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Exposition : “Bacon en toutes lettres” : Une singularité fascinante mais difficile à appréhender !
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Atlanti-Culture

La plus belle période ( 1971-1992) de Bacon au Centre Pompidou.

Pascal Duthuit pour Culture-Tops.

Pascal Duthuit pour Culture-Tops.

Pascal Duthuit est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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INFOS & RÉSERVATION

Centre Pompidou Place Georges Pompidou Galerie 2, niveau 6

75004 Paris

http://www.centrepompidou.fr

Jusqu’au 20 janvier 2020, tous les jours de 11h à 21h sauf le mardi. Nocturne le jeudi jusqu'à 23h00

LU / VU PAR

PASCAL DUTHUIT

RECOMMANDATION

Bon

THÈME

Le Centre Pompidou poursuit la relecture des œuvres majeures du XXième siècle et consacre une vaste exposition à l’artiste anglais, Francis Bacon (1909-1992) à travers une soixantaine de toiles dont 12 triptyques impressionnants à l’aune de ses relations avec la littérature.

L'exposition se concentre sur la période qui a suivi la grande exposition rétrospective de 1971 organisée à Paris, au Grand Palais, soit ses vingt dernières années de création, pour en souligner la mutation stylistique et l’aboutissement qui va consacrer l’artiste de façon internationale.

POINTS FORTS

La plus belle période de Bacon réunie ensemble ! Cette exposition est unique, jamais vue en France.

Une véritable  révélation, la puissance des peintures de Bacon nous fascine et nous interpelle. Nous sommes troublés par la polarité entre la douceur des couleurs utilisées et une peinture en mouvement permanent, déformée, souvent violente et torturée.

L’angle choisi par le musée pour ponctuer cette exposition est la littérature avec un parcours de six salles dédiées à six auteurs importants pour Bacon : Eschyle, Friedrich Nietzsche, T.S. Eliot, Michel Leiris, Joseph Conrad et Georges Bataille, tous extraits de sa bibliothèque personnelle qui comprenait plus de mille ouvrages.

Bacon peint la vie elle-même, il nous la livre brute comme une tragédie grecque avec ses drames notamment dans la première salle dédiée à la mort par suicide de son ami George Dyer à travers trois  « triptyques noirs », malgré leur dominante rose.

L’obsession de Bacon, qui refuse l’abstraction, est d’attraper la réalité sans en faire une illustration. Bacon, homosexuel dans une Angleterre encore puritaine, rebelle à toutes conventions nous livre une peinture brutale mais tellement authentique et remplie d’intériorité!

Ne pas rater le document filmé à la fin de l’exposition composé d’extraits d’interviews de Bacon qui nous livre enfin quelques explications bien utiles pour comprendre le regard de l’artiste sur la vie et surtout sur son art, notamment à travers ses entretiens avec David Sylvester.

POINTS FAIBLES

L’angle littéraire de l’exposition n’est pas du tout facile d’accès malgré la scénographie avec des salles audio aux murs vides de peintures et délivrant de courts extraits de 6 textes choisis parmi les auteurs aimés de Bacon et lus par de grands comédiens comme Matthieu Almaric, Denis Polyadès ou Hippolyte Girardot… Malheureusement cette approche n’a trouvé aucune résonance chez moi.

L’exposition en l’absence de cartels explicatifs manque totalement d’aide à la compréhension de l’œuvre de Bacon pour ne pas interférer et nous laisser envahir par nos émotions, véritable parti pris du commissaire de l’exposition respectueux du refus de Bacon de toute approche illustrative et de son dogmatisme anti-interprétatif.

Cela fonctionnera pour certains et vraisemblablement pas du tout pour beaucoup d'entre nous, tellement la peinture complexe et cérébrale de Bacon est difficile à appréhender sans une aide extérieure.

Il est dommage de devoir acquérir le catalogue de l’exposition pour y chercher les clés de cette exposition inédite sans aucun cartel explicatif.

EN DEUX MOTS ...

Impossible de rater cette exposition à Paris qui est une chance unique de ressentir intimement l’œuvre de Bacon mais il faut bien préparer sa visite pour la vivre pleinement. 

Bacon est uniquement « sensation  » et il faudra être réceptif pour se faire submerger par la puissance de ses peintures et nous tirer hors de nos habitudes.

L'AUTEUR

Né à Dublin le 28 octobre 1909 et mort le 28 avril 1992 à Madrid, Francis Bacon est un peintre britannique autodidacte réputé pour ses triptyques, dont l’un « Étude de Lucian Freud » s’est vendu 142 millions de dollars en 2013, le plus cher au monde.

L’œuvre de Bacon se déploie en grands triptyques mettant en scène sa vie, ses amis, son admiration pour certains artistes comme Diego Vélasquez, Vincent Van Gogh ou Pablo Picasso, ou en portraits déformés, tout en restant figuratifs, de ses amis Michel Leiris, Mick Jagger, etc…

Michel Leiris, écrivain, ethnologue et critique d’art va participer grandement à faire connaître l’œuvre de Bacon qui s’écarte de tous les sentiers battus par la « volonté de figurer » et « celle de ne jamais illustrer ».

Au milieu des années 1970, Francis Bacon fait de nombreux séjours à Paris où il dispose d’un atelier.

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