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Tribulation d’un entrepreneur en voyage. Les puissances mondiales supposées : le Brésil n’est pas la Chine
©MAURO PIMENTEL / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Petit retour sur expérience d’un entrepreneur en balade au Brésil…

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Au jeu des cartes capitales, de la technologie et du développement, le Brésil faisait partie de la liste des futurs vainqueurs, il y a encore peu. Fort de sa 9ème place au nom du sacro saint PIB, il affichait croissance, potentiel, et figurait au début des années 2000 au second rang des acheteurs des Galeries Lafayette, un indicateur bien plus précis selon certains, du développement économique des puissances mondiales montantes. La réalité quotidienne est plus contrastée que ce que les chiffres de nos économistes laissent supposer. Petit retour sur expérience d’un entrepreneur en balade au Brésil…

Tout d’abord, soyons raisonnable, Copacabana, c’est très surfait. Vu de haut, c’est une des plus belles plages et baie au monde. Une fois redescendu du pain de sucre, c’est plus fade, le sucre fond et semble très soluble dans le béton, un béton de bien mauvaise qualité. Pour être, rare chez moi, très franchouillard, la baie de Nice ne bénéficie peut-être pas des jolies bosses, très nova de Copa, mais en comparaison, est 100 fois plus jolie que sa copine brésilienne. L’architecture est si dépassée et dense, que Nice, avec ou sans le string brésilien, n’a rien à envier à sa cousine américaine. De vieux immeubles, fades et sans cohérence, laisse la France très en avance devant le Brésil, en termes esthétiques. Faible consolation me direz vous, face à un pays qui affichait lui, une croissance et une évolution pointée vers le haut, quand la France, pointe au chômage. Mais c’est déjà cela.. OK Ipanema, rattrape nettement la donne, mais côté architecture, avantage à la France.

Côté zone blanche, la France devrait avoir honte de laisser 6M de ses concitoyens sans un internet décent, mais pour qui se balade dans le nord est (Fortaleza et au dessus), ou à Ilha Grande à 140km de Rio, et ne peut passer un coup de fil ou attraper un réseau internet de qualité « syndicale », la Lozère devient tout à coup un paradis technologique. Trouver un distributeur de billets de banque, revient à la quête du Graal. Les routes affichent des trous qui ressemblent aux grottes de Lascaux, et personne ne parle un mot d’anglais, ce qui fait passer le Français pour un polyglotte à l’oreille absolu. Même l’Afrique qui transforme la plupart des projets d’infrastructure, en fortune personnelle pour ses dirigeants, fait office de pays surdéveloppé, sur ces points. 

Le Brésil, est bien loin de ses promesses, malgré ses 200M d’habitants et sa jeunesse. A terme, cela paiera, mais pour le moment, entre ses dirigeants corrompus de gauche, englués dans le pétrole et son président d’extrême droite, le Brésil restera pour un long moment au même rang que la plupart des espoirs du tennis Français….un espoir. Sans concrétisation directe. En 2018 la croissance, très française, affichait 1.4%, revue en permanence à la baisse. Pas très « Sportmidable » !!

On y trouve des start-up, à Rio, à Sao Paulo, qui dès 1987, étaient parmi les premières au monde sur la formation internet. On y trouve un Litchee ou un Pot Commun version Brésilienne, qui cartonne, à l’instar de ses alter ego Européen. Au passage, elles sont ici à Sao Paulo, le fait de jeunes entrepreneurs Français !! Potentiel, oui. Réalité pas encore. Devenir un pays réellement international réclame de se connecter au monde par la langue qui domine ses échanges. L’anglais. Essayez de trouver à Rio, censée être une des villes les plus fantasmatiques au monde, un serveur, un restaurateur, un vendeur de rue ou même un hôtelier qui maîtrise à peu près l’anglais, ne le lâchez plus, c’est une rareté.

Pour nous, entrepreneurs, qui nous plaignons souvent de la France, là aussi, comme les GJ, commençons par nous tourner vers nos concurrents et nous avons encore un peu de quoi nous rassurer. La célèbre maxime « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me rassure », trouve un terrain d’application impressionnant au Brésil. 

Contrepartie fantastique, le béton n’a pas envahi toutes les terres de beauté, une nature encore paisible et préservée, des plages immaculées sur lesquelles tous les comités d’entreprise Européens ne déversent leurs touristes aveugles et souvent irrespectueux, collés comme des mouches à la serviette du voisin. Ici la nature vit encore à l’heure du lever du soleil et à son coucher, les couleurs sont magnifiques et l’air respirable. La réglementation cède encore place à l’équilibre naturel, et la contrepartie d’une vie où internet ne vole pas chaque instant de notre vie à l’admiration de la réalité plutôt qu’au virtuel, rend la vie plus supportable. Le superficiel ne l’emporte pas encore sur le naturel. Nobody is perfect !

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