de Anne Pauly : un magnifique roman sur le deuil
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Un magnifique roman sur le deuil d’un père méconnu.

Véronique Roland pour Culture-Tops

Véronique Roland pour Culture-Tops

Véronique Roland est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Avant que j'oublie" de Anne Pauly 

Editions Verdier, 144 pages

RECOMMANDATION
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THÈME
Le père d’Anne vient de mourir. Un père « déglingo » qui en a fait voir à sa famille – caractériel, cabotin, violent, alcoolique. Mais aussi un père autodidacte et cultivé, sensible aux spiritualités, à la poésie et à la nature. Un père, enfin, qui laisse un fils amer et trop en colère pour aider à vider une maison pleine à craquer. Anne s’y attelle seule. Et tombe sur la lettre d’une certaine Juliette...

POINTS FORTS
- Un premier roman magnifique sur le temps immédiat du deuil et les souvenirs, un récit autobiographique assumé, qui commence à la mort du père et avance avec fluidité par associations d’idées et remontées d’enfance. On est avec Anne comme si elle nous parlait.

– Une écriture très ferme et très personnelle, ni misérabilisme ni tragique. Anne pose un regard tendrement lucide, souvent humoristique, voire “trash” sur ce père aux deux visages.

– Que faire des affaires d’un mort ? Seule devant la masse, Anne refuse pourtant de solder vite fait toute une vie comme son entourage l’y pousse. A travers les objets, les papiers qu’elle trie, elle continue de faire vivre son père. Dans la même veine, on pourra lire Comment j’ai vidé la maison de mes parents par Lydia Flem (Seuil).

– La vérité dans une lettre. Nous ne fréquentons que la version adulte et abîmée de nos parents. Quel enfant ont-ils été lorsqu’ils étaient intacts ? Dans la lettre d’une inconnue, Anne entend le lointain un écho de ce père-là.

POINTS FAIBLES
Je n’en vois aucun. On attend avec impatience les prochains livres d’Anne Pauly, s’il y en a.

EN DEUX MOTS
Beaucoup d’hommes écrivent sur leur mère et sur sa disparition. Avec Avant que j’oublie , Anne Pauly se distingue en faisant entendre la voix d’une fille à la mort de son père. Il n’a rien d’un héros, elle pourrait lui en vouloir. Au contraire, sans pour autant chausser ses lunettes roses, elle honore sa mémoire.

UN EXTRAIT
« Lors de ces soins qui m’offraient une proximité avec lui que je n’avais jamais eue avant, j’apercevais parfois, au détour d’un coup de gant, le jeune homme spirituel et dégingandé, coincé dans le corps du vieillard »

« J’ai cru mourir d’amour et de mélancolie. Je l’ai admiré une dernière fois pour son esprit original et si mal compris (…) et pour m’avoir appris à être sensible à la poésie que dégagent les choses modestes. »

L'AUTEUR
Anne Pauly a 45 ans. Elle vit et travaille à Paris. Avant que j’oublie est son premier roman. Il a reçu le Prix du livre ”Envoyé par la Poste” 2019 et il est sur la liste de plusieurs prix de la rentrée littéraire.

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