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Écologisme radical + féminisme differentialiste = la recette d’un naufrage idéologique pour le PS ?
©JOEL SAGET / AFP

Ecologie

Depuis les deux dernières grandes victoires du socialisme français, l’élection présidentielle de François Mitterrand en 1988, et celle de François Hollande en 2012, l’antiracisme était devenu un argument incontournable du discours « de gauche ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui et la question écologique a peu à peu pris toute la place pour devenir la nouvelle idéologie socialiste.

Nathalie Krikorian-Duronsoy

Nathalie Krikorian-Duronsoy

Nathalie Krikorian-Duronsoy est philosophe, analyste du discours politique et des idéologies.
 
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Avec l’échec du communisme et l’effondrement du mur de Berlin en 1989, voilà longtemps que le marxisme ne fait plus recette électorale.

Avec le néo-féminisme différentialiste, l’écologisme constitue donc désormais l’essentiel du corpus idéologique de la gauche. Comme l'a justement remarqué Jean-Sébastien Ferjou : « L’écologie est devenu le communisme du XXIème ».

Invitée dans l’Heure des Pros sur CNewsle 6 mai,pour débattre de la question du dérèglement climatique, co-fondatrice de Place Publique et candidate sur la liste socialiste pour les élections européennes conduite par Raphaël Glucksman, Claire Nouvian a voulu nous montrer qu’elle condense en sa personne les deux paradigmes de la nouvelle doctrine socialiste. Avec l’écologie radicale comme moteur, Claire Nouvian a donc  fait le show.

Comme elle l’avouera au journal Le Parisien deux jours plus tard elle ne pouvait que « péter les plombs ». Dès les premières minutes elle s'insurge : « Attendez! Vous en êtes encore là ? C’est pas une émission de climats-sceptiques rassurez-moi? ». Peu après elle lance : « J’ai envie de pleurer … Si on m’avait dit que cette émission était réactionnaire et climatosceptique je ne serais pas venue »

A Pascal Praud qui lui fait remarquer qu’elle « insulte » son émission et lui précise : « vous donnez une image hystérique de votre pensée » elle répond par une agitation extrême, secouant à deux mains un visage rouge de colère : « réveillez-vous c’est du relativisme ». 

Balayant toute forme de doute la science, pour Claire Nouvian, exprime une vérité inquestionnable : « 3600 experts ont dit une vérité scientifique », la mettre en discussion est « criminel ». Le réchauffement climatique rebaptisé « changement climatique » ne supporte aucune interrogation et, a fortiori, aucune contradiction.

Passionnée par son argumentaire Claire Nouvian ne s’embarrasse même pas du fait que sa vérité scientifique : « on a jusqu’en 2030 pour réduire nos émission à effet de serre » n’est pas démontrable scientifiquement puisque sa vérification par l’expérience est irréalisable. Ne laissant aucune chance à l’histoire, l’historicisme écologique préempte donc la vérité historique .

Suite à l’émission, enmilitante aguerrie et sans doute bien conseillée, Claire Nouvian affirme dans une vidéo, postée les jours qui suivent, avoir été victime d’un « guet-appens climatosceptique ». 

Elle tweete alors : "Face au négationnisme climatique et à la misogynie qui imprègne encore quelques rétrogrades, soyons une vague à clamer la nécessité de notre colère ! #JeSuisFolleDeRage"

Comme en témoigne sa manipulation de l’information autant que sa manière d’allumer les passions contre toute forme de raisonnement, c’est donc, paradoxe apparent, par la science que la candidate socialiste légitime ce qu’il convient de  nommer des arguments d’autorité puisqu’ils  interdisent autant la liberté de penser que celle d’informer.

Pourtant, philosophes et sociologues, historiens des idées et autres chercheurs en sciences sociales, nous pensions en avoir terminer avec le scientisme, cette croyance en une vérité scientifique qui a longtemps dominé les esprits et voulait, selon Ernest Renan, « organiser scientifiquement l’humanité ». 

Le scientisme empoisonnât le XIXème siècle, on lui doit, entre autre perverse monstruosité : le génocide des juifs par les nazis. 

Force est donc de constater qu’il est désormais de retour sous une forme apparemment plus soft : « l’écologisme » qu’il s’agit bien de ne pas confondre avec l’écologie. L’écologisme est à l’écologie ce que l’islam est à l’islamisme ou, précisément, le scientisme à la science. C’est à dire, au fond, le dévoiement idéologique d’une idée, politique ou religieuse, la trahison d’une manière de penser et de comprendre le monde comme fut à son origine, la science expérimentale.

Claire Nouvian, soutenue par Martine Aubry et Anne Hidalgo, a choisi la stratégie d’une double victimisation de sa personne. Victime écologiste « du climatoscepticisme », elle se prétend aussi « victime féministe » de  la « misogynie » de tous ceux qui ne pensent pas comme elle et osent discuter ses propos.

En conclusion je dirais que nous sommes face à une urgence intellectuelle et morale. Il s’agit de lutter contre « l’écologisme millénariste » qui pointe autant que contre la manipulation victimaire du féminisme différentialiste, avant que ces deux maux n’imprègnent dangereusement les consciences. 

Il est du reste pathétique de constater qu’en empruntant la voie de l’écologisme radical, tel que je viens de le décrire, la gauche française tourne le dos à l’idée de progrès et à l’innovation dont elle fut pourtant la matrice si l’on considère qu’on lui doit les idéaux émancipateurs et humanistes de 1789 et la révolution industrielle qui s’en suivit. Il est clair que c’est pourtant par l’innovation et non la régression que l’humanité trouvera des solutions à la question climatique autant qu’à celle du féminisme.

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